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Conflits communautaires et paix sociale Comment engager la jeunesse dans la recherche de solutions durables ?

Le Conseil Supérieur de la Diaspora Malienne (CSDM) a été distingué par le prix de la meilleure organisation de l’année 2018 récompensant ses efforts consentis en faveur des migrants. C’était au cours d’une cérémonie organisée, le samedi 26 janvier dernier, par l’agence de communication IDS, à l’Azalaï Grand Hôtel de Bamako.

 

Pour recevoir ce prix, le Président du Conseil Supérieur de la Diaspora Malienne (CSDM) Haïdara Mohamed Cherif était entouré de plusieurs de ses proches collaborateurs. Au nombre de ceux-ci on peut citer le vice-président de l’organisation, Ahmadou Dramera et bien d’autres.

Ce prix a été remis au Président du CSDM par un conseiller technique au ministère des Maliens de l’Extérieur et de l’intégration Africaine. C’était devant plusieurs personnalités dont des récipiendaires.

Cette distinction constitue pour les initiateurs de cette rencontre, le couronnement des efforts consentis par le CSDM pour l’amélioration des conditions de vie des Maliens de la diaspora. Ils placent cette organisation comme la meilleure au Mali qui intervient dans ce domaine.

Réagissant après la réception de cette distinction, le Président du Conseil Supérieur de la Diaspora Malienne (CSDM) Haïdara Mohamed Cherif a exprimé sa fierté et sa joie de se voir remettre ce prix. Pour lui, cela prouve d’une part que les tâches accomplies par son organisation ont retenu l’attention du public. D’autre part, il s’agit aussi, selon lui, d’une reconnaissance que les objectifs dont son organisation s’était fixés en 2018 ont été atteints.

Ajoutant également qu’elle est synonyme d’un encouragement pour cette organisation d’aller de l’avant et de persévérer dans le travail bien fait par une équipe dévouée pour le bien-être des citoyens maliens vivant à l’étranger. Haïdara a aussi profité de l’occasion pour rendre hommage à la quarantaine de sections représentant le CSDM à l’étranger. Avant de relever que cette reconnaissance permettra à son organisation de redoubler d’efforts et d’être plus attentive aux difficultés rencontrées par les Maliens de la diaspora. Signalons qu’au cours de l’année écoulée, le CSDM s’est fait remarquer par des prises de position et des actes pertinents pour le grand bonheur des Maliens de la diaspora. De même qu’il a mené plusieurs sensibilisations sur les dangers de l’immigration clandestiNous commençons, au Mali et au Burkina FASO en particulier, à en avoir une habitude macabre. Le terme est devenu courant dans nos pays, et structure malheureusement une partie de l’actualité. Les conflits inter communautaires sont de plus en plus violents et meurtriers, notamment dans le Sahel. Ils mettent aux prises deux ou plusieurs groupes humains,  dans un même  pays  ou dans des  pays différents, qui en viennent à s’attaquer et à s’entretuer pour différents motifs.

Les conflits, comme tous les autres, ont comme acteur principal la jeunesse. Cette dernière est utilisée comme vecteur de violence et, bien souvent, c’est  également  celle  qui souffre le plus des confrontations. Il est souhaitable que la jeunesse africaine et notamment sahélienne, soit impliquée dans la recherche de solutions  pour que les jeunes cessent  d’être  des fauteurs de  troubles  et deviennent facteurs de stabilité et d’entente.

Il est indispensable d’identifier dans un premier temps les principales sources des conflits intercommunautaires pour ensuite déterminer en quoi la jeunesse peut constituer une solution aux problèmes posés.

Plusieurs raisons expliquent que des populations vivant en harmonie pendant des dizaines d’années voire des siècles en viennent à s’entre attaquer et à espérer ainsi se détruire. La première cause est l’accès aux ressources naturelles  telles que  le  foncier,  les cours d’eau,  les  pâturages,  les  zones

minières, etc. Celles-ci conditionnent l’existence de certains systèmes de production et donc la survie des populations. Quand ces dernières en sont privées ou sont menacées d’en être privées, elles sont susceptibles de commettre  l’irréparable afin de  garder des chances de poursuivre leurs activités socio-économiques. La croissance démographique dynamique accroit la pression sur les ressources naturelles et participe de ce fait à l’exacerbation des tensions  intercommunautaires. Il n’est pas rare que les zones où persistent ces violences soient souvent des lieux où la population croit fortement.

Il faut également intégrer la religion comme élément de tension intercommunautaire. Les courants religieux et les différentes branches d’une même religion peuvent devenir localement des facteurs de confrontation.

Les lignes de confrontation religieuse peuvent se confondre assez facilement avec les lignes de fracture  communautaire  et ouvrir des perspectives sombres d’amalgames et de destruction. C’est ce qui est constaté dans notre pays en certains endroits où  l’on estime que  les terroristes sont membres d’un groupe ethnique ou que les cadres de ce groupe appartiennent à une ethnie.

La politique, notamment la compétition électorale avec en perspective, l’accès aux responsabilités et au pouvoir, son  exercice,  constitue une  autre  source de tension latente dans la plupart des pays africains.

Il est souvent estimé que tel Président joue sur le facteur ethnique pour diviser et se faire relire. Il n’est pas rare non plus d’identifier des candidats mettre en avant leur appartenance à tel groupe ou nier leur appartenance à tel autre groupe ethnique. Cette situation cristallise les identités, ouvre des chemins de replis sur soi, propices à la stigmatisation et à la confrontation.

Les questions de  représentativité des minorités  ethniques voire religieuses, la protection de leur liberté de culte ou la défense de certaines spécificités sont également susceptibles d’être sources de tension. De manière spécifique, il y a aussi les différends socio-culturels tels que  les  questions de castes, l’esclavage  ou la stigmatisation dont souffre des communautés humaines sur un espace déterminé susceptibles d’engendrer des conflits.

Les dysfonctionnements étatiques exacerbent les conflits latents  et peuvent aussi les créer. La corruption des  élites  et des services par une communauté  ou supposé tel crée un sentiment de frustration chez les autres qui s’estiment alors floués et peuvent, dans ces circonstances, céder à des tentations de vengeance. L’Etat devient ainsi facteur de troubles au lieu d’être vecteur d’équité, de justice et donc d’harmonie.

Ces différents facteurs se combinent sur certains espaces, voire se conjuguent pour créer des tensions conduisant à des massacres comme cela est le cas ici ou là. Il convient de les circonscrire par des actions collectives hardies. Il convient aussi et surtout de les circonscrire en investissant dans l’information, la sensibilisation  et  la formation des jeunes afin qu’ils ne succombent pas à ces tentations destructrices.

Les jeunes doivent comprendre les enjeux, connaître  leur  pays,  leur  région,  leur  culture,  leurs origines,  leur  communauté,  les rapports entre  cette  dernière et  les autres. Ils doivent  être dotés d’une culture d’ouverture et de tolérance que ce savoir génèrera en eux.

Le jeune  Angolais, Sud Soudanais ou  Nigérian  d’aujourd’hui doit comprendre les enjeux internationaux pour ne pas se faire manipuler,  connaitre  les  intérêts  stratégiques des uns et des autres, connaître également  les intérêts de nos pays et de nos ensembles  régionaux,  identifier  les rapports de force, savoir s’engager dans de vrais combats  et éviter de se faire manipuler par les  autres. C’est la jeunesse solide dans sa tête qui aidera nos pays à sortir de leur situation d’objet.

La  connaissance de la religion  devient aussi cruciale que celles des origines et de la culture. Les jeunes doivent maitriser en quoi  la religion  est  un  facteur de progrès, de paix, d’harmonie  et  de justice. Ce qui leur permettra d’éviter de  la caricaturer et de savoir l’utiliser pour en faire un guide individuel permettant d’améliorer  le fonctionnement de la collectivité. Pour ce faire,  il faudrait  les inciter à lire, à s’informer, se cultiver, se former et mettre les outils qu’il faut à leur disposition.

Se former pour avoir un métier, être autonome et avoir une indépendance de jugement forment un socle sur lequel les autres mesures seront mises en œuvre. Quand on ne travaille pas et qu’on ne se sent pas utile à la collectivité, l’esprit se conditionne pour  répondre  à toutes sortes de  sirènes, notamment les plus malveillantes.

Une bonne partie des  membres des groupes terroristes ou menant des actions destructrices pour d’autres motifs sont aussi des personnes désœuvrées et sans emploi.

Nous devons ensuite inculquer aux jeunes l’ambition de s’organiser pour aller dans le sens de la construction. Créer ou animer des associations,  des  groupes, etc.  de manière  désintéressée, pour servir la collectivité, quel qu’en soit la forme, doit être naturel chez nos jeunes.

Il est enfin indispensable d’éveiller le sens politique des jeunes pour qu’ils puissent s’engager, mener des combats objectifs et fondés sur la raison. Ce sens politique, combiné avec un sens élevé du patriotisme et de  la  citoyenneté, renforce la carapace  idéologique de la jeunesse face aux manœuvres et autres tentations malveillantes.

Nos pays peuvent renforcer leur apport à l’humanité, sur tous les plans, grâce à la jeunesse. Pour ce faire, ils doivent l’aider à s’éloigner des  pièges  autodestructeurs que  sont les violences intercommunautaires.

www.moussamara.comne et irrégulière. Le CSDM a également été le premier dans ce domaine à demander l’adoption d’une disposition constitutionnelle pour permettre aux Maliens de la diaspora de se faire représenter au sein de l’hémicycle afin que leurs préoccupations soient mieux prises en compte par les autorités de la République.

Macire Diop

Source: lindependant.net

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