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Conférence-débat sur l’affaire dite de « l’engrais frelate » : Bakary Togola répond à l’appel du Parena

Dans le but d’éclairer l’opinion nationale sur cette affaire dite de « l’engrais frelaté », le parti du bélier blanc, a tenu hier une conférence-débat. Lors de laquelle conférence, plusieurs personnalités politiques et du monde agricole se sont prononcées. Une conférence qui, malgré le tohu-bohu constaté, n’a pas été vaine, selon l’avis de tous.

bakary togola president apcam assemble permanente chmabres agriculture mali conferenceBamako-bamada.net/- Alors que le ministre Bocari Tréta a été deux fois interpellé au parlement sur l’affaire dite de « l’engrais frelaté», sans pour autant convaincre son interpellateur, la classe politique malienne elle, n’entend pas baisser les bras. C’est en fait, ce qui a fait l’objet de cette conférence-débat organisée par le parti de Tiébilé Dramé, lui-même conférencier ce samedi 4 juillet 2015 au Centre International de Conférence de Bamako.

 

Semaine dernière, c’est dans un mémorandum de huit pages édité en date du 27 juin 2015, adopté par son Comité Directeur, que le parti du « Bélier »a pris position sur l’affaire dite de« l’engrais frelaté».

« Cette affaire dite de l’engrais frelaté est plus grave que tous les autres scandales que nous avons connus jusqu’ici. Elle affecte la production agricole du pays et l’environnement », retrouve-t-on dans son résumé succinct. Et si jusque là, un flou artistique a entouré l’affaire, à savoir « qui a fait quoi » ou « qui est à l’origine du scandale », le Parena a cru faire des révélations accablantes tout en recommandant la démission de Bocari Tréta et de Bakary Togola, respectivement ministre du Développement rural et Président du GIE, tous les deux « mouillés » si on en croit à ce document.

En outre, le document qui retrace selon ses auteurs, « la vraie histoire du marché », avec des chiffres,  « le Président de la République savait tout » mais qu’ « il a laissé faire ».

 

Jeudi dernier, le ministre Bocari Tréta, répondant à l’interpellation du député Oumar Mariko, a tout au moins reconnu qu’une partie des engrais est hors norme. En effet, sur les 42.000 tonnes importées, c’est seulement 3404 tonnes sont confirmées hors-normes par le laboratoire, selon le ministre lui-même. Ce qui pour lui, ne voudrait pas dire que « l’engrais est frelaté ».

 

Ce samedi, Tiébilé Dramé qui a initié la conférence, a d’abord fait écouter l’assistance, la traduction complète en bambara du mémorandum dont bamada.net a reçu copie et intégralement publiée.

 

L’objectif recherché dans ces échanges n’a rien de politique. Il est d’une question de portée nationale, concernant notre survie et celle de nos concitoyens, a expliqué en substance, le président Tiébilé Dramé qui entend jouer sa partition d’homme politique soucieux de l’avenir de son pays.

C’est dans une salle du CICB pleine de journalistes, d’observateurs et de paysans que la conférence a lieu pendant trois heures durant.

 

En sa qualité du président de l’APCAM, de l’Union nationale de sociétés coopératives de producteurs de coton, Bakary Togola qui préside également le Groupement d’intérêt économique (GIE) chargé de la gestion des engrais dans les zones CMDT OHVN depuis 2006, a été entendu comme à la barre.

En réplique aux recommandations du PARENA lui concernant, Bakary Togola dira à Tiébilé que ce sont les cultivateurs qui l’ont choisi à leur tête. En  conséquence, il ne revient pas à Tiébilé de réclamer sa démission. « Je ne démissionnerai pas Tiébilé…ce n’est pas toi qui m’a mis ici, comme je t’ai pas porté aussi à la tête de ton parti. ».

 

« Au départ, quand nous tenions au contrôle, nous avions constaté que certains fournisseurs livraient frauduleusement des sacs dits de 50 kg mais qu’en vérité ne contenaient chacun qu’environs 38 ou 48 kg d’intrants. Mais ce cas est celui qui est facilement perceptible. Maintenant, s’agissant de la qualité des engrais, ce n’est pas à nous paysans de donner des informations fiables là-dessus. Cette tâche, conformément à la loi d’orientation agricole, revenait à la Direction nationale de l’agriculture qui est chargée d’effectuer des prélèvements pour des fins d’analyses au laboratoire. Chose que j’ai exigée dès le départ. Puisque moi-même en tant qu’agriculteur, je ne pouvais, sans l’avis du laboratoire distinguer le bon engrais du mauvais. Pour ce faire, j’ai moi-même payé tous les services permettant d’obtenir cesrésultats. Et les résultats des analyses ont indiqué que seulement environs 3.000 tonnes sont des engrais de mauvaise qualité. Face à cela, il n’y avait que trois options: soit, remplacer le mauvais par le bon ,compléter le déficit chimique par les éléments nutritifs manquants, ou enfin, casser le prix des produits fournis. Pour ma part, j’ai bien dit aux fournisseurs de faire remplacer les mauvais intrants par le bon. Comment moi, en tant qu’agriculteur, aurais-je le culot d’utiliser et de faire utiliser des mauvais engrais ? Ce serait prévoir moi-même ma mort et celle de mes compatriotes. C’est nous qui avons initié ces tests, et nous ignorons pourquoi nos résultats sont utilisés pour régler des comptes entre fournisseurs. C’est une affaire qui nous concerne nous cultivateurs», a discouru le Président du GIE Bakary Togola.

 

Pour Bacary Clédiomon Dembélé, membre de l’union nationale de sociétés coopératives de producteurs de coton, « nous en tant qu’agriculteurs ne sommes pas habilités à effectuer des analyses. La DNA qui a effectué les prélèvements pour des fins d’analyses nous avait appelés au ministère pour nous dévoiler les résultats obtenus des analyses. L’amer constat fut que les laboratoires aussi font la confusion. Sinon, comment comprendre que des laboratoires dits« adaptés », donnent de résultats contradictoires sur un seul échantillon prélevé ? »Sur ce dernier cas des laboratoires donnant des résulats divergents, Bacary Clémondion sollictera les services de Tiébilé Dramé qu’il a longuement remercié pour cette occasion qui leur a permis de se faire entendre.

 

A la fin des échanges, Tiébilé Dramé a fait constater l’assistance sur des propos non négligeables, tenus par par Bakary Togola. En fait, parlant de la mauvaise qualité des engrais, Togola a fait remarquer qu’au Mali, il n’est pas seulement cas d’engrais de mauvaise qualité. « La plupart des produits comme l’huile et le sucre qui circulent dans nos marchés, sont des produits de mauvaise qualité », a-t-il révélé.

 

En marge d’un seul intervenant formel sur la mauvaise qualité, non partielle, mais de tous les engrais qui circulent actuellement au Mali, tous les responsables du GIE et de l’UNSCPC sont unanimes sur ce qui suit : « Il ne s’agit pas d’engrais frelatés, mais d’une quantité d’engrais aux éléments nutritifs déficitaires.» Ce qui, ferait probablement effet sur le rendement du moins, selon l’avis de certains.

source : Maliactu.info

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