Après les concertations nationales tenues du 10 au 12 septembre, le M5-RFP a animé, hier mardi, un point de presse pour expliquer sa position sur les conclusions des travaux et le sens qu’il donne à son combat pour le futur. La cérémonie était présidée par le président du comité stratégique du M5, Choguel Kokalla MAIGA, en présence de plusieurs responsables du mouvement.
Le président du comité stratégique du M5-RFP, Choguel Kokalla MAIGA, a affirmé que leur combat est un combat pour un idéal qui ne s’arrête pas à cause d’une contradiction. Il a déclaré que tout sera fait pour que les incompréhensions, voire les contradictions entre le CNSP et le M5-RFP, qu’il qualifie de deux poumons du même corps, ou encore les deux forces du changement, ne se transforment jamais en antagonisme qui sera fatal pour le Mali.
« Nous avons franchi une étape, le régime a changé, le plus dur commence maintenant. Ce qui reste c’est pour plusieurs années, c’est pour refonder le Mali, pour redonner espoir aux Maliens, pour reconstruire un Mali nouveau sur des bases nouvelles en se fondant sur notre histoire, en tirant les leçons des 30 dernières années, sinon des 60 années d’indépendance. Nous voulons une nouvelle société, une nouvelle démocratie qui repose sur les valeurs sociétales, nous voulons un nouveau Mali », a affirmé Choguel Kokalla MAIGA.
Dans la déclaration lue par le Pr Ibrahim Ikassa MAIGA, le M5-RFP se démarque du document final des concertations. Le M5 estime que le contenu de ce document ne reflète pas les points de vue et les décisions du peuple malien.
Le regroupement précise qu’en prenant cette position, il n’entend nullement rentrer en conflit avec le CNSP qui a parachevé sa lutte pour obtenir la démission d’Ibrahim Boubacar KEITA.
Aussi, le M5 a mis en garde tous ceux qui hier se sont opposés au changement ou ont demandé le rétablissement de l’ancien président dans ses fonctions après démission et qui au cours des travaux des concertations étaient dans les coulisses pour essayer de manipuler les participants et dénaturer les conclusions.
Pour le M5, ce sont les mêmes qui ont vite retourné les vestes pour se transformer en conseillés occultes du CNSP. Le M5-RFP a réaffirmé sa disponibilité à œuvrer avec le CNSP et tous les Maliens épris de changement.
Dans son intervention, Mountaga TALL a expliqué que le M5-RFP a élaboré un document sur la conduite de la transition. Selon lui, ledit document a été présenté lors des concertations. Me TALL a déploré que dans le document final qui a sanctionné les concertations beaucoup de modifications ont été faits.
« Nous avons fait beaucoup de démarches et nous nous sommes mis d’accord sur certaines choses qui n’ont pas été respectées. Le document convenu n’a pas été validé. Ceux qui étaient contre le changement se sont mis au-devant de la scène et ont modifié le contenu du document. Mais nous mettons le Mali au-dessus de tout, et nous allons tout faire pour corriger les erreurs en mettant le Mali au-dessus de tout. L’objectif du M5 restera le Mali et nous n’allons pas abandonner ce combat », a déclaré Me Mountaga TALL.
Pour sa part, Mme SY Kadiatou SOW, a ajouté que sans la confiance il est difficile d’aller loin. Elle a soutenu qu’il y a eu des trahisons de la part du CNSP. ‘’Les résultats des travaux des commissions ont été dénaturés. Il n’y a pas eu de synthèse des travaux des commissions. Lors du troisième jour des concertations, de nouveaux participants sont venus remplis la salle alors qu’ils n’ont pas participé aux concertations. Ceux-ci sont venus uniquement pour applaudir les militaires et huer le M5-RFP », a dénoncé Mme SY Kadiatou SOW.
Elle a fait comprendre que leur ambition n’est pas d’avoir des postes mais œuvrer pour une bonne transition afin de remettre le Mali sur les pieds. Mme SY Kadiatou SOW a déclaré que c’est un nouveau combat qui commence. Pour cela, elle a appelé à la mobilisation de tous les militants pour ne pas trahir ceux qui ont été victimes dans la lutte pour le changement.
Dans ses mots de clôture, Choguel Kokalla MAIGA a affirmé que le M5 souhaite que les discussions à Accra, entre le CNSP et les présidents de la CEDEAO, aboutissent à des conclusions qui vont dans le sens de l’intérieur supérieur du Mali. Il a insisté à dire qu’il n’existe pas dans l’histoire de l’humanité un seul cas de changement de régime politique par une insurrection, par un coup d’Etat, par une élection démocratique, où le changement a été conduit par ceux qui n’étaient ni dans la révolution, ni dans l’insurrection, ni dans le coup d’Etat, ni dans la famille royale, ni dans l’équipe de campagne du président démocratiquement élu.
PAR MODIBO KONE
Source : INFO-MATIN