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Comprendre : Amnesty International et les violations des Droits de l’Homme

Fondée en 1961 à la suite de l’appel lancé par l’avocat Petre Benenson en faveur des prisonniers oubliés, cette organisation possède l’appréciable avantage du statut consultatif auprès de l’ONU, Fonds des Nations unies pour la science, l’éducation et la culture (UNESCO), du Conseil de l’Europe, de la Commission Inter- Américaine des droits de l’homme, de l’Organisation des Etats américains et de l’Organisation de l’Unité africaine.

Amnesty  International se définit comme un mouvement mondial de défense des Droits de l’homme, indépendant de tout gouvernement, groupe politique, intérêt économique ou confession religieuse. Ce mouvement agit où que ce soit dans le monde, pour la libération de toute personne emprisonnée, pourvu qu’elle n’ait pas usé de violence ni incité à la violence. Ces prisonniers sont désignés par le terme de «prisonniers de conscience» ou «prisonniers d’opinion».

Amnesty International s’oppose à la peine de mort et à la torture en toute circonstance e sans aucune réserve et s’efforce de faire en sorte que soient observées, partout dans le monde, la Déclaration universelle des Droits de l’Homme et les règles minimales à observer pour le traitement des prisonniers telles qu’elles ont été définies par les Nations Unies.

Le secrétariat international qui réside à Londres possède un département de la recherche composé d’experts; ce département reçoit des informations de diverses sources, en particulier de missions officielles de recherche, envoyées pour évaluer la situation «sur le terrain», voir des prisonniers rencontrer les autorités gouvernementales. Des rapports détaillés sont alors envoyés aux membres de l’organisation, avec des directives et des instructions sur les actions à entreprendre.

Arrestation de Sanogo et autres

Concernant la mise aux arrêts de Sanogo et autres en prison,  depuis 2013, sans jugement (6 ans en prison en 2019,) Amnesty International est demeurée silencieuse comme une carpe. Dans quel pays démocratique sommes-nous donc ? Concernant les massacres de Bokassa Amnesty International a publié à l’époque un rapport en date du 14 mai 1979, concernant l’arrestation et la mort en avril 1979, de 50 à 100 jeunes gens, dans l’Empire centrafricain.

A la mi-mars, le secrétariat général d’Amnesty International exhorta par télégramme l’empereur Bokassa à  relâcher tous les prisonniers d’opinion dans l’Empire centrafricain; cela comprenait non seulement les détenus arrêtés, en 1979, mais aussi les gens détenus, depuis cinq (05) ans.

En mars 1979, l’empereur Bokassa répondit à Amnesty International que tous les détenus avaient été relâchés, en fait, à l’occasion de son 58ème anniversaire, le 22 février 1979. Amnesty International était  dans l’incapacité de confirmer que tous les prisonniers d’opinion avaient été relâchés, et des rumeurs en provenance de Bangui laissèrent entendre que la plupart de ceux qui avaient été relâchés étaient des criminels convaincus, tandis que nombre de détenus politiques restaient en prison.

Rappelons que les évènements de Bangui ont été  provoqués  et qu’ils sont la preuve d’une machination organisée par la France.

C’est le SDECE (Service de Documentation Extérieure et de Contre-Espionnage) qui a en charge l’arme de la «désinformation»; Le SDECE prépare, réussit ou manque des coups. Avec pour territoire privilégié l’Afrique. Depuis plus de vingt ans, avec des fortunes diverses, le SDECE est actif dans la sauvage partie de «poker-menteur» engagée au Tchad.

Les Inquiétudes d’Amnesty International concernant l’Empire centrafricain

Amnesty International était concernée par la longue détention sans charge, de personnes supposées être opposantes ou critiques à l’égard de l’empereur Bokassa. Cela concernait  les détenus arrêtés, en janvier et en avril 1979, mais aussi beaucoup d’autres qui ont disparu depuis que l’empereur Bokassa a pris le pouvoir, en 1966, et dont les parents n’ont pas été informés sur leur sort.

L’inadéquation des procédures judiciaires et l’utilisation des cours suprêmes pour accuser ceux qui ont été arrêtés pour des raisons politiques, soit de crimes contre la sûreté de l’État, soit de détournement de fonds publics. L’utilisation de la torture, ou autres formes de traitement cruel durant l’interrogation des prisonniers.

L’emploi de punitions cruelles et inhumaines, comprenant les coups et l’amputation, pouvant parfois entrainer la mort. L’emploi de la peine de mort. En plusieurs occasions, des prisonniers  soupçonnés de complicité de tentative d’assassinats contre l’empereur Bokassa ont été passés par les armes, après un jugement  sommaire.

En d’autres occasions, l’empereur a décrété arbitrairement la peine de mort pour des crimes punis avec moins de sévérité par le Code Pénal en vigueur dans le pays.

En juin 1972, il décrète pour l’exemple que tous les hommes en prison pour le meurtre de leurs femmes devraient être exécutés. Un des aspects les plus sérieux de la violation des Droits de l’Homme dans l’Empire centrafricain.

Les Faits

C’est en réalité, l’organisation Amnesty International qui a révélé et mis en pleine lumière les évènements de Bangui et les massacres. Le siège de l’organisation a reçu du courrier émanant de Centrafricains, la visite de quelques habitants de Bangui de passage à Paris, mais aussi des relations écrites et des «rapports» établis par les mouvements anti-Bokassa constitués à Paris et groupant des Centrafricains. Les premiers communiqués d’Amnesty International reflétaient des faits et les chiffres portés et colportés par les rumeurs.

A partir du mois de juin 1979, les prises de position de l’organisation se sont pliées à plus de rigueur, tout en se référant à des listes comptabilisant faussement les tués, disparus et «absents». Des  journalistes français sont allés à Bangui ? Ils ont séjourné plus ou moins longuement à l’hôtel Safari ou au Rock-Hôtel. Tous ont savouré la cuisine faite avec les poissons du fleuve, tous ont vu de merveilleuses collections de papillons, aucun n’a cherché  à rencontrer la vérité en ce qui concerne les évènements de Bangui.

L’arme qui a fonctionné est la «désinformation» une arme plus vieille comme le monde. La désinformation  est un mot qui n’existe ni dans la langue française ni dans la langue anglaise, et il ne se trouve pas plus dans le dictionnaire que dans le Code Pénal français. Elle a pour passage obligatoire l’intoxication.

Observations

Pour pleinement réussir, l’opération de «désinformation», visant à déstabiliser l’autorité de Bokassa et à l’écarter du pouvoir, nécessitait la mise en action et le support d’une campagne le disqualifiant dans son pays, en France et dans le monde. L’homme, ou l’équipe, qui a conçu la campagne anti- Bokassa et qui décidé de le présenter à la face du monde comme un «massacreur d’enfants» a employé l’argument le plus destructeur qu’il soit.

En effet, un «massacreur d’enfants» fait l’unanimité contre lui. Il est sur le champ cloué au pilori. L’effet a été immédiat. Enorme de puissance et de résonnance. Les maitres ès-désinformation, les spécialistes en psychologie de combat savaient pouvoir compter sur une trinité de réactions.

Concernant le cas du général Amadou Haya Sanogo, Amnesty International n’a pas levé le petit doigt. Son incarcération soulève l’épineuse question des Droits de l’Homme.

En 1990, on a vu l’ONG France Liberté indexée le général Moussa Traoré  pour violations flagrantes des Droits de l’Homme au Mali.

En 2012, quand il y a eu affrontement entre bérets verts et bérets rouges de l’armée malienne, Amnesty International une organisation indépendante qui a pour rôle de défendre les Droits de l’Homme est restée muette. Pourtant elle a défendu les prisonniers Centrafricains sous Bokassa.

Safounè KOUMBA

Mali-Horizon

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