Non satisfaits de la clé de répartition décrétée par le Chef de l’Etat, Bah N’Daw, le Mouvement du 05 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP), la Coalition des forces patriotiques (COFOP) et le parti Yélema de l’ancien Premier ministre Moussa Mara ont, déjà, annoncé leur décision de ne pas figurer dans le futur Conseil organe législatif de la Transition. Plusieurs autres formations politiques et de la société civile restent réticentes à y participer.
La conférence des présidents de la COFOP « a pris acte » du décret n°2020-0143/PT-RM du 09 novembre 2020 fixant la clé de répartition entre les composantes du CNT. « La COFOP constate une confiscation du rôle des politiques. Cela est une entrave à la démocratie malienne et un danger pour l’avenir de notre pays », a déclaré Mamadou Traoré, au nom de la COFOP. Par conséquent, la Coalition a informé, jeudi, l’opinion nationale et internationale qu’elle ne fournira pas de dossiers pour participer au CNT.
Le M5-RFP, qui s’est vu attribuer 8 sièges alors qu’il souhaitait la présidence et le quart des membres du CNT, n’a pas tardé à rejeter la clé de répartition. Il a exprimé, jeudi, son refus de participation à l’issue d’une réunion. « Nous avons non seulement décidé de ne pas siéger au sein du CNT mais aussi d’appeler toutes les forces politiques à la résistance », a soutenu Dr Choguel Kokalla Maïga, ajoutant que le M5-RFP ne peut être un faire-valoir et qu’ils vont se battre « pour éviter la mort de la démocratie malienne ».
Sans pour autant mettre en cause la clé de répartition, le parti Yélema a choisi de ne pas siéger au CNT. Par ailleurs, la formation politique de Tiébillé Dramé, le Parti pour la renaissance africaine (PARENA), s’apprête à tenir une réunion pour statuer sur la question. Déjà, certains cadres du PARENA fustigent la clé de répartition.
La plateforme Espérance Nouvelle-Jigiya Kura de Housseini Amion Guindo a indiqué s’abstenir de participer au CNT. L’ancien ministre, Housseini Amion Guindo, trouve que « le mode de désignation proposé ne respecte aucun texte, ni de la Consultation, ni de la Charte de la transition encore moins de la loi relative à la charte des partis politiques ». Pour lui, la clé de répartition est de nature à mettre à l’écart les partis politiques, « toute chose qui compliquera la mission du CNT ».
Pour sa part, le Collectif des associations musulmanes a dénoncé, dans un communiqué, que la clé de répartition défavorise la communauté musulmane. En plus, la Centrale syndicale des travailleurs du Mali (CSTM) a, aussi, renoncé au quota attribué aux centrales. Cette centrale, après avoir dénoncé la clé de répartition, a informé qu’elle ne participera pas au CNT parce qu’elle n’a pas été concertée au préalable.
Par contre, pour le porte-parole des Forces patriotiques républicaines du Mali (FPR-Mali), Aboubacar Sidick Fomba, « la clé de répartition 9des membres du CNT) montre la bonne foi des autorités de la Transition d’impliquer tous dans la construction du pays ». D’après lui, cette clé de répartition offre 18% aux militaires, 82% aux civils (soit 65% pour les politiques et 17% pour la société civile).
OD/MD (AMAP)