Le gouvernement ambitionne de faire de notre pays un hub technologique dans la sous-région ouest-africaine. Dans cette perspective, les autorités ont décidé, en collaboration avec la Banque africaine de développement (BAD), de développer le projet Complexe numérique de Bamako. Le projet de développement de l’infrastructure numérique dont la première pierre sera posée avant fin décembre, a été présentée lundi dernier lors d’une rencontre présidée par le ministre de la Communication, de l’Économie numérique et de la Modernisation de l’administration, Harouna Mamadou Toureh.
Cette volonté est soutenue par plusieurs actions visant à consolider l’écosystème numérique malien. Il s’agit du développement de la fibre optique et l’adoption de Plan baptisé «Mali numérique 2020». Le Complexe numérique de Bamako est un point névralgique du système de traitement de l’information et de la communication, a élucidé le chef du projet. Il permettra, selon Abdoulaye Doumbia, l’installation des entreprises TIC, d’avoir un espace pour les industries du TIC et une facilitation automatique qui permet de véhiculer le flux informatique, téléphonique, de communication sur l’ensemble du territoire. Toute chose qui facilitera l’installation des entreprises, faisant ainsi du Mali un pays attractif.
Le Complexe numérique de Bamako sera installé à Dialakorobougou. Il est localisé dans un lotissement effectué par l’Agence de cessions immobilières (ACI). La zone est en cours d’urbanisation, avec de grands projets urbains tels que la nouvelle Zone industrielle, une université privée et des zones à usage d’habitations. Le Complexe sera bâti sur une superficie de 148 hectares.
Indépendamment, une ville intelligente sera bâtie sur 623 hectares. Le site destiné à la fonction résidentielle connait déjà un début d’occupation illicite. Le projet comprend l’administration, un techno-village, un techno-centre et un techno parc. L’administration, qui regroupe l’ensemble des services et agents chargés d’assurer le service administratif, habitera un immeuble R+18 bâti sur 11.432 m2.
Le techno-village est composé d’un auditorium de 5.000 places pour les conférences internationales, de bureaux et de salles de réunions, de deux salles polyvalentes et d’une salle d’exposition. Le technocentre sera constitué d’une télé amphithéâtre de 500 places avec ou sans visioconférence.
Il disposera d’une dalle tactile qui permet, entre autres, de contrôler le son et de partager le contenu d’une tablette interactive pour annoter les documents projetés. Il comprendra également un bâtiment principal, constitué de bureaux, de salles de cours, salles informatiques, d’hébergements pour les étudiants et enseignants, etc.
Quant au Technoparc, il sera doté d’un centre commercial à quatre niveaux, bâti sur une superficie de 22.600 m2 et qui comprendra des supermarchés, des magasins et des bureaux. Et d’un centre d’incubation et des data center qui permettront l’installation de grandes entreprises.
Le développement du Mali passe par le développement des Technologies de l’information et de la communication (TIC) et la modernisation de nos manières de travailler, a expliqué le directeur général du Complexe numérique.
À cet effet, a ajouté Hamed Salif Camara, il va falloir des professionnels du numérique qui développent des contenus et installent des infrastructures de communications permettant aux citoyens de bénéficier des services de l’État sans se déplacer. Ce Centre d’excellence TIC va permettre de soutenir le développement de l’écosystème du numérique au Mali, renforcer les capacités des jeunes, changer l’image du Mali et offrir une plus-value à l’économie nationale, a développé Hamed Salif Camara, ajoutant que ce projet vise à attirer les géants du numérique comme les GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft).
En ce qui concerne le coût du projet, il est toujours en cours d’étude. Les contributions du gouvernement du Mali, de la Banque africaine de développement et du secteur privé sont attendues.
Oumar SANKARÉ
Source : L’ESSOR