Les Comores attendent que la Cour suprême proclame les résultats définitifs de la présidentielle du 24 mars. Après un scrutin contesté et entaché de violences, le président Azali avait été déclaré vainqueur par la Commission électorale. L’opposition ne reconnaît plus le pouvoir et a formé un Conseil national de transition (CNT) dont le leader a été arrêté. Dimanche 31 mars, elle a organisé des cérémonies religieuses appelées « Hitma » dans plusieurs régions du pays, notamment dans la localité de Ntsoudjini.
Plusieurs dizaines de sympathisants de l’opposition se sont rassemblés place Singani pour un Hitma à la couleur très politique. Une cérémonie où se mêlent chants, prières et discours.
« A chaque fois que quelque chose de bien vous arrive, vous le faites pour remercier le bon Dieu, explique le député Oumouri M’madi Hassani. Dans l’autre sens, s’il vous arrive malheur, vous faites cette cérémonie pour dire « nous vous remercions, même s’il m’est arrivé malheur, parce que tout ce qui m’arrive est de votre volonté » et parfois, on l’utilise pour demander à Dieu de punir ceux qui veulent du mal. On a fait cette cérémonie pour le mal qui arrive dans ce pays. Que Dieu aide ceux qui font ce mal, qu’il les raisonne ! »
Pour l’opposition, les auteurs de ce mal sont bien sûr le pouvoir comorien et la Commission électorale. Mouigni Baraka Saïd Soilihi, membre du CNT et candidat à la présidentielle espère donc que la cérémonie aidera les militants à poursuivre le combat.
« La mobilisation continue, sur le chemin pacifique, jusqu’à ce que les Comoriens obtiennent ce qu’ils demandent. C’est-à-dire l’annulation du coup d’Etat électoral et l’organisation prochaine d’élections libres et transparentes par la voie d’un gouvernement de transition. »
En arabe, Hitma signifie « conclusion ». Mais pour l’opposition, la cérémonie doit plutôt marquer un commencement. Le CNT va se réunir cette semaine pour évoquer les prochaines actions, probablement des manifestations, afin de maintenir la pression sur le pouvoir.
RFI