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Communiqué final du sommet extraordinaire de la CEDEAO

Les Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO ont tenu, le 30 mai 2014 à Accra, une Session Extraordinaire sur la situation sécuritaire de la région notamment au Nord du Mali et au Nord du Nigeria.

 

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3. Les Chefs d’Etat et de Gouvernement ont pris acte des memoranda du Président de la Commission sur la situation sécuritaire au Nord du Mali et au Nord du Nigeria ainsi que sur la situation politique en Guinée Bissau.

4. Les Chefs d’Etat et de Gouvernement ont exprimé leur profonde préoccupation sur la dégradation récente de la situation sécuritaire dans la région de Kidal ainsi que sur les attaques sanglantes et récurrentes perpétrées notamment par la secte Boko Haram dans les régions Nord du Nigeria. La Conférence a condamné avec la plus grande fermeté ces actes de terrorisme ainsi que les actes d’enlèvement et de prise d’otages. Elle a exprimé sa solidarité au Mali et au Nigeria dans ces dures épreuves.

5. Après un examen approfondi de la situation, la Conférence a réaffirmé sa ferme détermination à combattre résolument les menaces que fait peser le terrorisme sur la paix et la sécurité régionale et internationale. En entérinant les principales recommandations contenues dans les différents rapports, les Chefs d’Etat et de Gouvernement ont pris les décisions spécifiques suivantes :

Sur la Situation Sécuritaire au Nord du Mali

6. Les Chefs d’État et de Gouvernement condamnent vigoureusement les actes déplorables de violence et de tuerie perpétrés, du 17 au 21 mai 2014, par les groupes armés à Kidal et dans les villes voisines du Nord ainsi que la prise d’otages et la saisie de bâtiments administratifs dans cette partie du territoire malien. La Conférence estime que l’assassinat de fonctionnaires sans défense dans l’exercice de leurs fonctions constitue une violation flagrante et délibérée de l’Accord de Ouagadougou. Elle demande que les auteurs de ces atrocités soient recherchés et punis conformément à la loi.

7. Les Chefs d’État et de Gouvernement saluent la mémoire des membres des Forces de Défense et de Sécurité du Mali, ainsi que celle des civils qui ont perdu la vie au cours de ces événements récents. Les Chefs d’Etat et de Gouvernement présentent aux familles éplorées leurs condoléances attristées.

8. La Conférence réaffirme son attachement à la préservation de l’unité, de l’intégrité territoriale et du caractère laïc de l’État malien et exige le retrait immédiat des groupes armés des bâtiments publics et des zones occupés et le retour aux positions d’avant le 17 mai.

9. Pour aider le Mali à effectivement recouvrer la souveraineté sur l’ensemble du territoire y compris Kidal, la Conférence invite le Conseil de Sécurité des Nations-Unies à renforcer le mandat et les effectifs de la MINUSMA pour lui permettre d’assurer sa mission de garante de l’application de l’Accord de Ouagadougou.

10. A cet égard, la Conférence réitère son précédent appel à tous les groupes armés non étatiques du Mali afin qu’ils déposent les armes, se soumettent au cantonnement et participent, conformément aux Accords préliminaires de Ouagadougou, à la recherche d’un règlement pacifique des différends, dans le cadre du dialogue inclusif inter-malien.

11. Les Chefs d’État et de Gouvernement se félicitent des initiatives menées par les Nations Unies et le Président en Exercice de l’Union Africaine S.E.M. Mouhamed Ould Abdel Aziz, Président de la République Islamique de Mauritanie et qui ont permis de faciliter la signature, le 23 mai 2014, d’un accord de cessez le feu entre le Gouvernement et les groupes armés non étatiques au Nord du Mali.

12. La Conférence exhorte toutes les parties prenantes à respecter scrupuleusement le caractère inviolable de l’accord et à veiller à l’application des clauses du cessez le feu, pendant que le Gouvernement du Mali poursuit ses efforts diplomatiques avec le soutien de la Communauté Internationale pour trouver les solutions politiques aux questions posées.

13. Dans cette perspective, le Sommet réitère son appel antérieur au Gouvernement du Mali afin qu’il diligente les préparatifs de la tenue du dialogue inclusif inter-malien. La CEDEAO soutient l’action du Haut Représentant récemment nommé par le Chef de l’Etat pour conduire les pourparlers inclusifs de paix avec les groupes armés et l’ensemble des communautés du Nord du Mali.

14. Le Sommet exhorte également le Gouvernement du Mali à procéder de toute urgence à la mise en place effective de la Commission Vérité Justice et Réconciliation de manière à accélérer le processus de réconciliation nationale et à préserver l’unité, l’intégrité et la stabilité du pays.

15. Les Chefs d’Etat et de Gouvernement réaffirment leur attachement au dialogue inclusif inter-malien conformément aux principes de l’Accord préliminaire de Ouagadougou et expriment leur disponibilité à appuyer tout effort du Gouvernement du Mali visant à trouver une solution politique durable à la crise.

16. La Conférence rend un hommage appuyé à leurs Excellences Blaise Compaoré, Président du Faso et Médiateur de la CEDEAO au Mali et Goodluck Ebele Jonathan, Président de la République Fédérale du Nigeria et Médiateur associé, pour leur engagement continu en vue de trouver une solution politique à la crise au Nord du Mali.

17. La Conférence estime que la médiation de la CEDEAO reste le principal instrument de soutien au Mali pour la recherche d’une solution politique et doit bénéficier du soutien de toutes les autres initiatives.

18. La Conférence exprime sa gratitude, aux Nations Unies, à l’Union Africaine, à la France, et à l’ensemble des partenaires pour le rôle joué dans la maîtrise de la dernière vague de crise ainsi que pour leur soutien indéfectible en faveur de la paix durable, de la stabilité et de la réconciliation au Mali.

19. La Conférence demande au Conseil de Sécurité des Nations Unies de prendre des mesures appropriées y compris des sanctions ciblées contre les groupes armés ou tout individu qui ferait obstacle au processus de paix.

20. Le Sommet renouvelle tout son soutien au Gouvernement et au Peuple Maliens, en particulier à S.E.M. Ibrahim Boubacar Keïta Président de la République du Mali pour les efforts qu’il déploie, avec détermination, en vue d’assurer la reconstruction économique et la consolidation de la paix, de l‘unité nationale et de l’intégrité territoriale du pays.

21. Le Sommet en appelle à la Communauté Internationale, aux partenaires et aux bailleurs de fonds afin qu’ils continuent d’apporter leur soutien à ces efforts y compris l’assistance humanitaire aux populations déplacées et aux réfugiés dans les Etats voisins.

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