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Communication en temps de guerre : Ce que le gouvernement attend des médias

Au cours d’une conférence de presse co-animée par trois représentants de l’Etat, le mardi 26 septembre, les attentes du gouvernement vis-à-vis des hommes de médias ont été exprimées. Elles s’articulent autour de quatre axes pour aider le pays à faire face, à la fois, à la guerre armée et celle de communication.

 

Depuis 2012, le Mali fait face à une crise multiforme caractérisée surtout par un conflit armé. Une décennie après, les armes continuent de crépiter entre l’Armée nationale et des groupes armés. Outre la guerre armée, le pays fait face aussi à celle de la communication, a expliqué le ministre de la Communication.

Au regard de cette situation, le ministre a exhorté les hommes de médias à faire vibrer leur fibre patriotique pour soutenir le pays à rester débout. “Le gouvernement compte sur un travail de qualité dans un élan patriotique en ces temps de guerre imposée au Mali pour de raisons géostratégiques”, a déclaré le ministre Alhamdou Ag Ilyène.

Dans ce cadre, il a appelé les soldats de la plume et du micro, dans leur communication, à s’appesantir sur quatre axes à savoir : cultiver et rehausser le patriotisme au sein du peuple, développer une résilience chez le peuple, motiver les Forces armées et de sécurité à faire correctement face à leurs missions et contrer la campagne d’intoxication orchestrée contre le gouvernement.

Il a ensuite invité à communiquer pour développer et renforcer la cohésion sociale en contribuant à faire éviter l’amalgame. “Il y a une grande stratégie de communication de division du peuple malien mise en place par les ennemis du pays avec l’intention de provoquer des conflits intercommunautaires alors qu’il n’en est rien. Leur souhait est que les Maliens soient divisés et fragilisés pour venir piller le pays”, a ajouté le chef du département de la Communication.

De son côté, le président de la Haute autorité de la communication (Hac) a invité à sortir des cours magistraux dispensés dans les universités. S’il fait cette demande, ce n’est pas pour jeter à la poubelle les codes d’éthique et de déontologie mais pour contribuer à sauver la patrie, s’est-il justifié.

Dans sa plaidoirie, s’il a rappelé le respect des codes d’éthique et déontologique de la profession, Gaoussou Coulibaly a aussi rappelé la nécessité, par les temps qui courent, du jugement personnel des hommes de médias, qui doit les pousser à s’interroger sur la portée d’une information à diffuser aussi pertinente soit-elle.

“Quand la nation est en danger, chacun se doit de poser cette question qui est de savoir quel est mon apport vis-à-vis de la survie de la nation. Les hommes de médias doivent se rappeler que la liberté de presse dont chacun se prévaut s’exerce et se revendique vis-à-vis d’un pays qui tient debout”.

En ces temps de guerre, Gaoussou Coulibaly estimera que les gens doivent sortir de l’idéologisme journalistique à commencer par ceux de la Hac qui, a-t-il rappelé, fait partie intégrante de l’Etat car créée par l’Etat et fonctionnant grâce aux deniers publics. Et que pour toutes ces raisons, la Hac ne saurait faire abstraction des préoccupations majeures de l’Etat. “On vous enseigne des préceptes dans les écoles de journalisme. Mais ceux-là mêmes qui ont établi ces principes s’en écartent quand ça les arrange ou quand ça ne les arrange pas. La preuve la plus palpable est la fermeture des médias russes en Europe par des gouvernements européens lorsque la guerre entre la Russie et l’Ukraine a commencé. Cette interdiction n’a pas été faite par les autorités de régulation mais plutôt par des gouvernements qui clament pourtant la liberté de la presse. Ces gouvernements ont pris de telles mesures car ils ont considéré qu’ils sont en belligérance avec la Russie. Au même moment en Afrique, on nous chante que l’Etat ne doit pas descendre sur ce terrain. Je dis non. Quand la patrie est en danger, l’Etat prend toutes les dispositions qui doivent être prises pour que la nation puisse se redresser. C’est d’ailleurs prévu dans la Constitution”, s’est-il défendu en rappelant la suspension de RFI et France 24 qui, aux dires du ministre de la Refondation de l’Etat, Ibrahima Ikassa Maïga, relève du ministère des Affaires étrangères de la France.

Pour conclure, le ministre de la Communication a déclaré que “l’information doit être utile”. “Si elle n’est pas utile, qu’elle se contente d’être inutile. Mais au grand jamais elle ne doit pas être nuisible”.

A Cissouma

Mali Tribune

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