Quel avenir pour l’accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger après la libération de Kidal ainsi que le départ de la MINUSMA? Le sujet était au cœur d’une rencontre entre des acteurs de la société civile la semaine dernière à Bamako. A l’issue des discussions, plusieurs recommandations ont été faites pour relancer ledit accord.
La mise en place d’une médiation inter-malienne et la formation d’une armée nationale inclusive à la place de l’armée reconstituée. Ce sont entre autres recommandations faites par le comité technique de la société civile pour la réussite de la transition. « On demande à l’Etat de toujours continuer les négociations avec nos frères des groupes armés. Voir les revendications exprimées, voir ce qui est possible de faire et ce qui n’est pas possible de faire », a déclaré Badra Alou Sacko, président du comité. Il propose également de revoir l’idée du DDR (démobilisation, désarment et réintégration). « Que ça ne soit pas une armée réconstituée mais une armée inclusive », recommande monsieur Sackoqui demande aussi « de mettre en place une médiation nationale pour que les problèmes du Mali soient résolus au Mali ».
L’accord demeure utile
Bakabigny Keita est analyste politique. Selon lui, malgré les événements survenus récemment, la mise en œuvre de l’accord d’Alger est utile pour la refondation.« L’accord, fondamentalement, ça tourne autour de la récupération de l’intégrité territoriale du Mali. Il y a peut-être des crises par ci par là de temps à autres, entre les différentes parties signataires. ça aussi ça fait partie de l’histoire de la structure des actions, des rapports humains », argue-t-il. Et l’enseignant-chercheur d’ajouter que « l’accord a de l’avenir et on ne sortira pas de l’accord à mon avis ».
Les mouvements de l’inclusivité conviennent également qu’il faut une application utile de l’accord pour le bonheur de tous les maliens.
Dialogue rompu !
Depuis plusieurs mois, la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation est en panne. Des groupes armés signataires du document se sont retirés des instances du comité de suivi de l’accord. La reprise des hostilités entre l’armée malienne et ces mouvements armés, suite au départ de la MINUSMA, n’a pas non plus arrangé les choses. Les emprises libérées par celle-ci ont fait l’objet de violents combats entre les FAMa et ces groupes armés qui ont finalement perdu toutes ses positions au profit de l’armée. Par la suite, de nombreux responsables de ces groupes armés sont rentrés dans la clandestinité. La justice malienne dans un communiqué a engagé des poursuites contre plusieurs d’entre eux pour terrorisme.
Studio Tamani