Et le plébiscite d’IBK en 2013 était en partie lié au fait que les Maliens croyaient qu’il avait la poigne pour leur restituer leur honneur et leur dignité perdue face aux rebelles puis aux extrémismes religieux.
A peine élu, IBK a brisé tous les tabous par complexe comme le sourire radieux qu’il affichait aux côtés d’Emmanuel Macron sur le tapis rouge de l’Elysée (le 11 novembre 2019) à l’occasion du dîner officiel offert par le président français en l’honneur aux Chefs d’Etat et de gouvernement qui participent au 2e Forum de Paris sur la paix.
Le président IBK ne semble véritablement heureux qu’en compagnie des «GRANDS» de ce monde. Ce qui est le signe palpable du complexe qui conforte ceux-ci dans le dédain que beaucoup d’entre eux ont pour nos dirigeants et leurs peuples.
La dignité ne s’octroie pas, elle s’acquiert. Elle s’acquiert par des valeurs à défendre bec et ongle ; par une vision politique audacieuse. C’est comme le respect qui se forge. Ce n’est pas aux autres de nous restituer note dignité, c’est à nous de la reprendre en les contraignant à nous regarder autrement, en forgeant le respect ; en mettant fin aux relations paternalistes avec la France par exemple.
Nos dirigeants sont mal placés pour revendiquer la dignité en notre nom tant qu’être reçu à l’Elysée pour eux équivaudrait à une bénédiction céleste, à la porte ouverte au paradis. Qu’ils prennent l’exemple sur Paul Kagame qui vient par exemple de courageusement supprimer le français de l’enseignement de son pays. Même si les médias (financés par les lobbies tenus à une distance respectables par Kigali) ne cessent de s’acharner sur sa méthode de gouvernance, recevoir Kagamé est aujourd’hui un immense honneur pour beaucoup de dirigeants en Occident.
Et cela parce qu’il a su leur tourner le dos pour trouver la voie idéale du développement de son pays grâce à une vision pragmatique. Ceux qui lui reprochent sa méthode ne se soucient pas réellement des Rwandais, mais de leurs propres intérêts anéantis par l’organisation politique et économique mise en place depuis que Paul est aux commandes de ce pays qui avait été presque rayer de la carte suite au génocide de 1994.
Si IBK veut réellement redonner aux Maliens leur dignité, qu’il arrête de se comporter en marionnette de la France pour gouverner dans le sens des aspirations profondes du peuple. Qu’il prenne son courage à deux mains pour dire niet à la future Opération Takuba, qu’il aille au-delà de la déclaration d’intention dans sa volonté de réviser certaines dispositions de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale ; qu’il outrepasse les injonctions de l’Elysée pour ouvrir les négociations avec Iyad et Amadou Kouffa…
La Mauritanie d’Ould Abdel Aziz a l’a fait avec ses Jihadistes et elle est en paix depuis. Pourquoi pas le Mali si cela peut stabiliser notre pays et sauver notre unité nationale.
Voilà Monsieur le président les conditions sine qua non pour nous redonner notre dignité !
Moussa Bolly