Un air inhabituel souffle sur le « palais présidentiel de Sebenikoro », on entre dans une zone de turbulences et les inquiétudes se lisent sur tous les visages de ses occupants (membres de la famille, employés, agents de sécurité). Ces derniers jours ne ressemblent pas aux autres. La crainte de l’incertain a désormais une odeur particulière.
Dans les alentours du « palais » [la résidence privée du Chef de l’Etat] , on assiste à un renforcement des unités de la puissante sécurité présidentielle et des unités spéciales. Les riverains aussi sont mis involontairement dans la confidence. Quelque chose se prépare. L’arrivée massive des hommes et des armes ne laissent plus aucun suspens: le palais sera transformé en forteresse, une citadelle imprenable.
Dans le grand salon de la résidence se trouve Ibrahim Boubacar Keita, le Président de la République, est confortablement assis dans un douillet fauteuil en cuir de luxe. La fatigue se lit sur son visage rongé par une barbe blanche naissante. Il vient tout juste de rentrer d’un voyage suite à une maladie. Le boss, convalescent, est diminué. Il a perdu quelques kilos, mais il s’accroche. Les heures qui viennent scelleront peut être son sort.
En bon historien, il se rappelle du 26 mars 1991. Tout comme lui, le Général Moussa Traoré faisait face à une gronde sociale. Mais les contextes sont différents et cela rassure IBK. Il repense également à son vieil ami, Laurent Gbagbo vivant une expérience pareille en 2011! Il se remémore du sort de son petit frère, ATT en 2012…
Depuis quelques mois, le président s’est habitué à la solitude. Face à l’épidémie du Corona, il sortait peu et ne recevait que des visiteurs triés sur le volet.
On est le jeudi 04 juin, à la veille de la manifestation annoncée par son nouvel adversaire, l’Imam Dicko.. C’est une première dans l’ère démocratique qu’une importante manifestation est organisée pour demander le départ du Président.
Les trois téléphones sécurisés du Président se relaient en sonneries et interrompent souvent le Patron dans ses pensées. Les coups de fil fusent de partout, du pays et de l’extérieur.
Un cortège de véhicules 4*4 entre en toute vitesse dans le palais. En sortent quelques secondes après, des occupants en costumes et d’autres en treillis. Les mines serrées, Ils se dirigent vers le salon, leur arrivée était attendue. Ils interrompent le Boss dans sa quiétude.
Après les salutations et garde-à-vous militaires, ils prennent place et se murent dans un silence de cimetière. IBK reçoit un important coup de fil d’un de ses homologues. Il parlait peu et écoutait religieusement. Il finit la conversation par un « Merci Emmanuel! »
L’un des hommes en costume, prend la parole et il dresse le tableau de l’événement tant attendu pour le lendemain. Il livre les derniers renseignements au Chef et lui présente les plans de riposte.
Un deuxième prend la prend la parole et indique au président les deux plans élaborés pour exfiltrer le chef en cas de débordement ou de siège du palais par les manifestants. Deux hélicoptères sont pré positionnés et les des unités composés du corps d’élite de la sécurité présidentielle sont désignées à cet effet! Il conclut par « Monsieur le Président, la situation est sous contrôle! »
Pour une première en 24 heures, le Président sourît. Il est désormais rassuré par son pré carré et il est satisfait des plans.
Il lève la séance en ordonnant à ses visiteurs « transmettez à toutes les unités de n’ouvrir le feu en aucune circonstance » et d’ajouter « ils veulent nous pousser à la faute en tirant à balles réelles sur les manifestants, laissons les venir. Le gaz et l’ eau chaude feront l’affaire. »
Après cette scène, le président prît congé du salon et alla dans son lit! Il prend quelques cachets pour un bon sommeil. La première dame est restée muette toute la journée durant!
Le président ferma les yeux….
La suite dans un prochain numéro…..
️ Avertissements: Ce récit est purement imaginaire!
Mohamed Ag ASSORY
Mali Demain