Dans son discours d’ouverture, le président par intérim du CRS/AEEM, Dr Modibo Soumaré, a rappelé les circonstances dans lesquelles l’association a été portée sur les fonts baptismaux il y a 33 ans. Après des réunions clandestines, un groupe d’élèves et d’étudiants s’est réuni sur la colline de Badalabougou pour créer l’AEEM. Le Mali était alors sous l’emprise d’un pouvoir autocratique, celui-ci avait dissout en 1980 l’Union nationale des élèves et étudiants du Mali (UNEEM).
Les revendications des étudiants, allant d’un simple cahier de doléances à un mémorandum, étaient axées sur l’amélioration des conditions de vie et d’études des élèves et étudiants. Le pouvoir en place, cependant, a refusé d’y répondre favorablement, interprétant ces revendications comme une manipulation de ses détracteurs. Cela a conduit à des manifestations réprimées dans le sang. Des étudiants ont perdu la vie, certains brûlés vifs dans les locaux de Sahel Vert. Une minute de silence a été observée, pour honorer la mémoire des victimes de cette répression, ainsi que de toutes les victimes qui se sont battues pour les plus démunis et les plus faibles.
La conférence-débat a mis en lumière l’importance de rappeler l’histoire de l’AEEM, qui a joué un rôle majeur dans l’avènement de la démocratie au Mali. Grâce à la détermination de l’AEEM et de diverses associations du mouvement démocratique, telles que le CNID, l’ADEMA, la JLD, l’AJDP, l’UNTM et l’AMDH, le Mali est devenu un exemple dans la lutte démocratique en Afrique, dans les années 1990.
Pour la commémoration de cette année, le CRS/AEEM a choisi le thème : “l’AEEM, 33 ans après !!! Quels héritages et quelles perspectives pour l’école malienne ?” pour maintenir la lutte démocratique en permanence dans le pays. Les anciens de l’AEEM ont exprimé leurs préoccupations, face aux actes répréhensibles dans les écoles actuelles et ont appelé les responsables actuels de l’AEEM à être exemplaires et à lutter contre la délinquance juvénile et la violence. Les intervenants ont également souligné l’importance de contribuer aux solutions des enjeux actuels du pays, y compris les défis sociaux, économiques et sécuritaires.
Soutien total aux FAMA
L’éducation de la jeune génération a été mise en avant, comme un élément essentiel pour garantir l’intégration républicaine, et il a été rappelé que l’histoire de l’AEEM doit être préservée. Les anciens de l’AEEM ont exprimé aussi leur soutien total aux Forces Armées Maliennes (FAMA) dans leur défense de l’intégrité du territoire et la protection des civils. Ils ont plaidé en faveur d’une solution malienne, à la crise sécuritaire, pour éviter toute perte de vie inutile. La conférence-débat a pris fin avec un appel à l’engagement en faveur de l’essor du pays. Les anciens ont affirmé également que la patrie avait besoin de leur génie, de leur énergie et de leur courage pour la rendre meilleure, innovante, compétitive et rassurante pour tous ses citoyens. La commémoration des 33 ans de l’AEEM s’est révélée être un événement inspirant, soulignant l’importance de préserver l’héritage démocratique du Mali, et de travailler ensemble pour un avenir meilleur. Plusieurs panels et témoignages ont été animés à cette fin.
Drissa Togola