Après l’installation de deux organes de la transition, à savoir la présidence et le gouvernement, le CNSP n’a jusqu’à présent pas été dissous, comme l’exigent la Cedeao et le Conseil de sécurité. À présent, le doute plane sur son rôle auprès des nouvelles autorités.
Acteur principal de parachèvement des actions entamées par le Mouvement du 05 juin–Rassemblement des Forces Patriotiques (M5–RFP), comme ils (les membres du CNSP) le clamaient haut et fort, après le coup de force qui a mis fin au régime du président Ibrahim Boubacar Kéïta le 18 août 2020. C’était un coup d’État qu’ils fêtaient, et pour lequel ils furent applaudis à la place de l’Indépendance le 21 août, trois (03) jours après avoir passé à l’acte. De ce jour à nos jours, des actions ont été posées, des communications ont été faites pour réunir les Maliens afin d’écouter les uns et les autres lors de la concertation nationale qui a eu lieu les 10, 11 et 12 septembre dernier. Ces rencontres ont balisé le terrain au CNSP où aucun de ses membres et autres acteurs liés aux événements du coup d’État ne saurait faire objet de poursuites judiciaires, comme stipulé dans l’article 23 de la Charte de la transition : « Les membres du Comité national pour le Salut du Peuple et tous les acteurs ayant participé aux événements allant du 18 août 2020 à l’investiture du Président de la Transition, bénéficient de l’immunité. À ce titre, ils ne peuvent être poursuivis ou arrêtés pour des actes posés lors desdits événements. Une loi d’amnistie sera adoptée à cet effet. »
Mais hélas, dans l’hypothèse que le Comité National pour le Salut du Peuple qu’on continue d’exister, toute porte à croire qu’on renouerait avec les actions en 2012, comme avec le CNRDE d’Amadou Haya Sanogo. Des coups de pressions, des emprises sur les autorités qui n’obéissent que pour leurs seuls ordres. C’est pourquoi de nombreux Maliens s’interrogent sur le rôle du CNSP dans cette transition. D’autres vont jusqu’à dire que c’est un comité national et non comité national pour le salut du peuple. La dissolution du CNSP faisait partie des conditions de la Cedeao pour la levée de l’embargo sur le Mali. Mais celle-ci tarde à se concrétiser. L’ONU met aussi la pression pour que les conditions de l’organisation sous régionale soient respectées.
À suivre…
Moriba DIAWARA
LE COMBAT