De leur élection le 12 juillet 2009 à nos jours, le président de la Femafoot, Hammadoun Kolado Cissé et son équipe ont violé au propre et au figuré les textes régissant le football malien. Au vu et au su du monde du football et du département de tutelle. Chronique d’une série de violations !
Le président de la Femafoot, Hammadoun Kolado Cissé et son bureau ont brillé par la violation des textes à tous les niveaux : de la non notification des décisions de la Commission Centrale de Recours à sa dissolution pure et simple en passant par les multiples remembrements injustifiés du Comité Exécutif, l’ignorance ou la violence de certains articles des Statuts et Règlements…
Non respect des décisions de la Commission Centrale de Recours
La série de violation des textes par le président Cissé donne son coup d’envoi au mois d’août 2011. Au menu : le litige Nianan-ASOM et ceux des Ligues de Bamako et de Kayes.
Le 3 août 2011, la Commission Centrale de Recours de la Fédération malienne de football a tranché les litiges découlant de la phase de montée en Ligue 1 Orange entre l’ASOM et le Nianan de Koulikoro puis de l’Assemblée Générale élective des Ligues de Bamako et Kayes. Le mardi 9 août 2011, la Commission a déposé le rapport final des travaux au Secrétariat général de la Femafoot pour notification aux parties concernées.
Le jeudi 11 août 2011, le Comité Exécutif de la Femafoot se prononce urgemment sur le dossier en réunion extraordinaire à son siège. Contre toute attente, ladite réunion ne dure que cinq petites minutes et se termine en queue de poisson ! Et pour cause : le président de la Femafoot, Hammadoun Kolado Cissé a fait son exposé liminaire et suspendu la réunion. Il ne serait pas d’accord avec les décisions de la Commission Centrale de Recours. Le président Cissé décide alors de rencontrer les juristes de la Fédération quatre jours plus tard. Le lundi 15 août 2011 au cours de la rencontre tant attendue, les juristes (Hamèye Founé Malmadane, Aboubakarine Sidda Maïga «Boubèye», Djibril Kané, Toubaye Koné, Ousmane Thierno Diallo) approuvent lesdites décisions et demandent au président Hammadoun Kolado Cissé leur notification. Hélas, le président observe avec fermeté le silence radio et refuse de rendre publique le verdict de la Commission indépendante. Pire, sur proposition du président de la Femafoot, la Commission Centrale de Recours a été dissoute par la 40e Assemblée Générale Ordinaire (en novembre 2011).
Le fait majoritaire s’invite à la 40e Assemblée Générale Ordinaire
En novembre 2011, à la faveur de la 40e Assemblée Générale Ordinaire de la Femafoot, les textes ont été violés sur toute la ligne par rapport à la prise de décisions. Dans un premier temps, l’Assemblée a validé l’élection des bureaux des Ligues régionales de Bamako et de Kayes. A la surprise générale, le président du Comité Exécutif, Hammadoun Kolado Cissé a privilégié le vote à mains levées. Une procédure qui n’existe nulle part dans les statuts et règlements de la Fémafoot. L’on se souvient que la Commission Centrale des Recours (Commission indépendante de la Fémafoot) avait tranché des recours contre la validité desdites Ligues. La Commission a, par la même occasion, invalidé l’élection desdits bureaux. Mais la Fédération n’avait jusque là notifié les décisions aux parties concernées. Pire, celles-ci n’ont pas été portées à la connaissance de l’Assemblée pour discussion.
Dans un deuxième temps, l’Assemblée, toujours à la demande du président de la Femafoot, a porté le nombre des équipes de Ligue 1 Orange de 14 à 16. Ainsi le Nianan de Koulikoro, l’ASOM de Bamako (1er et 2e de la phase de montée en Ligue 1, Poule A) ; le Sigui de Kayes et le Stade malien de Sikasso (1er et 2e de la phase de montée en Ligue 1, Poule B) rejoignent les 12 clubs de l’élite. Alors que deux équipes étaient reléguées en Ligue 2 : Usfas de Bamako et CASS de Sévaré (Mopti).
De mal en pis, l’incohérente décision d’augmentation des clubs de Ligue 1 Orange est un traitement de faveur pour le Nianan de Koulikoro. On sait que la Commission Centrale de Recours avait par le passé tranché le litige Nianan-ASOM au profit du dernier club cité. La brèche était donc ouverte pour décréter le Stade malien de Sikasso (2e poule B) en Ligue 1.
Enfin, la 40e Assemblée Générale a procédé à un démembrement profond du Comité Exécutif (C.E) sur proposition du président Cissé. Ainsi, six (06) membres ont été virés et remplacés : le 1er vice-président Boukary Sidibé «Kolon» (Président du Stade malien de Bamako), le président de la Commission Centrale Fustsal et du Beach Soccer Sékou Maciré Sylla (Président des Onze Créateurs de Niaréla), le président de la Commission Centrale du Football Amateur Sékouba Diogo Kéita (Président CLS Commune IV), le président de la Commission Centrale des Jeunes Ahmadou Nimaga «Hamala » (Président de l’ASB), le président de la Commission Centrale du Football Féminin Gouro Cissé (Ancien président de la Ligue de Mopti) et le président de la Commission Centrale Ethique et Fair-play Me Ousmane Thierno Diallo (Djoliba AC).
Parmi les nouveaux entrants, on note la présence remarquée du président du COB, Moussa Konaté (candidat à la présidence de la Femafoot en 2009). Celui-ci cumule les postes de 1er Vice-président et président de la Commission Centrale du Football Professionnel. Les autres mousquetaires sont : Idrissa Sissoko (Djoliba AC), Makan Kéita (Président de l’ASKO), Mahamadou Cissé (Président de la Ligue de Kayes), Salaha Baby (Président de la Ligue de Tombouctou) et Mamoutou Touré «Bavieux» (AS Réal). Quant à Mohamed Kéita (2e Vice-président du Djoliba AC), il occupe le poste de président de la Commission Centrale des Médias en lieu et place d’Alassane Souleymane, démissionnaire, le 11 octobre 2011.
Aux dires du président de la Fémafoot, Hammadoun Kolado Cissé, ce remembrement s’explique par le blocage du fonctionnement du C.E par certains membres. En vérité, les membres remplacés ont eu pour seul tord de demander au président de rendre publique les décisions de la Commission Centrale de Recours. Ils ont payé cash. Or, dans les textes, le remembrement obéit à des règles : «Le Comité Exécutif est élu pour un mandat de quatre (4) ans par l’Assemblée Générale. Toutefois, en cas de : décès, démission, empêchement ou carence notoire d’un membre, il est pourvu à son remplacement à titre transitoire par le Président du Comité Exécutif. L’Assemblée Générale est seule compétente pour confirmer cette mesure conservatoire ou procéder à l’élection d’un nouveau membre.»
Profitant de la situation favorable, le président Cissé élargit son empire avec la création d’une Commission électorale. De gros électeurs y sont membres : Abéta Ag Seydou (Président de la Ligue de Kidal et allié du candidat Boubacar Baba Diarra en 2009), Gaoussou N’Pa Sylla (Président du CS Duguwolofila et allié du candidat Moussa Konaté en 2009), Banou Makadji (Président de la Ligue de Koulikoro). Presque toutes les ligues régionales sont introduites dans le Comité Exécutif de la Fémafoot à l’exception de Sikasso et Mopti.
La valse continue. Le Comité Exécutif de la Femafoot, pour des raisons diverses, procède lors de sa réunion ordinaire du 04 juillet 2012 à un réaménagement du bureau. Ainsi le président de la Ligue du District de Bamako, Boubacar Monzon Traoré (principal allié du président Cissé après son élection) entre au poste de deuxième vice-président occupé jusqu’alors par Mady Boubou Kamissoko (Président d’alors de l’Usfas et directeur de campagne du président Hammadoun Kolado Cissé en 2009). Quant à Abdou Maïga (vice-président de la Ligue de Gao), il occupe le poste de Président de la Commission Centrale de Futsal et Beach Soccer en lieu et place de Mamoutou Touré «Bavieux». Mme Diarra Mariame Soumaré s’est vue confier le poste de Président de la Commission Centrale du Statut du joueur. Djibril Kané, titulaire dudit poste passe à la Commission Centrale des Questions Juridiques en remplacement de Hamèye Founé Mahalmadane appelé à des fonctions ministérielles.
La complaisance coupable de la 41e Assemblée Générale Ordinaire
Dans la même logique, la 41e Assemblée Générale ordinaire d’octobre 2012 a eu droit à ses lots de violations de textes. Point d’orgue : les questions soumises par rapport à la 40e Assemblée Générale ordinaire. On se rappelle que c’est lors de cette session en 2011 que six (06) membres du Comité Exécutif ont été débarqués sans préavis. Comment adopter alors le procès-verbal de la 40e Assemblée Générale sans rappeler certaines violations des textes ?
A ce sujet, le Secrétaire général d’alors de la Ligue de Sikasso, Yacouba Koné «Herbain» n’est pas allé par mille chemins : «Ayons le courage de dénoncer certaines décisions prises lors de l’Assemblée Générale de 2011. Par moment, les textes ont été violés sur toute la ligne. Ce sont des choses qu’il ne faut plus reproduire…» Avant de terminer ses propos, Yacouba Koné a été prié par Banou Makadji (président de la Ligue Koulikoro) de ne pas en dire plus. Néanmoins, tous les délégués étaient confondus par la véracité des propos du Secrétaire général de la Ligue de Sikasso. L’Assemblée acquiesce le coup malgré elle. Une sorte de mea culpa.
Autre fait rétrogradant de la 41ème Assemblée Générale ordinaire : le changement du mode de vote des Ligues Régionales à l’Assemblée élective. Au lieu d’une personne par bulletin pour les trois délégués, c’est un seul porteur de voix qui votera au nom de toute la Ligue. On se rappelle que lors de l’Assemblée Extraordinaire de mai 2011 relative à l’harmonisation des textes à ceux de la FIFA, la Femafoot avait banni de ses textes, le système de porte voix pour les Ligues Régionales lors de l’élection fédérale.
Que dire de la violation des articles 48 et 49 des Statuts et Règlements à trois (03) mois de la fin officielle du mandat du C.E.
C’est la dernière trouvaille du président Cissé et sa bande !
La Rédaction