Le Directeur de l’information et des relations publiques de l’armée (Dirpa), le colonel Diarran Koné, et le porte-parole de la force Barkhane, Patrick Simo, ont animé hier lundi 12 juin 2017 aux environs de 16 heures, une conférence de presse à la Maison de la presse de Bamako.
Première du genre, cette rencontre qui va désormais s’inscrire dans la durée, visait à informer les journalistes sur les opérations que la force française Barkhane mène dans notre pays, parfois seule, parfois avec l’armée malienne. Elle découle des plaintes formulées par des journalistes maliens à l’encontre de Barkhane qui, bien qu’opérant au Mali, n’avait pas un cadre de communication avec les médias maliens. D’ailleurs, tout ce que la presse malienne apprend de Barkhane, l’est à travers la presse française. Pour un coup d’essai, c’était un coup de maitre pour le principal conférencier, monsieur Simo. Les journalistes ont été édifiés sur un certain nombre d’opérations que Barkhane a effectuées récemment comme l’opération ‘’Panga’’, menée à la frontière Mali-Burkina Faso et ayant mobilisé 2000 soldats français, maliens et burkinabès. Cette opération, selon monsieur Patrick Simo, a permis de mettre hors d’état de nuire, ou encore neutraliser plusieurs terroristes. Justement, que veut dire neutraliser des terroristes, ou les mettre hors d’état de nuire ?, a demandé un journaliste. La réponse de monsieur Simo : « ça veut dire qu’ils sont soit tués, soit blessés, ou en fuite ». L’officier français de poursuivre : « chaque fois que nous menons des frappes, nous découvrons davantage l’ennemi ». Mais pourquoi malgré la présence de Barkhane, l’insécurité est encore grandissante ?, a demandé un journaliste. La réponse de monsieur Simo : « cela n’engage que vous. Ce n’est pas cette impression que nous avons. Les terroristes sont en difficulté et les attaques qu’ils font maintenant sont dans ce sens. C’est comme une fourmilière à laquelle vous donnez un coup de pied, vous voyez que ça va dans tous les sens. Le problème, c’est qu’on est 4000 hommes pour un espace qui fait deux fois la France, et on ne peut pas être partout à la fois ».
Barkhane, c’est plus de 400 terroristes mis hors d’état de nuire, et plus de 80 opérations militaro-civiles menées au profit des populations.
L’officier français dit avoir une bonne impression de l’armée malienne. Il trouve que les jeunes soldats maliens sont courageux et très compréhensifs. Ce qui permet de mener facilement des opérations. « Ce que nous réalisons avec l’armée malienne, je ne suis pas sûr qu’on peut le faire autant avec des armées européennes ». Pour Patrick Simo, le rôle de Barkhane consiste à préparer les armées du Sahel à assurer la sécurité de cet espace, parce que Barkhane est appelée un jour à partir. D’où la force du G5 Sahel.
Mais pourquoi les soldats maliens sont fréquemment tués dans les embuscades, par les mines sans qu’on n’arrive à trouver une solution ? La réponse de Diarran Koné : « la mine, c’est l’arme du lâche. Mais il y a aussi un problème de route qui fait qu’on ne peut pas voir un engin explosif fraichement planté devant soi. En plus de tout ça, il y a le fait que l’ennemi se dissimule dans la population laquelle ne le dénonce pas. Donc, vous comprendrez qu’il y a aussi de la sensibilisation à faire….Mais il faut le dire aussi, nous ne voulons plus de vos ‘’papous’’ (surnom qu’on donne aux garçons chéris) dans l’armée ; nous voulons des gens qui se battent…. ».
La rédaction