Les mairies sont paralysées depuis mardi 09 avril. Les travailleurs observent un mot d’ordre de grève de 15 jours (du 09 au 27 avril 2019) sur toute l’étendue du territoire national pour revendiquer 18 mois d’arriérés de salaire et l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail.
Pour édifier l’opinion sur les motifs de cet arrêt de travail, le Syndicat national des travailleurs des collectivités territoriales (SYNTRACT) et celui des agents des collectivités territoriales (SNACT) ont animé, ce mercredi 10 avril, un point de presse, au siège de la Centrale démocratique des travailleurs du Mali (CDTM), à l’hippodrome. La conférence était principalement animée par les secrétaires généraux des deux syndicats, M. Seydou Ousmane Diallo du SYNTRACT et Souleymane Traoré du syndicat national des agents des collectivités territoriales. C’était également en présence de M. Abdina Karembé, secrétaire à l’information du SYNTRACT.
Il s’agissait, selon les conférenciers, d’informer les Maliens de l’échec des négociations entre le gouvernement et les travailleurs des collectivités territoriales, à travers la presse.
Les conférenciers ont fait savoir que l’État avait signé en 2016 un arrêté interministériel en s’engageant pour le paiement de deux ans d’arriérés de salaires aux travailleurs des collectivités territoriales. Il s’agissait, selon les animateurs du point de presse, des arriérés de salaires des années 2017 et 2018. Ils ont regretté qu’à la date d’aujourd’hui, le gouvernement n’avait réglé que six mois d’arriérés de salaire sur les deux ans, en ignorant superbement les autres engagements, à savoir la pérennisation des salaires des travailleurs des collectivités.
Pourtant, l’État a octroyé des indemnités à d’autres agents qui n’ont aucun poste de responsabilité au Mali, ont-ils dénoncé. Selon les orateurs, quand on transfère un service, on doit le transférer avec ses moyens. Les responsables syndicaux ont accusé les plus hautes autorités nationales de n’avoir pas transféré les moyens aux collectivités territoriales pour la prise en charge du personnel.
Le secrétaire chargé à l’information du SYNTRACT, M. Abdina Karembé, a fait savoir que les mariages qui ont été déclarés avant la grève seront célébrés, mais qu’aucune nouvelle déclaration de mariage ne sera possible jusqu’à la fin de cette grève de 15 jours.
Parlant de service minimum, les conférenciers ont expliqué que c’est le maire qui doit assurer le service minimum en cas d’arrêt de travail par les travailleurs des collectivités. Les responsables syndicaux ont informé que cette grève de 15 jours est observée à 95 % sur les 761 collectivités Pays.
Au total, les syndicats réclament la satisfaction de cinq points de revendication au gouvernement.
Il s’agit de du paiement immédiat des salaires du 2e semestre 2017 et ceux de l’année 2018 en application de l’arrêté interministériel N° 1482/MCT/MEF-SG du 08 mai 2018 portant la prise en charge des salaires des fonctionnaires des collectivités du cadre de l’administration générale sur le fonds national d’appui aux collectivités territoriales (FNACT) ; l’inscription des crédits dans la loi des finances représentant le montant des salaires et accessoires des salaires des fonctionnaires du cadre de l’administration générale, comme c’est le cas chez les fonctionnaires des cadres transférés (santé, éducation…).
Aussi, le SYNTRACT et le SNACT demandent au gouvernement, l’application des points d’accord contenus dans le procès-verbal de conciliation entre le gouvernement et le SYNTRACT en date du 24 mai 2018 ; l’adoption d’un arrêté interministériel fixant les bases et les maximas des taux des primes indemnités allouées aux fonctionnaires des collectivités conformément à l’article 72 de la loi n° 2018-035 du 27 juin 2018 portant statut des fonctionnaires des collectivités territoriales et enfin, la relecture de la loi n0 87-47 du 10 aout 1987 relative à l’exercice du droit de grève dans les services publics et son décret d’application pour mieux clarifier la liste du personnel appelé à assurer le service minimum dans les collectivités territoriales en cas de grève.
SABA BALLO
Source: info-matin