La crise perdurant depuis quelques mois au conseil national de patronat du Mali(CNPM) a presque pris fin. La décision récemment rendue par la cour suprême du Mali met un terme au bicéphalisme existant entre Mamadou Sinsy Coulibaly dit Madou Coulou et Amadou dit Diadié Sangaré, deux candidats qui se battent pour la présidence de la structure représentant les secteurs privés du Mali.
Les dissensions entrainées suites aux élections pour la présidence du conseil national du patronat malien ont suscité pas mal de réactions, de part et d’autre. Lors de la première élection qui a eu lieu en date du 26 septembre 2020, le camp du candidat Amadou dit Diadié Sangaré se disait élu à la tête du patronat. En tant que candidat sortant à l’époque, Mamadou Sinsy Coulibaly s’est catégoriquement opposé à cette victoire de son adversaire, puisque la tenue de l’Assemblée générale des délégués de la structure venait d’être reportée, à quelques jours de l’élection. Ainsi, faudra-t-il le rappeler, le camp Madou Coulou a procédé, courant 8 octobre 2020, à la tenue d’une seconde élection. C’est à l’issue de cela que Mamadou Sinsy s’est dit élu. Les deux camps croyant fermement à leur victoire se sont auto-proclamés vainqueurs de la compétition. Ce qui a amené la saisine du tribunal de grande instance de la commune IV de Bamako, puis celle de la cour d’Appel, pour que le droit soit dit. C’est après avoir franchi cette étape que la cour suprême du Mali a été saisie de l’affaire, par les parties. Ainsi, dans un communiqué rendu public, le 31 janvier 2022, les membres du Cadre de concertation des groupements professionnels et des conseils patronaux des régions membres du CNPM ont édifié les Maliens, sur la suite de l’affaire.
« La cour suprême, par son arrêt N°508 en date du 23 décembre 2021 a cassé sans renvoi l’arrêt N°176 du 23 avril 2021 de la cour d’Appel de Bamako. Cette décision annule l’ordonnance gracieuse N°180 du 9/10/2020 qui a permis l’installation de Amadou dit Diadié Sangaré, dans les locaux du CNPM », indique-t-on dans le communiqué. Aussi, rappelle-t-on, le tribunal de grande instance de la commune IV avait, en son jugement N°150 du 4 octobre 2021, annulé les deux élections tenues respectivement le 26 septembre 2020 et le 8 octobre 2020.A cause de cette mésentente qui se poursuivait dans la structure, le fonctionnement de l’organisation et toutes les activités économiques y afférentes du pays étaient paralysées. Aussi, les secteurs privés ne jouaient pas pleinement leurs rôles, dans le fonctionnement du pays. À cela s’ajoute la privation de l’État malien dans pas mal de domaines due au bicéphalisme. Se focalisant sur l’arrêt récemment rendu par la cour suprême, les cadres de concertation des groupements professionnels et des conseils patronaux des régions membres du CNPM appellent les membres à la mobilisation « pour participer très prochainement à une Assemblée générale élective qui va être précédée d’une assemblée générale d’information au sein du CNPM », indique-t-on dans le communiqué. Ce qui veut dire que ni Mamadou Sinsy Coulibaly, ni Amadou dit Diadié Sankaré n’est encore habilité à s’exprimer, en tant que président du patronat, au nom des opérateurs économiques et les travailleurs des secteurs privés du Mali.
Mamadou Diarra