Les rideaux sont tombés, le vendredi dernier, au CICB, sur les travaux des Etats Généraux de l’Education. Au terme des 18 thématiques discutées liées, entre autres, à la question enseignante, la gestion des écoles privées, le développement de la science et des nouvelles technologies, le renforcement de la recherche scientifique et de l’enseignement de nos langues nationales et nos valeurs culturelles, la sécurisation de l’espace scolaire et universitaire, la scolarisation des filles, les travaux ont été sanctionnés par plusieurs recommandations formulées par plus de 580 délégués venus de tout le Mali et de la Diaspora. Ces recommandations visent à avoir un système éducatif en parfaite adéquation avec les aspirations du peuple.
Il s’agit de fonder l’enseignement sur les valeurs et mémoires maliennes en commençant par la connaissance de soi, de procéder à une profonde restructuration des matières et de concevoir une didactique des disciplines réfléchies liées à la langue de l’élève. Les délégués ont insisté, à l’occasion, que les langues nationales soient des langues d’enseignement de toutes les disciplines à tous les niveaux d’enseignement de façon progressive. Ils ont également demandé d’assurer l’adéquation de la formation des produits de l’école aux besoins des ressources humaines du marché de l’emploi et des ambitions pour l’essor de la nation dans une vision prospective.
Parmi d’autres recommandations faites, figurent la création de nouvelles facultés de médecine, de pharmacie et d’odontostomatologie dans les régions ; l’établissement de l’éducation inclusive en adaptant réellement les infrastructures et équipements scolaires et universitaires aux conditions des personnes en situation de handicap ; l’intégration de la langue des signes dans le curriculum de l’enseignement et assurer la promotion dans les services publics et le développement des filières d’agropastorales dans les écoles fondamentales et secondaires. L’on cite également la création d’un Musée national des sciences et technologies, celle d’un Ordre de promoteurs d’écoles privées pour moraliser la création et la gestion de ces établissements, de même que la tenue des états généraux tous les dix ans. Les travaux des EGE recommandent, de plus, d’imposer le port de la tenue scolaire confectionnée à partir des textiles locaux dans toutes les écoles du pays ; d’accélérer le processus d’intégration des écoles coraniques dans le système éducatif en les dotant d’un curriculum officiel et en leur octroyant une subvention ; d’élaborer une convention collective pour le secteur privé ; rendre attrayante et incitative la fonction enseignante. Il a été proposé également par les délégués, la suppression de l’Association des Elèves et Etudiants du Mali (AEEM) au niveau de l’enseignement secondaire et recadrer ses actions au niveau supérieur. Ils ont demandé enfin la mise en place d’une commission de suivi de la mise en œuvre des EGE et le recrutement des sortants des écoles de formation des enseignants.
Hadama B. FOFANA