Profitant de la commémoration de son cinquantenaire, la Société Nationale des Tabacs et Allumettes du Mali (SONATAM-SA) a procédé hier, à l’usine BATEXcI-Sa, à l’incinération de 75 000 paquets de cigarettes frauduleusement introduits sur le marché malien.
Ces paquets de cigarettes, qui ne comportaient pas la mention «Vente au Mali» pour être autorisés, concernent presque toutes les marques connues du monde des fumeurs du Mali. Il s‘agit des marques Dunhill, Ducal, Monte Carlo, Boss, Oris, Marlboro et Ronson, qui constituent le gros du lot.
Ces cigarettes, dont la valeur est estimée à plus de 30 millions de FCFA, ont été saisies par les services de la Direction Nationale du Commerce et de la Concurrence, de la Police, de la Gendarmerie et des Douanes. Cette incinération entre dans le cadre de la lutte contre la fraude à la SONATAM-SA.
Cette pratique, selon les responsables de la société, fait perdre à la SONATAM-SA les 1/3 du marché des cigarettes, soit entre 8 à 10 milliards de perte financière par an pour l’Etat. La cérémonie de destruction, à laquelle ont pris part des représentants de la DNCC, de la Police, de la Gendarmerie, des Douanes et de la Garde nationale, a été suivie d’une conférence de presse.
Animée essentiellement par le Directeur Général de la société, Youssouf Traoré, cette rencontre a situé la lutte contre la fraude dans son contexte. Cette lutte, selon Youssouf Traoré, vise quatre objectifs. Il s’agit d’assurer des recettes confortables à l’Etat, de protéger les consommateurs en mettant à leur disposition des produits de qualité, de contribuer à la protection et à la création d’emplois et, surtout, d’empêcher Ie financement des réseaux criminels et mafieux par la vente et le trafic de cigarettes de fraude.
Elle a aussi été l’occasion pour la direction de la SONATAM-SA de faire un bref rappel de la contribution faite par la société à notre économie ces dernières années. Sur ce plan, on note qu’entre 2000 et 2014 la SONATAM a contribué pour près de 260 milliards FCFA au budget de l’Etat. Pour Youssouf Traoré, cette contribution aurait pu être beaucoup plus importante si la SONATAM-SA n’avait pas été victime de la fraude, qui gangrène son secteur d’activité.
«La contrebande participe donc à la fragilisation du tissu économique et expose les consommateurs à des produits qui ne répondent pas aux normes de qualité. C’est pourquoi, avec nos différents partenaires, que nous saluons chaleureusement, nous luttons sans relâche pour débarrasser notre secteur d’activité de ce fléau» a expliqué Mr Traoré.
Au cours de cette conférence, les journalistes ont également été informés que des procédures (42 au total) sont en cours actuellement dans les tribunaux contre les auteurs et complices de cette contrebande, qui tue à petit feu notre économie.
La célébration du cinquantenaire de la SONATAM-SA coïncide aussi avec un moment crucial de I’existence de la société: celui de la reconduction de son contrat de performance. Ce contrat de performance, dont la reconduction est tant souhaitée par les responsables de la société, porte sur la régularisation du flux qui entre dans le pays, avec la possibilité pour la SONATAM-SA d’aider le Mali à renforcer sa collecte financière dans le secteur et de maintenir la transparence du marché et l’équilibre entre les acteurs y intervenant.
Yaya Samaké