Au total, 30 casques bleus ont été tués depuis le 1er juillet 2013, début de la mission onusienne (communiqués).
Les casques bleus de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) , déployés dans le pays depuis le 1 er juillet 2013, sont de plus en plus pris pour cible par les groupes armés qui sévissent dans le Nord du Mali.
Selon un bilan fourni récemment par l’ONU, 21 Casques bleus ont été tués depuis le début de leur mission et plus de la moitié d’entre eux (dont dix Tchadiens) sont morts sur la période du 30 juin au 18 septembre 2014.
La dernière attaque datée du 3 octobre a réhaussé le bilan à 30 morts.
D’après la porte-parole de la Minusma, Radia Chouri, entre le 27 mai et le 5 septembre 2014, pas moins de 27 attaques ont été perpétrées contre le personnel de la Minusma et ses locaux.
Voici une chronologie des principales attaques dont a fait l’objet la force onusienne.
Le 3 octobre 2014 :
Neuf casques bleus ont trouvé la mort dans une embuscade à 80 km de Ménaka, sur l’axe Ménéka-Ansongo, au sud de Gao, au Nord Mali. Les soldats, nigériens, ont été attaqués par un groupe d’hommes non identifiés, lourdement armés. Il s’agit de l’attaque « la plus meurtrière », subit par la force onusienne, d’après un communiqué publié le jour même sur le site officiel de la Minusma.
Le 18 septembre 2014 :
5 casques bleus tchadiens ont été tués suite à une attaque à l’engin explosif contre un véhicule militaire de la Minusma à Taghit, à 34 km au nord d’Aguelhok. Le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon s’était alors engagé « à travailler très énergiquement pour renforcer les conditions de vie et des opérations des forces onusiennes, particulièrement des forces tchadiennes en fournissant les outils nécessaires pour améliorer leur capacité et leur protection contre ces attaques extrémistes », selon un communiqué des Nations-Unies diffusé le lendemain de l’attaque.
Le 2 septembre 2014 :
Un convoi de casques bleus Tchadiens qui circulait sur l’axe Aguelhoc-Kidal, a été la cible d’un attentat qui a fait quatre morts et quinze blessés. Le chef de la Minusma, Albert Koenders, s’était alors « dit outragé par un tel déferlement de violence sur des soldats de la paix », selon un communiqué de la force onusienne. L’attaque est intervenue au moment où le Mali et les groupes armés du Nord étaient réunis à Alger pour discuter d’un accord de paix.
Les 27 et 29 août 2014 :
Durant deux jours, les casques bleus déployés à Aguelhok, ont été la cible de tirs de roquettes, de grenades et de mines. Le 27 août, neuf roquettes ont été lancées, détruisant le camp de la Minusma de cette localité. L’attaque avait alors publiquement été revendiquée par le groupe armé Ansar Dine.
Le 29 août, une attaque publiquement revendiquée par Sultan Ould Bady, chef de la katibat Saladin, dissident du Mouvement pour l’unicité en Afrique de l’Ouest (MUJAO), et qui s’est récemment rapproché d’Ansar Dine, a fait neuf blessés parmi les soldats tchadiens, qualifié « d’ennemis de l’islam » par Bady.
Les 14,15 et 16 août 2014 :
Le 16 août, une base de patrouille de la Minusma à Ber, (60 km de Tombouctou) a été la cible d’une attaque au véhicule suicide, qui a entraîné la mort d’un Casque bleu. Cinq autres soldats de la paix ont été blessés dont deux grièvement. L’attaque a été revendiquée par le porte-parole du groupe armé Al-Qaïda au Magreb Islamique (AQMI), Abdarrahmane Al-Azawadi, dans un enregistrement audio.
Le 15 août, lors d’une patrouille, un autre véhicule a été endommagé par une mine, blessant un soldat de la Minusma.
Le 14 août, deux Casques bleus avaient déjà été blessés sérieusement dans leur véhicule suite à l’explosion d’une mine au nord d’Aguelhok.
Ces trois attaques ont été qualifiées de « violences insensées » par David Gressly, le Représentant spécial Adjoint de Ban Ki-moon, qui a estimé que la Minusma payait un « trop lourd tribut au Mali alors que ses Casques bleus sont précisément présents dans ce pays pour assurer un retour à la paix et à la stabilité », selon un communiqué de la force onusienne.
Le 30 juin 2014 :
Un casque bleu burkinabè a été tué et six autres casques bleus ont été blessés lors d’une explosion d’un engin explosif à 30 km à l’ouest de Tombouctou. L’attaque qui est intervenue peu de temps après le renouvellement du mandat de la Minusma par le Conseil de sécurité, le 25 juin, a été condamnée publiquement par Ban Ki-moon, et le Conseil de sécurité.
Le 23 octobre 2013 :
A Tessalit, au Nord-Mali, deux voitures piégées ont explosé au centre de la ville. Un groupe armé a également attaqué les positions de l’armée, tuant deux soldats du contingent tchadien , selon des sources onusiennes.
Depuis le lancement de l’opération serval en janvier 2013, les pertes tchadiennes ont été les plus nombreuses. Le Tchad a d’ailleurs accusé l’ONU d’utiliser ses soldats « comme boucliers » au Mali et parle de « traitement discriminatoire » de ses troupes au sein de la mission, selon un communiqué gouvernemental daté du 19 septembre.
D’après le dernier rapport sur la situation au Mali diffusé la semaine dernière par Ban Ki-Moon, la Minusma comptait près de 9 300 membres de forces militaires et de police déployés au Mali, essentiellement dans les régions du Nord (dont 1211 Tchadiens et 868 Nigériens).
Les éléments qui composent la Minusma sont principalement issus de l’armée tchadienne, nigériane, nigérienne, béninoise, burkinabée, togolaise et sénégalaise et sont principalement basés à Gao, Kidal, Tessalit et Tombouctou et dans des camps de plus petite taille dans diverses localités, toujours selon l’ONU.
AA/Desk/ Esma Ben said
Source: Anadolu Agency