La CEDEAO fait face à une situation sans précédent avec le retrait annoncé des membres de l’Alliance des États du Sahel (AES), à savoir le Mali, le Burkina Faso et le Niger. Malgré cette décision jugée “irrévocable” par les dirigeants de l’AES, la CEDEAO, sous l’impulsion du président sénégalais Bassirou Diomaye FAYE, cherche désespérément à maintenir le dialogue.
Bamada.net-Jeudi dernier, à Koulouba, le président de la transition malienne, Assimi GOITA, a accueilli le Pr Abdoulaye BATHILY, envoyé spécial de FAYE, pour discuter de cette situation épineuse. La mission confiée à l’émissaire sénégalais est claire : tenter une ultime médiation pour empêcher le retrait des trois pays et sauver ce qui peut l’être de l’unité sous-régionale.
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Portant un message de “fraternité et de solidarité”, le Pr BATHILY a souligné l’importance historique des liens qui unissent le Mali et le Sénégal. Deux nations dont l’histoire et la géographie sont indissociables. Malgré les divergences actuelles, il a exprimé l’espoir que ces deux pays continuent de forger un destin commun, tout en reconnaissant les failles au sein de la CEDEAO.
La situation n’est pas simple. Les membres de l’AES estiment que leur retrait est inéluctable, et ce sentiment a été réaffirmé à plusieurs reprises par leurs ministres des Affaires étrangères. Le discours ferme du ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye DIOP, a encore renforcé cette position, affirmant que le retrait “irrévocable” a été décidé sans possibilité de retour en arrière.
Cependant, pour l’envoyé spécial sénégalais, il reste encore des voies à explorer. Il plaide pour que, malgré les décisions prises, les États de la région continuent de collaborer. “Ce que l’on peut accomplir à deux ou trois, il faut le faire, mais il est aussi important de continuer à explorer les collaborations plus larges”, a-t-il déclaré, rappelant l’importance d’unité régionale et africaine.
À Ouagadougou, avant son passage à Bamako, BATHILY avait été reçu par le président burkinabé Ibrahim TRAORE. Là aussi, la mission s’est heurtée à la détermination des autorités de l’AES. Pourtant, l’envoyé spécial de Bassirou Diomaye FAYE persiste, affirmant qu’il est encore temps de renforcer les relations entre les pays de la région, pour l’intérêt des populations.
Le temps presse. Le retrait des membres de l’AES prendra effet en janvier 2025, si rien n’est fait pour inverser la tendance. Cette “facilitation de la dernière chance” de la CEDEAO représente peut-être l’ultime espoir pour éviter la dislocation d’une organisation qui a joué un rôle crucial dans l’intégration régionale depuis des décennies.
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Le dialogue reste ouvert, mais les positions semblent figées. La CEDEAO pourra-t-elle convaincre les membres de l’AES de reconsidérer leur décision ? Ou assisterons-nous à un tournant majeur dans l’histoire des relations sous-régionales en Afrique de l’Ouest ? Les prochains mois seront décisifs pour l’avenir de cette communauté ouest-africaine fragilisée.
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Ladji Djiga Sidibé
Source: Bamada.net