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Chronique : Le Mali et la CEDEAO, la fin d’une histoire tumultueuse

Le 29 janvier 2025 restera gravé dans l’Histoire comme le jour où le Mali a tourné une page majeure de son appartenance à la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Une lettre officielle de la Commission, dont Bamada.net a obtenu une copie, confirme ce divorce acté par la Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement lors de sa 66ᵉ session à Abuja, en décembre 2024.

Ce départ, bien que solennel, n’a rien d’une surprise. Les signaux étaient nombreux. En janvier 2024, les autorités maliennes avaient officiellement notifié leur intention de quitter l’organisation. Ce n’est qu’un an plus tard que cette décision prend effet, dans un contexte de tensions accumulées et de divergences profondes sur la vision et les principes qui devraient guider une organisation comme la CEDEAO.

Un choix entre dignité et isolement

Quitter une organisation régionale d’envergure n’est pas une décision que l’on prend à la légère. Pourtant, pour le Mali, cette démarche s’apparente à une quête de dignité. Les sanctions imposées en 2021, jugées injustes et punitives par Bamako, ont profondément marqué les esprits. Ces mesures ont été perçues non pas comme des outils de régulation régionale, mais comme des instruments de pression politique, souvent au mépris des réalités maliennes.

 

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En se retirant, le Mali choisit de se libérer d’un carcan qu’il considère inadapté. C’est un acte fort, mais à double tranchant. D’un côté, le pays affirme son autonomie et rejette une organisation qu’il estime ne plus refléter ses intérêts. De l’autre, il s’expose à des défis majeurs, notamment sur le plan économique, sécuritaire et diplomatique.

Le pari d’une réinvention

Dans ce choix audacieux, il y a aussi une opportunité : celle de redéfinir les alliances et de bâtir des partenariats bilatéraux mieux adaptés aux besoins du pays. Le Mali, déjà engagé dans une coopération renforcée avec des partenaires comme la Russie ou d’autres pays émergents, semble prêt à explorer des voies alternatives.

Cependant, le chemin est semé d’embûches. Sans les mécanismes de soutien de la CEDEAO, notamment en matière de commerce et de sécurité, le Mali devra redoubler d’efforts pour préserver sa stabilité et sa croissance économique.

Une CEDEAO à repenser

Le retrait du Mali met également en lumière les fragilités de la CEDEAO. L’organisation, pourtant fondée sur des idéaux d’intégration et de solidarité, semble aujourd’hui divisée et en proie à des contradictions internes. Sa gestion des crises politiques dans la région, souvent critiquée pour son manque de neutralité et d’efficacité, a laissé des traces.

Ce départ pourrait être un électrochoc pour la communauté ouest-africaine. Il invite à une introspection sur le rôle, les objectifs et les méthodes de l’organisation. Si la CEDEAO ne parvient pas à répondre aux besoins réels de ses membres, d’autres États pourraient suivre l’exemple du Mali.

 

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Une décision qui divise

Au Mali, cette décision suscite des réactions partagées. Si certains saluent un acte de souveraineté et une rupture avec une organisation jugée défaillante, d’autres s’inquiètent des conséquences potentielles. L’isolement, dans une région déjà fragilisée par les crises sécuritaires et économiques, est un risque que beaucoup redoutent.

Mais une chose est sûre : en quittant la CEDEAO, le Mali envoie un message clair. Celui d’un pays qui refuse de se plier aux diktats externes et qui aspire à tracer sa propre voie, en dépit des défis.

Un tournant historique

Ainsi, le 29 janvier 2025 marquera non seulement la fin d’une histoire tumultueuse entre le Mali et la CEDEAO, mais aussi le début d’une ère nouvelle. Une ère où le Mali devra prouver qu’il peut exister, prospérer et sécuriser son territoire en dehors des cadres traditionnels.

Cette séparation est plus qu’un simple choix diplomatique : c’est un acte d’affirmation nationale. Reste à voir si le pari sera gagnant ou si, au contraire, il révélera les limites d’une telle audace.

 

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MLS

Source: Bamada.net

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