La croissance mondiale devrait redémarrer légèrement à 2,5 % en 2020 sur fond de progression de l’endettement et de ralentissement de la croissance de la productivité. Les marchés émergents et les économies en développement rebondiront à 4,1 % en 2020, mais ce sursaut ne sera pas généralisé.
Environ un tiers des économies émergentes et en développement devrait ralentir cette année sous l’effet d’exportations et d’investissements plus faibles que prévu. Tel est le constat que dresse l’édition de janvier 2020 des Perspectives pour l’économie mondiale de la Banque mondiale.
En Afrique subsaharienne, la croissance devrait s’accélérer pour s’établir à 2,9 % en 2020. Cela à condition que la confiance des investisseurs s’améliore dans certaines grandes économies, que les goulots d’étranglement énergétiques s’atténuent, qu’une intensification de la production pétrolière contribue à la reprise dans les pays exportateurs de pétrole et que la croissance demeure vigoureuse dans les pays exportateurs de produits agricoles, nuancent les experts de l’institution de Bretton Woods.
Dans l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) par exemple, les spécialistes constatent un léger mieux, comparée aux autres économies de la région. La croissance devrait s’y maintenir à 6,4 %, contre 6 % attendu au Kenya. En Afrique du Sud, la croissance devrait s’accélérer pour atteindre 0,9 %. Il faudrait, pour y arriver, intensifier le programme de réforme de la nouvelle administration, réduire les incertitudes et encourager la reprise progressive des investissements.
Par contre au Nigeria, la croissance devrait ressortir à 2,1 %, à cause, selon eux, d’un cadre macroéconomique qui est peu propice à la confiance. La croissance en Angola, elle, pourrait atteindre 1,5 %, sous réserve que les réformes en cours assurent une plus grande stabilité macroéconomique, améliorent l’environnement des affaires et soutiennent l’investissement privé, préconise le rapport.
Ces faiblesses de croissance prévisionnelle annoncée, note le document, s’explique par un fléchissement de la demande des principaux partenaires commerciaux, une baisse des prix des produits de base et l’évolution défavorable de la situation intérieure dans plusieurs pays.
Comme conséquences, ils mettent en garde contre la persistance des risques de dégradation des perspectives mondiales.
Risques qui, à les en croire, comprennent une recrudescence des tensions commerciales et de l’incertitude des politiques commerciales, un ralentissement plus marqué que prévu dans les grandes économies et des turbulences financières dans les économies émergentes et en développement. Leur matérialisation, préviennent-ils, pourrait ralentir considérablement la croissance.
Cheick M. TRAORÉ
Source L’Essor