Le centre du Mali, encore. Une région meurtrie, disputée, et pourtant toujours debout. Mopti, épicentre d’une guerre aux mille visages, vient une fois de plus d’attirer l’attention nationale. Cette fois, c’est Diafarabé, paisible commune du cercle de Ténenkou, qui se retrouve sous les projecteurs, non pas pour un affrontement armé, mais pour une controverse : celle d’allégations graves autour de la disparition présumée de civils le 12 mai dernier.
Bamada.net-Dans un pays où la parole se fait parfois rare, et où l’émotion peut prendre le pas sur les faits, il faut saluer l’acte posé par les Forces Armées Maliennes (FAMa). Sans tambour ni trompette, elles ont envoyé une mission d’autorité sur le terrain, non pas pour réprimer ou imposer, mais pour écouter, comprendre et surtout faire la lumière.
Oui, une enquête est en cours. Oui, les soupçons existent. Mais non, on ne condamne pas avant d’avoir enquêté. Et dans cette posture de rigueur et de responsabilité, l’État-Major Général des Armées trace une voie : celle d’une armée qui assume, qui rend compte, qui ne fuit pas les débats, même lorsqu’ils sont sensibles. Le communiqué de la DIRPA daté du 16 mai en témoigne : les FAMa ne se contentent plus de sécuriser par les armes, elles sécurisent aussi par la vérité.
Un combat à plusieurs fronts
À ceux qui ne comprennent pas encore l’ampleur de la tâche, rappelons ceci : les FAMa mènent un combat asymétrique contre des groupes armés sans visage fixe, sans morale, sans lois. Chaque jour, elles tombent, se relèvent, avancent. Et pendant qu’elles affrontent le feu, certains s’arrogent le droit de les juger sans preuve, de les condamner sans enquête.
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À Diafarabé, l’armée n’a pas seulement cherché des preuves, elle a aussi tendu l’oreille. Elle a écouté les populations, elle a entendu leurs inquiétudes. C’est cela, une armée républicaine : forte dans l’action, mais humble dans l’interrogation.
La guerre de l’information, un autre front invisible
Mais il faut le dire clairement : il y a une autre guerre qui se joue, plus sournoise, plus pernicieuse. C’est celle des mots, des rumeurs, des photos sorties de leur contexte, des montages diffusés à dessein. Certains groupes terroristes, soutenus parfois par des relais bien connus, cherchent à diviser le peuple malien de son armée. Ils savent que tant que cette union reste intacte, ils ne gagneront jamais.
Alors, oui, la prudence est de mise. Oui, la retenue est une vertu. Mais surtout, la confiance dans les institutions doit être notre boussole. L’enquête de la gendarmerie déterminera les faits. En attendant, faisons preuve de discernement. Le Mali ne pourra pas se relever si chaque rumeur devient une vérité sans filtre.
Une armée au service du peuple, coûte que coûte
Ceux qui connaissent les hommes et les femmes des FAMa savent combien ils sont dévoués. Beaucoup sont issus des mêmes villages, des mêmes familles que ceux qu’ils protègent. Ils ne sont ni des envahisseurs, ni des bourreaux. Ils sont nos frères, nos sœurs, nos enfants. Ils n’ont pas le luxe de fuir ou de critiquer depuis les salons climatisés. Ils sont sur le front, chaque jour, parfois avec peu de moyens, souvent sans reconnaissance.
Et pourtant, ils tiennent. Mieux : ils avancent. Lentement, sûrement, vers la reconquête de tout le territoire. Vers un Mali debout, digne, souverain.
Une lueur dans l’ombre
À Diafarabé, quelque chose de précieux s’est passé. Une armée a dit : « Nous sommes là. Nous vous entendons. Nous allons chercher la vérité. » Ce n’est pas encore la fin des soupçons. Ce n’est pas encore la justice rendue. Mais c’est un pas immense vers la transparence, vers la responsabilité, vers ce Mali nouveau que nous appelons tous de nos vœux.
Et cela mérite d’être souligné. Car dans les brouillards de la guerre, chaque geste d’humanité, chaque preuve d’intégrité, chaque mot de vérité est une lumière. Que cette lumière continue de guider nos pas, ensemble.
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BEH COULIBALY
Source: Bamada.net