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Choguel Maïga, un politicien obstiné à la primature !

Choguel Kokalla Maïga est  depuis avant-hier 07 juin  le deuxième  PM de Transition malienne. Il va  certainement former un Gouvernement  inclusif. C’est un politicien obstiné  et de compromis qui a le meilleur profil pour faire face aux nombreux défis du moment au Mali.

Le nouveau PM n’était pas seulement  le président du Comité Stratégique du M5-RFP, puisqu’il est aussi et avant tout, le président-fondateur  du Mouvement Patriotique pour le Renouveau (MPR), un parti né sur les cendres  de l’Union Démocratique du Peuple Malien (UDPM), l’ex-parti unique.  Qui a été emporté, avec  le  président  Moussa Traoré,  par  l’insurrection populaire de Mars 1991. Choguel Kokalla Maïga  est  demeuré  ce  combattant  politique qui a pu résister  vaillamment face  aux acteurs  politiques  du Mouvement démocratique. Lesquels  ont dominé le pouvoir politique pendant deux décennies.

Sa conviction  à défendre ses idées et son obstination  lui ont  permis  de se maintenir  sur la scène  politique malienne.  Entre   fin des années 90 et début 2000, il  est  devenu  fréquentable par certains  cadres du mouvement démocratique. Dont l’ancien PM d’Alpha Oumar Konaré, Ibrahim Boubacar Keita.  Mais Choguel ne devient pas ministre d’IBK.

Ingénieur  en télécommunications, il   a été un élève puis  un étudiant très brillant. Car, il obtient son Doctorat avec la mention Honorable. Originaire du nord du Mali, Choguel, il y effectue ses études primaires mais il  poursuit ses études  secondaires dans les années 1970 au lycée technique de Bamako. D’où il décroche son Baccalauréat  série  technique  avec option « mathématiques et techniques industrielles » (MTI) en tant que   major de sa promotion. Il poursuit  ses études supérieures en ex-Union des républiques socialistes soviétiques (URSS).

La récompense de 30 ans de lutte politique

Ce lundi 7 juin 2021, un peu plus de trente ans après l’insurrection de mars 1991, Choguel accède in fine  à la primature. C’est  certainement la  récompense  de ses 30 ans de lutte politique. Dont  le  parcours était plein  d’embûches. En 1997, il boycotte les élections présidentielles et législatives. En 2002, pour la première fois, il est candidat à une élection présidentielle. Il n’obtiendra pas le remboursement de sa caution, ayant obtenu un score inférieur à 5 % des suffrages exprimés. Au second tour, il appelle à voter pour le général Amadou Toumani Touré qui succède à  Alpha Oumar Konaré.

Au cours des  cinq  premières années  de l’ère IBK, Choguel Maïga  se retrouve politiquement  sur un chemin étriqué. Son parti  n’a que cinq députés sur les 147 que compte l’hémicycle en 2002. Mais,  il en aura huit en 2007. Il ne se décourage pas, puisque, homme de compromis, il parvient à nouer  des alliances avec des partis du Mouvement démocratique. Cela permit à Choguel de devenir ministre de l’Industrie et du Commerce de  2002  à 2004 sous ATT. En 2015, il revient au gouvernement, comme ministre  de l’Économie numérique et de la Communication sous IBK.

Président du Comité Stratégique du M5-RFP

Toutefois,  Choguel redevient un opposant farouche du régime IBK. Il fonde, avec des ténors de partis politiques et de la Société civile,  le Mouvement du 05Juin-Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP).   Ce  mouvement hétéroclite   a été à la base de la chute de l’ex-président  IBK. Et Choguel en était le président du Comité Stratégique. Il  connut  la garde-à-vue. Dans un rapport, la gendarmerie où il était détenu  précise : « Monsieur Maïga n’avait pas du tout l’air affecté par la détention. […] Il recevait des appels téléphoniques d’un peu partout. ».

Au sein du M5-RFP, Choguel Maïga s’impose comme « la voix » de la contestation. Porte-parole du mouvement, c’est lui qui communiquait à la presse. À la chute de l’ancien président malien IBK, le 18 août 2020, le M5-RFP  et le président de son Comité stratégique en tête – ont cru devoir gouverner avec les militaires du CNSP. Mais ces derniers  et l’Imam Dicko,  « la caution morale » de leur mouvement,  les driblèrent. L’homme  continue de s’opposer, pendant  les neufs (9) mois que dure la première phase de la Transition. Il continue  de critiquer  les orientations  des Autorités, tout en faisant  des propositions afin que la Transition n’échoue pas. Cela fait qu’il garde des contacts avec la junte qui détient la réalité du pouvoir transitionnel.

Son obstination finit par payer

A cause des contradictions internes au sein de l’exécutif transitionnel, le col Assimi Goïta, vice-président de la Transition, est contraint de démettre le président de la Transition, Bah N’Daw et son Premier ministre. Il  n’a plus d’autre  choix que de nouer une alliance objective avec le M5-RFP dont il  va charger  son président du Comité Stratégique  pour diriger la primature. Désormais, le camp du colonel Assimi Goïta et celui de Choguel Maïga  sont des alliés.  L’obstination  de Choguel finit par payer.

Falaye Keïta

Source: Journal Le Pélican
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