”Il y a des militaires qui veulent affaiblir le M5-RFP”. Cette déclaration est du Premier ministre malien de transition, un homme qui doit tout aux putschistes de 2020: sa nomination, ses dérapages verbaux, sa haine viscérale contre la main qui lui a nourri (démocratie), sa falsification et déformation de l’histoire, ses contre-vérités, ses règlements de compte.
Il l’a tenue, samedi dernier, devant ses soutiens réunis au palais des Sports, pour demander leur clémence dans le bras de fer qui l’oppose désormais à d’autres membres du Mouvement du 5 Juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) qui viennent de le débarquer de la tête du Comité stratégique.
Ces propos destructeurs et diviseurs sont prononcés sans la moindre réaction des militaires. Si aujourd’hui, on tente de faire croire à l’opinion nationale que des militaires veulent l’affaiblir, cela relève de la félonie.
Après avoir diabolisé la classe politique et cloué son bec par un mensonge permanent, le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga devient le seul maître à bord de l’espace médiatique dont les temps d’antenne lui permettent de descendre aux flammes les bonnes volontés qui veulent apporter leur contribution à l’édification d’un Mali nouveau. Il a aussi dans sa mire de mire ceux qui sont en porte-à-faux avec son populisme et sa propagande. Pensant en finir avec les hommes politiques, il veut profiter de la crise au sein du Mouvement du 5 Juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) pour créer la zizanie dans le rang des militaires au pouvoir. Il accuse certains d’affaiblir le regroupement politique qu’il dirige bien avant le coup d’État du 18 août 2020.
«Ça ne passera pas», comme dirait l’autre. Si les hommes politiques ont accepté le fait accompli en laissant le champ libre à Choguel Kokalla Maïga pour qu’il trône sur le toit médiatique en entretenant un mensonge permanent, il n’en serait pas de même pour l’armée malienne. Elle ne doit pas être pas un champ politique pour régler des comptes aux opposants et surtout de créer le doute dans le groupe des militaires au pouvoir. Elle a surtout besoin aujourd’hui de l’accompagnement de son peuple pour vaincre les ennemis de tous bords. Notre armée ne mérite pas une telle déclaration à un moment où les forces rétrogrades sont à la recherche de la moindre faille pour l’accuser de tous les maux. Surtout après la récupération de notre territoire des mains des gens sans foi ni loi sans leur soutien.
”Il y a des militaires qui veulent affaiblir le M5-RFP”. Cette déclaration du Premier ministre Maïga crée plutôt le doute, la méfiance, la suspicion. Elle ne sert pas l’armée, mais des ambitions inavouées. S’il n’est pas en mesure d’affronter les autres membres du M5-RFP et de les tenir tête pour laver le linge sale en famille, c’est qu’il se reproche quelque chose. Cette tension politique ne concerne ni de près, ni de loin notre armée. Elle doit rester dans le cadre politique. Mais pour qui connaît l’homme, il ne trouve son salut que dans la division et la diversion. Il veut faire de cette crise son chou gras pour tenir en haleine ses supporteurs durant des semaines au lieu de faire face aux vrais problèmes du pays. Ce jeu n’a que trop duré. Et il a été compris par les observateurs avertis de la scène politique. Ce n’est qu’un aveu d’échec.
Appelé à la tête du gouvernement de transition pour rassembler les Maliens, Choguel K. Maïga se livre encore à son sport favori : la diversion. Il cherche par tous les moyens à semer la zizanie dans les rangs des militaires au pouvoir pour d’autres desseins. Il accuse certains de l’affaiblir au sein du M5-RFP. Ce nain politique, depuis le départ des partis et associations politiques de dimension nationale n’intéresse personne aujourd’hui. Et les militaires au pouvoir savent que cet épouvantail à moineaux ne représente plus rien sur l’échiquier politique national.
Faire recourir, dans un palais des Sports, à ce regroupement qui n’est que l’ombre de lui-même, n’est que peine perdue. Sa capacité de mobilisation, sans mettre la main à la poche, est nulle. Il ne trouve son plaisir que dans la division. Chaque fois que les Maliens veulent se donner la main, mission dont il a été incapable d’accomplir, malgré tous les moyens mis à sa disposition, il sort de son chapeau un sujet de diversion. Comme à ses habitudes, il profite toujours d’un événement majeur pour lancer son show médiatique. Cette fois-ci, l’objectif visé était de faire passer sous silence le travail remarquable du Comité de pilotage du Dialogue inter malien dont le rapport a été remis au président de la transition par son président, l’ancien Premier ministre Ousmane I. Maiga. C’était à Koulouba, lundi 4 mars.
Cette accusation est gravissime dans la mesure où il doit tout aux militaires. À commencer par sa nomination au poste de Premier ministre. Et ils lui ont laissé les mains libres pour ses dérapages verbaux, pour déverser sa haine viscérale contre la main qui lui a nourri (démocratie), pour falsifier et déformer l’histoire, pour dire ses contre- vérités et régler ses comptes avec ses amis d’hier des régimes démocratiques précédents. Ces propos destructeurs et diviseurs sont prononcés sans la moindre réaction des militaires. Si aujourd’hui, on tente de faire croire à l’opinion nationale que des militaires veulent l’affaiblir, cela relève de la félonie. Ceux-ci n’ont pas besoin d’un regroupement fantoche pour atteindre un Premier ministre sans ancrage politique. Il suffit d’une autre signature pour changer la donne. Il serait bon de demander au Premier ministre de plein pouvoir de la transition de 2012. Sa déclaration: «Je ne vois personne à qui remettre ma démission». On sait comment ça s’est terminé.
Cette crise politique du Mouvement du 5 Juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP), née pour distraire les citoyens, est une tempête dans un verre d’eau face au quotidien difficile des Maliens à cause d’un manque de vision du Premier ministre Choguel Kokalla Maïga qui ne guette que les tribunes pour faire croire au peuple que le mensonge permanent sur lequel il a bâti sa popularité est arrivé à bout de toutes leurs difficultés. «Laisser mouton courir, Tabaski viendra».
Yoro SOW