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Choguel doit changer de disque

Aucune activité présidée par le Premier ministre Choguel Kokalla MAIGA ces derniers jours n’épargne ses prises de bec avec les autorités françaises. Malgré les mises au point, il continue de ressasser cette histoire d’un ton nationaliste en oubliant le quotidien de son peuple : la misère, la famine, l’insécurité. Il est temps que le Premier ministre change de disque pour faire face aux problèmes auxquels le pays est confronté.

 

À la tribune de l’Assemblée générale des Nations unies à New York, le Premier ministre a usé d’un droit de réponse pour apprécier l’intervention française au Mali auréolé par de nombreux échecs en faisant écho des ressentis d’une grande partie de la population malienne restée sur leur faim. Le dividende de la sécurité et le retour de la paix demeurent encore un mirage. Des arguments bien concoctés qui ont humilié la France devant la communauté mondiale.    

Le malaise a commencé bien avant et remonte au coup d’État contre le président Bah N’DAW. La suite est bien connue : l’atmosphère s’est depuis cristallisée même si le divorce n’est pas consommé entre les deux États. Et l’expulsion de l’ambassadeur Joël MEYER par les autorités maliennes en réaction aux propos du ministre français Jean Yves LE DRIAN est l’illustration d’une coopération en turbulence.

Cette situation largement commentée et suivie de près en Afrique n’est que le principal sujet de débat du Premier ministre, Choguel Kokalla MAIGA.

Kita, Kolokani, Ségou sont les récentes localités où le Premier ministre, Choguel Kokalla MAIGA, s’était rendu et accompagné pour la circonstance de certains membres de son gouvernement. Ces déplacements ont été transformés en une tribune politique pour Choguel de régler ses comptes avec l’ancienne colonie. En toile de fond, la crise diplomatique entre notre pays et la France.

Hier encore, il est revenu sur les mêmes questions avec les ambassadeurs accrédités dans le pays. Le Premier ministre, Choguel Kokalla MAIGA, ressasse cette affaire d’un ton nationaliste pour dénoncer le comportement néocolonialiste de la France au Mali. Pour ce faire, aucune activité, aucune occasion ne sont laissées au hasard par le chef du gouvernement pour saper la politique française au Mali. C’est ce disque qui est diffusé invariablement sur toutes les antennes d’État, dans les médias privés et sur les réseaux sociaux. Au point que le Premier ministre donne l’impression qu’il n’a pas d’autres priorités pour le pays que cette crise avec la France. Or, Dieu sait combien les Maliens souffrent de la famine, du chômage, de l’insécurité, etc.

L’autre refrain : les sanctions de la CEDEAO-UEMOA qu’il juge illégales et humaines contre un pays affaibli par l’insécurité dans une très grande partie du territoire national.    

Après ces nombreuses mises au point sur les antennes des médias d’État, sur les chaînes privées et sur les réseaux sociaux, avec le même discours, Choguel K. MAIGA doit changer de disque pour aborder les sujets qui touchent directement le quotidien des Maliens. Une population affectée par de nombreux problèmes depuis des années. Il doit plutôt expliquer son plan d’action gouvernemental, les mesures prises pour atténuer les conséquences des sanctions de CEDEAO et de l’UEMOA sur la population. En tout cas s’il y a aujourd’hui une préoccupation qui coupe le sommeil aux Maliens c’est la flambée des denrées de première nécessité qui a atteint des proportions inquiétantes avec la mise en vigueur des sanctions. Donc au lieu de s’adonner à un règlement de compte qui ne finit pas, le chef du gouvernement gagnerait plus en cherchant une solution aux préoccupations des Maliens.

PAR SIKOU BAH

Source : Info-Matin

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