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Choguel devant le CNT demain : assumez-vous !

Le passage du Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga, devant le Conseil national de transition (CNT) demain 21 avril 2022 a tout son sens. L’organe de législation de la transition, qui a sollicité cet exercice démocratique, va-t-il faire cadeau à un Premier ministre qui est en perte de vitesse dans la mise en œuvre de son propre Plan d’Action dont il sera question ?

La question reste posée jusqu’à demain. Mais ce qui est évident, c’est que les débats seront certainement très houleux pour la simple raison que Choguel ne dispose pas de résultats concrets et convaincants après onze mois à la Primature. Aussi, son passage devant ledit Conseil national de transition a toujours suscité des critiques et des questions de provocations. L’on se souvient des propos de certains membres de l’organe lors de la présentation du Plan d’Action du Gouvernement (PAG), le 31 juillet 2021, tels que : ‘’Capitaine Choguel’’ ; ‘’Choguel, le CNT est-il devenu aujourd’hui légitime et légal ?’’ C’est à cause des déclarations hostiles du leader du M5-RFP, Choguel Kokalla Maïga, à l’endroit du gouvernement Moctar Ouane et du CNT sous le président de la Transition, Bah N’Daw, qu’il est resté dans la visière de plusieurs membres de l’organe de législation.

Le 4 avril 2022, lors de la cérémonie d’ouverture de la session d’avril dudit Conseil, son président, le colonel Malick Diaw, s’est adressé directement à Choguel Kokalla Maïga, en ces termes : « Les Maliens veulent savoir exactement l’état d’avancement du processus de transition, ainsi que le chronogramme détaillé… Monsieur le Premier ministre, rassurez-vous que vous serez invité à passer devant le CNT conformément à sa mission de contrôle de l’action gouvernementale pour des échanges plus approfondis dans un très bref délai. » Si l’on s’en tient à ces propos et au temps accordé au Premier ministre pour venir défendre les acquis du Gouvernement, l’on peut aisément dire qu’il a été plutôt convoqué. Ainsi, il doit forcément y répondre et rendre compte au peuple malien.

Sauf l’incompétence, la soumission ou l’insouciance du Conseil national de transition (CNT) de la souffrance du peuple, sinon cette interpellation doit systématiquement amener Choguel Kokalla Maïga à donner des garanties aux Maliens quant à la gestion rationnelle et concertée du reste de la transition au risque de rendre le tablier. Il faut être réaliste, le Plan d’Action du Gouvernement, bâti autour de quatre (04) axes (le renforcement de la sécurité sur l’ensemble du territoire national ; les réformes politiques et institutionnelles ; l’organisation des élections générales et la promotion de la bonne gouvernance et l’adoption d’un pacte de stabilité) et adopté le 2 août 2021 par le CNT, est quasiment resté dans les tiroirs de la Primature.

Aucun chronogramme respecté !

C’est seulement à travers la gestion de la question sécuritaire que la plupart des Maliens se retrouvent dans cette transition. La gestion politique qui incombe au Premier ministre est restée le talon d’Achille de ce régime transitoire. Depuis sa nomination le 7 juin 2021, Choguel n’a pu rassembler ni la classe politique, ni les forces vives de la nation. Dans ces conditions, il n’a aucune chance de pouvoir réussir les missions qui lui ont été confiées. La preuve est que, onze mois après sa nomination, le Premier ministre n’a respecté aucun chronogramme. La promesse faite devant le CNT sur la tenue des élections présidentielles à la date du 27 février 2022 et les législatives en mars 2022 a été complètement ignorée. Aussi, le projet de mise en place de l’organe unique de gestion des élections n’a jamais fait l’unanimité au sein de la classe politique.

Donc, au-delà des simples déclarations politiques totalement dépourvues d’actions concrètes et dont le pays vit actuellement les conséquences les plus graves, Choguel Kokalla Maïga se pointe demain devant un CNT ‘’illégitime’’, après onze mois à la Primature, avec seulement en main les assises nationales de refondation, boycottées par une partie de la classe politique et dont les résolutions dorment toujours dans les tiroirs, il y a bientôt cinq mois.

Malgré toutes ces insuffisances et au regard de la situation actuelle du Mali, le CNT va-t-il s’aligner derrière un Premier ministre qui patine dans le vide et tente tout le temps de tromper ou de rassurer le peuple avec des déclarations politiques qui ne font qu’exposer le pays ? Pour l’heure, l’on ne saurait le dire. Mais le moins que l’on puisse dire, c’est que cette interpellation doit forcément changer les choses, à moins que le CNT ait été créé pour suivre aveuglement le gouvernement au lieu de contrôler et de critiquer ses actions tout en faisant des propositions concrètes et objections dans l’intérêt supérieur de la nation.

Ousmane BALLO

Source : Ziré

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