Après sa libération, ce mardi 3 septembre par la justice, une délégation conduite par le Premier ministre, Choguel Kokalla MAÏGA, s’est rendue chez Bouba K. TRAORE pour, dit-elle, lui réitérer son soutien. Sur place, il a jugé que l’arrestation de son conseiller qui s’est déroulée dans les conditions inacceptables n’était pas nécessaire. Au motif que le contenu du mémorandum n’était pas « ostentatoire et d’insultant ».
Arrêté à son bureau à la Primature, le 27 mai 2024, par des agents de la cybercriminalité, à la suite de la publication d’un mémorandum, qu’il a signé et très critique sur la gestion de la rectification, Bouba K. TRAORE a recouvré la liberté ce mardi 3 septembre. Ce même jour, une délégation importante du M5-RFP, conduite par le Premier ministre lui-même, s’est rendue dans la famille de Bouba libéré sur décision de la Cour d’Appel.
L’instance juridictionnelle ayant statué en appel de ce proche politique du chef du gouvernement a condamné l’inculpé à trois mois. Or, il avait déjà fait plus de trois mois de détention, soit l’équivalent de sa condamnation.
« Ce jour est une journée de réflexion. Une journée où le M5 est ragaillardi, renforcé ; le M5 voit encore l’avenir en rose », a indiqué Kader MAÏGA, également responsable du M5-RFP tendance fidèle au Premier ministre.
Leur mobilisation au chevet de Bouba TRAORE, a-t-il commenté, est la preuve que le M5 est une famille qui fera l’avenir de ce pays.
« Si quelqu’un a voulu que l’on puisse t’oublier, ç’a été une erreur », a ajouté, de son côté, le Premier ministre, indiquant par ailleurs que le M5-RFP sort renforcé de cette épreuve.
Après ce séjour en prison, pour Choguel MAÏGA, son conseiller a acquis une légitimité politique et historique encore plus forte, avant de juger inacceptable les conditions de son « arrestation et d’incarcération ». Puis, a-t-il insisté, « ce n’était pas nécessaire de mettre Bouba en prison » justifiant que ce qu’il a dit n’est pas faux. Aussi, poursuit-il, le document est signé au nom de tous les militants du M5.
« Il ne faut rien regretter de ce que vous avez dit, de ce que vous avez fait. Vous avez dit, écrit et parlé au nom de tous les militants du M5. Je vous soutiens dans cette démarche parce qu’il n’y a rien d’ostentatoire là dans, d’insultant », renouvelle Choguel son soutien à Bouba et partage le contenu du mémorandum dont le contenu, selon la justice, porte ‘’atteinte au crédit de l’Etat’’.
Dans cette bataille qui a connu son épilogue, Choguel s’est rangé du côté du M5 au détriment de la solidarité gouvernementale et a estimé que l’approche s’inscrivait dans une logique de faire perdre confiance au M5-RFP.
Face à ce procès machiavélique, le Premier ministre s’est estimé, par ailleurs, heureux que les forces du changement aient évité le piège de déstabilisation du mouvement. Ceci est déjà fragilisé avec de nombreuses dissidences. Le récent est la création de la tendance dirigée par l’imam Oumarou DIARRA.
Pour Choguel Kokalla MAÏGA, les forces du changement ont démontré que « on ne peut pas les déstabiliser facilement, qu’elles restent chevillées aux intérêts supérieurs de notre pays ».
En clair, soutient-il, le mouvement reste focus sur son objectif : le recouvrement de la dignité, de la souveraineté du Mali, la construction d’un pays stable et prospère.
Contesté par une dissidence du mouvement, Choguel Kokalla MAÏGA a appelé tous les militants du M5 à reconnaître Bouba TRAORE comme leur leader à part entière.
« Ceux qui doutaient encore de votre (Bouba) légitimité doivent se rendre compte que la bataille est perdue d’avance », a-t-il déclaré avant d’ajouter : « Je vous conseille à chaque fois qu’il y a de la tension de jouer à l’apaisement pour éviter confrontation inutile, pour éviter de tomber dans les pièges ».
PAR SIKOU BAH*
