En Chine, une obstétricienne a été condamnée ce mardi 14 janvier à la peine de mort avec sursis, l’équivalent de la prison à perpétuité, pour trafic d’enfants. Avec la politique de l’enfant unique, récemment assouplie, et le déséquilibre entre filles et garçons, les enlèvements d’enfants sont fréquents en Chine. Mais ce scandale, découvert l’été dernier dans la province du Shaanxi, au centre du pays, avait particulièrement choqué: les bébés étaient directement enlevés par le médecin accoucheur, juste après la naissance.
Avec notre correspondante à Shanghai, Delphine Sureau
Le docteur Zhang avait toujours les mêmes mots pour les parents : votre bébé souffre de graves malformations, ou d’une maladie incurable, mieux vaut l’abandonner. Au moins sept familles ont cru l’obstétricienne sur parole, dans cet hôpital rural du comté de Fuping, d’où est originaire le président Xi Jinping.
Pour une fille, les trafiquants versaient 2 400 euros au médecin, et près de 6 000 euros pour un garçon. Le scandale a été révélé en juillet dernier, quand un jeune couple a réalisé que leur fils avait été enlevé. Le nouveau-né, retrouvé 700 km plus loin, venait d’être revendu à un paysan, déjà père de trois filles, qui cherchait un héritier pour sa ferme.
Un mal endémique
Selon la cour qui a condamné le docteur Zhang à la peine de mort avec sursis – l’équivalent de la prison à vie – l’un des bébés a été retrouvé mort, abandonné par un trafiquant.
Les autorités ont promis de renforcer les cours d’éthique en faculté de médecine. Mais le mal, alimenté par la politique de l’enfant unique et l’appât du gain, est endémique : des dizaines de milliers d’enfants seraient enlevés en Chine chaque année.
rfi