En 2013, près de 20 000 personnes ont été expulsées de leurs campements roms par le gouvernement soit deux fois plus que l’année précédente. C’est ce qu’il ressort d’un rapport publié ce mardi par la Ligue des droits de l’homme et l’European Roma Rights Center. Selon ses auteurs, c’est un chiffre qui illustre bien « la politique de rejet menée par le gouvernement ».
« C’est un record ». Au total, ce sont 165 campements qui ont été évacués, sur les 400 existant en France. 20 000 personnes ont donc été expulsées, alors que l’on estime qu’il y a 17 000 Roms en France. Le nombre d’expulsions est supérieur au nombre total car certaines personnes ont été déplacées à plusieurs reprises.
Le phénomène illustre bien les incohérences de la politique que mène le gouvernement envers les Roms. A l’été 2012, une réunion interministérielle a eu lieu sur le sujet. Elle a débouché sur la mise en place d’une circulaire qui oblige les autorités à « accompagner les démantèlements », notamment en proposant des solutions de relogement.
Peu de propositions de relogement
Mais la réalité est bien différente. Sur ces 165 expulsions, moins de la moitié ont été suivies de propositions de relogement et il s’agit le plus souvent d’hébergements d’urgence, temporaires, deux à trois jours en hôtel. Ce qui fait que les familles concernées retournent très souvent vivre dans un autre camp.
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Manuel Valls devrait pourtant rester sur cette ligne de démantèlement quasi systématique. Le ministre de l’Intérieur a en effet toujours estimé que les Roms avaient vocation à revenir en Roumanie ou en Bulgarie. Il avait récemment mis en doute leur volonté de s’intégrer, ce qui avait provoqué une polémique au sein du gouvernement.
rfi