Il aura travaillé jusqu’à Noël, comme si de rien n’était, Li Chongxi. Le 25 décembre dernier, le patron du Comité de la conférence consultative politique du peuple chinois pour la province du Sichuan effectuait une tournée d’entreprises. Mais depuis samedi soir dernier, 20h, son portable est aux abonnés absents. Et dimanche matin à l’aube, le site de la Commission centrale de discipline du Parti indiquait son placement sous enquête pour « infractions graves à la loi et aux règles du Parti », un euphémisme régulièrement employé dans les affaires de corruption.

Depuis son investiture, le président Xi Jinping s’est engagé dans une lutte sans merci contre la corruption. Ce lundi matin, c’est l’heure des bilans. Les médias chinois font les comptes : Li Chongxi est le troisième haut responsable de niveau provincial à faire l’objet d’une telle enquête, le sixième au mois de décembre et le dix-huitième depuis le 18e Congrès du Parti, il y a un an.

Le cinquième collaborateur de Zhou Yongkang poursuivi

A chaque fois, la chute est brutale et annoncée par un communiqué lapidaire de l’agence Chine Nouvelle, qui délit les langues. On apprend sur le forum de l’agence officielle que Monsieur Li avait été dénoncé il y a quelques années pour avoir planté « un arbre à plus de 100 000 yuans » (environ 12 500 euros) devant sa villa. On apprend aussi qu’il se savait dans le collimateur des autorités depuis l’arrestation de Yuan Ling, secrétaire générale du Parti d’un village du Sichuan et qualifiée « d’amie proche » par les Nouvelles de Pékin.

Les bons comptes font les bons ennemis, et les observateurs n’oublient pas de relever que Li Chongxi est aussi le cinquième collaborateur de Zhou Yongkang à être poursuivi en justice. L’ancien tsar de la sécurité publique ferait lui-même l’objet d’une enquête et serait assigné à résidence, selon nos confrères de Reuters et du New York Times.

Source : RFI