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Charnier de Gossi: nouvelles révélations de l’armée

Fidèle à leurs engagements d’informer l’opinion nationale sur les différentes étapes des opérations militaires, les responsables de la Direction de l’information et des relations publiques des armées (DIRPA) étaient face à la presse, ce lundi 25 avril 2022, dans les locaux de la structure.  L’objectif de cette sortie médiatique était d’apporter un démenti cinglant aux allégations contre les FAMa dans l’affaire du charnier découvert à Gossi.  Aussi, l’occasion a été saisie par le patron de la DIRPA, le Colonel Souleymane DEMBELE, de revenir sur le bilan des 3 attaques kamikazes qui ont visé les camps des FAMa à Sévaré, à Bapho, et à Niono.

 

Faisant la chronologie des événements, le Colonel Souleymane DEMBELE a rappelé que le mardi 19 avril 2022, la France avait procédé au retrait de son contingent qui était stationné dans la base de Gossi qu’elle occupait depuis avril 2019, après celles de Tessalit, Kidal et Tombouctou.

Lors de cette rétrocession, a-t-il fait savoir, les FAMa avaient une unité légère sur place. Et le 20 avril, un renfort a rejoint l’emprise de Gossi cédée à la veille par la Force Barkhane aux FAMa.

Entre temps, le 20 avril 2022, une vidéo a été diffusée sur les réseaux sociaux dans laquelle on y voit ce qui ressemble à des cadavres floutés, à moitié ensevelis dans le sable non loin du camp de Gossi.

Selon le conférencier, la partie française a exploité cette vidéo comme étant la preuve d’une attaque informationnelle contre ses soldats.

Pour le colonel DEMBELE, cela a trouvé que l’armée malienne qui était déjà au courant de l’existence du charnier n’avait pas encore découvert les corps.

Hostilités

Le 21 avril, très tôt le matin, des tirs d’obus ont visé le camp nouvellement occupé par les FAMa.

Pour tenter de savoir davantage sur l’origine des tirs, les FAMa ont organisé des patrouilles aux alentours du camp. Et l’une de ces patrouilles est tombée sur ledit charnier à quelque 4 Km à l’ouest du camp de Gossi.

Aussi, il est à signaler que les tirs d’obus venaient du côté où ont été couverts les corps. Et l’un de ces tirs a touché avec précision un camion de l’armée qui était en patrouille.

À cours de sa mission de reconnaissance, expliqué le Colonel DEMBELE, l’attention de la patrouille a été attirée, ce jeudi 21, par une forte odeur qui sortait de cet endroit précis où a été découvert le charnier ; c’était aux environs de 7 heures.

Plus tard, le 21 avril 2022, une vidéo a commencé à circuler sur les réseaux sociaux avec des images du charnier.

Découverte macabre

Le 22 avril, pour confirmer ces faits, une mission des FAMa dirigée par le commandant du secteur I de l’opération Maliba, le colonel Issa BAGAYOKO, est arrivée à Gossi.

Par la suite, l’armée malienne a affirmé avoir découvert un charnier près de la base de Gossi qui lui a été restituée le mardi 19 avril 2022 par l’armée française.

Quelques heures plus tôt, l’armée française accusait les Russes de Wagner de manipulation de l’information pour accuser Barkhane. La France affirme avoir filmé des soldats de types caucasiens (qu’elle affirme être des soldates de Wagner) en train d’enterrer des corps près de la base en question.

Dans la vidéo diffusée sur les médias français que l’armée française affirme avoir prise par drone, les images montrent un enterrement de corps aux environs du camp. On peut en effet voir des hommes ressemblant à des soldats s’affairer autour de cadavres qu’ils recouvrent de sable.

La France affirme avoir filmé des soldats de type caucasien (qu’elle affirme être des soldates de Wagner) en train d’enterrer des corps près de la base en question.

Pour le Colonel DEMBELE, ces images montrent en fait les soldats maliens (plus précisément les forces spéciales) qui, après avoir découvert les corps, se sont mis à les couvrir de sables.

De l’avis du Colonel DEMBELE, il est impossible, sur les images diffusées par les chaînes françaises, de déterminer la race, encore moins la nationalité des soldats qui s’affairaient autour du charnier.

Propagande et espionnage

Ce qui fait dire au patron de la DIRPA que l’affirmation faisant état que ce sont les éléments de Wagner relève de la propagande voire de la provocation.  Et pour réfuter ces allégations, une vidéo montrant clairement, cette fois-ci, les soldats maliens sur les lieux a été diffusée devant les journalistes présents à la conférence de presse.

« On ne sait pas à quel titre les drones français espionnent la base militaire de Gossi tous les jours après l’avoir remise aux FAMa », s’est-il indigné.

Outre Gossi, des drones ont été aperçus ces derniers temps en train de filmer en toute illégalité les emprises des FAMa au nord et au centre du pays.

Cette posture prouve à suffisance que la Force Barkhane était plus prompte à espionner les FAMa que d’être là pour lutter contre le terrorisme.

« Pendant 9 ans, la force française était là avec des drones capables de filmer à plus de 5 000 mètres d’altitude. Mais des Maliens étaient assassinés à tour de bras, et les camps des FAMa attaqués, des militaires tués ; et Barkhane n’a pas pu mettre ces drones pour identifier ces assaillants, et ces aujourd’hui, avec la rétrocession de l’emprise de Gossi que Barkhane arrive à faire des images comme quoi, il y a eu un charnier et que des supposés soldats de Wagner ont procédé à des exécutions sommaires et ont enterré », a sévèrement critiqué le patron de la DIRPA.

Il ressort de son propos, qu’avec la découverte de ces corps, et l’odeur qui y parvenait, ce n’est pas en 24 ou voir 48 heures qu’un mort pouvait dégager de telles odeurs.  Ce qui suppose, à son avis, que ce charnier existait bien avant l’arrivée des FAMa à Gossi.

Présence de drone suspect

Le 23 avril, a-t-il fait savoir, une mission d’enquête a quitté Bamako pour Gossi, composée du Procureur militaire de Bamako, d’un médecin légiste, d’une équipe de la police scientifique et technique ; d’une équipe du service d’investigation de la gendarmerie ; d’un groupe d’enquêteur.

Depuis l’arrivée de cette mission à 11 H00, les FAMa ont pu détecter à l’aide d’équipement nouvellement acquis un drone qui était au-dessus de cette équipe d’enquêteurs pendant près de 1H30mn ; et cela à une altitude de 5 000 m.

« Jusqu’à présent, l’espionnage continue, et des dispositions seront prises, à un notre niveau pour circonscrire cela. Aussi, des enquêtes sont en court pour connaitre le fabriquant de ces obus », a-t-il précisé.

Par ailleurs, avec le passage du commandant du secteur I de l’opération Maliko le 22 avril 2022 à Gossi, il est apparu que les populations sont très confiantes et se montrent favorables aux FAMa.

S’agissant des attaques kamikazes qui ont visé nos camps à Sévaré, Niono et Bapho, le directeur général de la DIRPA a donné un nouveau bilan.

Ce dernier fait était de 13 terroristes neutralisé contre 11 annoncés précédemment.

Au passage, il a résumé la riposte des FAMa en 4 mots, à savoir : vigilance, réactivité, bravoure, et professionnalisme.

Sans lesquels, dit-il, le bilan aurait été plus lourd.

Par Abdoulaye OUATTARA

Source : Info-Matin

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