Dans le cadre de la semaine de la diplomatie climatique, organisée à travers le monde du 24 au 30 septembre, le Mali a organisé hier jeudi 27 septembre 2018, la journée du dialogue national de Talanoa. Cette journée tenue à l’hôtel Salam de Bamako a été rendue possible grâce au concours du Ministère de l’Environnement et du Développement Durable, de l’Agence pour l’Environnement et le Développement Durable (AEDD) et de la Délégation de l’Union européenne au Mali. L’objectif de cet évènement pour le Mali est de contribuer à la formulation de l’apport du Mali pour la COP 24 à travers l’organisation d’un dialogue ouvert et inclusif au niveau national permettant un abordage régional. Il ressort de la cérémonie d’ouverture qu’il faut mobiliser 100 milliards de dollars par an (Plus de 56 000 milliards de FCFA) en faveur du financement de la lutte contre le changement climatique d’ici à 2020.
La cérémonie d’ouverture des travaux était présidée par le ministre de l’Environnement de l’Assainissement et du Développement Durable, Mme Keita Aïda M’BO en présence du chef de la délégation de l’Union Européenne au Mali, Alain Holleville, du représentant des partenaires techniques et financiers (PTF), Oumar Tamboura, du représentant du maire de la commune III du district de Bamako, Abdrahamane Maïga et d’autres personnalités. L’organisation de cette journée de dialogue national de Talanoa permettra au Mali de faire l’état des lieux sur la mise en œuvre de sa contributions déterminées au niveau national (CDN) mais aussi de discuter des moyens de mise en œuvre du plan d’investissement pour le respect des engagements prises d’ici 2030. En outre, il permettra au Mali de bien se préparer pour la COP 24 et faire de sa participation à Katowice, une réussite. Après avoir souhaité ses mots de bienvenue aux participants de l’événement, le représentant du maire de la commune III du district de Bamako, Abdrahamane Maïga a fait savoir que les changements climatiques constituent aujourd’hui un obstacle majeur au développement économique, social et humain durable des populations dont la majorité au Mali vit de l’agriculture, tributaire de la pluviométrie. Il sera suivi par le représentant des partenaires techniques et financiers (PTF), Oumar Tamboura, qui a indiqué que le dialogue de Talanoa vise deux objectifs, à savoir : Faire le point sur les efforts collectifs des parties concernant les progrès accomplis vers la réalisation de l’objectif à long terme de neutralité carbone, et orienter la préparation et l’ajustement des contributions déterminées au niveau national (CDN). Quant à l’Ambassadeur de l’Union Européenne au Mali, Alain Holleville, il a souligné que les risques climatiques grandissants ont un impact négatif en termes économiques, sociaux, culturels et conflictuels, notamment sur les populations les plus démunies. Ces populations, dit-il, deviennent de plus en plus vulnérables aux catastrophes naturelles, mais aussi à tout autre choc qui menacerait leurs moyens de subsistance et nuirait à leur sécurité alimentaire. « L’ampleur des défis climatiques auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui et à l’avenir est claire. Les effets néfastes du changement climatique se font déjà sentir dans le monde entier et constituent une grande menace pour notre planète et ses habitants. Cette année, les gouvernements et les parties prenantes du monde entier se réunissent pour évaluer le chemin parcouru depuis l’Accord de Paris. Dans le cadre du «Dialogue Talanoa» (inspiré de la tradition du Pacifique du «talanoa», un dialogue ouvert et inclusif), ils vont examiner les solutions et les possibilités de renforcer les actions en cours », a-t-il dit. Alain Holleville a fait savoir que l’UE reste attachée à l’objectif collectif de mobiliser 100 milliards de dollars par an (plus de 56 000 milliards de FCFA) en faveur du financement de la lutte contre le changement climatique d’ici à 2020 pour soutenir l’action dans les pays en développement. Pour sa part, le ministre de l’Environnement de l’Assainissement et du Développement Durable, Mme Keita Aïda M’BO, a promis que le Mali contribuera au maximum de ses possibilités à l’ambition collective de limiter d’ici à la fin du siècle l’augmentation de la température globale sous la barre fatidique de 1,5° Celsius par rapport à l’ère préindustrielle afin de limiter les impacts négatifs des changements climatiques. Selon elle, la COP 24 de Katowice sera aussi l’occasion de convenir d’une feuille de route prévisible et concrète en vue de mobiliser les 100 Milliards de dollars d’ici 2020. Enfin, elle dira que le Mali a la ferme volonté de lutter contre le changement climatique.
Aguibou Sogodogo
Source: Le Républicain