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Challenge de l’organisation d’élections transparentes et crédibles en 2018 : IBK manque le starting-block de la tenue de joutes électorales acceptées de tous

Le président IBK lors de son one man show à l’occasion du conseil des ministres inaugural du gouvernement Soumeylou Boubèye Maïga, s’est attaqué à plusieurs sujets brulants de notre pays, dont celui des élections générales de 2018 sur lesquelles pèsent toutes sortes d’incertitudes. Celles-ci sont non seulement d’ordre sécuritaire, mais aussi et surtout technique.

Dans son allocution, IBK a rappelé aux ministres que l’année 2018 est une année électorale. Selon lui, au regard des attentes des Maliens, il est de la plus grande importance que les élections soient transparentes et crédibles pour mettre notre pays à l’abri d’une dégradation du climat social. De l’avis des observateurs, la tenue d’élections transparentes est consécutive à une bonne révision des listes électorales conformément au calendrier prévu par le Code électoral c’est-à-dire pendant le dernier trimestre de chaque année. Au cours de laquelle, les autorités en charge des élections procèdent à l’inscription des primo-votants (les personnes ayant atteint l’âge de voter) sur les listes électorales.

De notre courte pratique démocratique, cette période consacrée à la révision des listes électorales n’est jamais passée inaperçue. Et miraculeusement au dernier trimestre de l’année 2017, le régime IBK a entretenu un silence de mort par rapport à la diffusion des communiqués invitant les personnes concernées à se rendre dans les mairies pour la révision des listes électorales. Pour rappel, cette période a toujours été caractérisée par de vastes campagnes de communication à travers différentes chaines publiques et privées comme prévue par le Code électoral. En effet, l’obligation de faire une large communication autour de la révision des listes électorales incombe uniquement à l’administration afin d’inviter les populations à se rendre dans les différentes mairies pour ces opérations.

Manque de communication sur la révision des listes électorales dénoncé

Cette attitude du gouvernement a été en temps dénoncée par plusieurs organisations de la société civile dont le Collectif pour la défense de la République (CDR) lors de la conférence de presse de lancement de sa campagne, « Ma carte NINA, mon arme ». Au cours de laquelle, le manque de communication autour de la révision a été dénoncé par le conférencier et non moins porte-parole de l’organisation, Mohamed Youssouf Bathily alias RasBath. S’y ajoutent les demandes incessantes et persistantes pour réclamer l’audit du fichier électoral en vue de son toilettage par la radiation des personnes décédées et celles ayant été condamnées par la justice et l’inscription des primo-votants. Ces demandes formulées par plusieurs organisations et des partis politiques aussi bien de l’opposition que de la majorité présidentielle sont tombées dans l’oreille du sourd du régime IBK.

La démarche du président IBK qui consiste à rappeler à son tout nouveau gouvernement que 2018 est une année électorale en insistant sur l’organisation d’élections transparentes et crédibles relève à plusieurs égards de la moquerie à l’endroit de toutes ces voies qui se sont levées pour dénoncer le manque de communication autour de la révision des listes d’une part et demander l’audit du fichier électoral d’autre part.

IBK viole sa propre loi sur le genre et invite les ministres à poursuivre son application

« Comme vous le savez, une élection comporte plusieurs étapes très importantes. Des résultats fiables sont fortement tributaires d’un fichier électoral crédible, d’opérations efficaces de distribution de cartes NINA, de dépouillements transparents des bulletins de vote et d’une saine gestion des bureaux de vote », a dit le Chef de l’État. Ce que le président IBK oublie ou ignore c’est que la tenue d’élections transparentes et crédibles ne se décrète pas, mais c’est plutôt le couronnement d’un long processus. Pour que les résultats d’une élection soient acceptés de tous cela nécessite à priori l’existence d’un fichier électoral bien toiletté et assorti d’une opération d’audit. Alors que IBK et son gouvernement sont restés sourds face aux différentes demandes d’audit du fichier électoral.

Et d’inviter ses ministres à poursuivre l’application de la loi sur le genre afin d’assurer la représentativité des femmes aux postes électifs et à ceux de l’administration. Une loi que lui-même n’a jamais cessé de violer. Les plus avertis s’accordent à dire que même son dernier gouvernement viole cette loi. À scruter de très près le nombre de femmes dans l’actuelle équipe gouvernementale n’atteint pas les 30 %, il oscille autour de 25 %. IBK est-il au-dessus de la loi ? Les lois de la République du Mali ne s’appliquent-elles pas au prince de Sébénikoro ?

IBK : quatre ans et trois mois d’hésitation, de tergiversation et de tâtonnements

« Je vous donne instruction de veiller scrupuleusement à la bonne gestion du temps afin d’éviter l’improvisation pour relever ce défi. Avant de terminer, je voudrais attirer votre attention sur la nécessité de former une équipe unie et solidaire, soucieuse de l’intérêt général et des intérêts supérieurs de la nation » dira IBK au gouvernement Boubèye. Pour les Maliens qui ont encore la mémoire intacte, la bonne gestion du temps demeure toujours le principal tare de IBK. Et que dire des quatre ans et trois mois d’hésitation, de tergiversation et de tâtonnements du Chef de l’État ? Donc, IBK n’a pas la même notion du temps que le citoyen qui vit dans l’urgence de se rendre tranquillement dans son champ ou sur son lieu de travail afin de subvenir au besoin de sa famille depuis 2012. Il se trouve que ce sont des millions de citoyen qui l’on élu en 2013 sans programme, mais sur une simple confiance en ses capacités de répondre à la grave crise qui secoue le pays et sur la base d’un slogan creux : « Le Mali d’abord, l’honneur du Mali et le bonheur des Maliens ». Aussi, le régime IBK a instauré comme mode de gouvernance l’improvisation et le pilotage à vue. Raison pour laquelle, depuis l’accession de IBK à la magistrature suprême de notre pays, les Maliens assistent de façon impuissante à un éternel recommencement donnant ainsi l’impression de vivre dans un pays normal.

Mama PAGA

Le Pays

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