Alpha Maïga est un véritable passionné de Bourem. Dès que le nom de sa ville natale, une bourgade moyenne dont les quartiers s’étendent paisiblement le long du majestueux Fleuve Niger, est mentionné, son visage s’illumine d’un éclat inégalé. Pour lui, Bourem transcende la simple notion de lieu. Bourem incarne sa passion. Elle incarne sa source d’inspiration en tant qu’artiste et demeure son refuge. Un havre qu’il aime fréquenter. À chaque occasion. Même les plus ordinaires.
Né au lendemain de l’indépendance du pays et ayant grandi dans ce bourg fluvial, Alpha Maïga connaît chaque recoin de Bourem. Comme s’il en avait tissé les fils de son existence. Chaque ruelle, chaque coin de d’habitation, chaque brique des maisons fait chanter les souvenirs d’instants magiques qui ont forgé son attachement indéfectible à cet endroit. Fervent défenseur de sa ville, il maîtrise l’histoire de chaque porte, de chaque carrefour ; de même que les légendes des personnages qui ont marqué son enfance, partageant avec une passion contagieuse ces récits avec quiconque croise son chemin, même ceux qui n’ont jamais entendu parler de Bourem.
Lorsqu’Alpha Maïga évoque Bourem, son regard peut s’intensifier et son engagement peut aller bien au-delà de l’admiration ; il s’investit corps et âme dans sa communauté. Quotidiennement. Activement. Dans la démesure souvent. Sans mandat électif, sous la coupole d’une toge politique, il se transforme en un véritable ambassadeur de Bourem, défendant avec ardeur les initiatives et les activités qui font vibrer le cœur de cette bourgade. Son enthousiasme est si contagieux qu’il parvient à convaincre même les plus sceptiques de la beauté et de l’importance de son patelin natal.
Pour Alpha Maïga, Bourem est infiniment plus qu’un simple point sur la carte du Mali. C’est un lieu chargé d’émotions, de souvenirs précieux et de rêves vibrants. Chaque rue, chaque sourire échangé avec un voisin, chaque vague caressant le rivage du Fleuve Niger, chaque souffle de vent soulevant doucement les dunes, lui rappellent avec force pourquoi il est si profondément attaché à sa ville.
Dans son cœur, Bourem est la plus belle ville du monde, et il ne laisse jamais passer une occasion de le faire savoir à ceux qui l’entourent.
Depuis son enfance, le rêve de son père était clair : il souhaitait voir son fils embrasser une carrière prestigieuse, qu’il s’agisse d’ingénieur, de médecin, ou d’un domaine scientifique prometteur. À défaut, l’idée qu’il devienne un marabout influent, à l’image de son homonyme qu’il porte le prénom (Attikou), planait comme une ombre bienveillante au-dessus de ses aspirations. Pourtant, le destin avait d’autres projets pour lui.
En effet, c’est sur les planches du théâtre, à l’Institut National des Arts (INA) de Bamako, qu’il trouvera sa véritable voix. Dans la promotion des légendes comme Guimba National et Michel Sangaré, il forge son identité d’artiste en jouant pour la soutenance de leur mémoire cette pièce de théâtre intemporelle de Massa Makan Diabaté au Carrefour des Jeunes : « UNE HYÈNE À JEÛN »
Après avoir été enseignant vacataire, il fait ses premiers pas comme fonctionnaire contractuel à l’ORTM, où il découvre les coulisses du monde médiatique. Sa passion pour la narration ne connaît pas de limite et l’amène à poursuivre un Master en journalisme et réalisation à l’Institut des Sciences et Techniques de la Communication d’Abidjan avec un thème de mémoire se rapportant à la problématique de l’ensablement que vit Bourem. Grâce à son expertise en arts et culture, il se voit confier la direction de la Troupe Artistique et Culturelle de Bourem, avant d’encadrer la Troupe Régionale de Gao. Sa formation auprès du Professeur Gaoussou Diawara lui a donné les clés de l’enseignement et de la créativité, qu’il déploie avec une énergie contagieuse.
C’est ainsi qu’il s’illustre lors de l’émission « Rétro Biennale Artistique », un événement flamboyant qui célèbre la jeunesse et la culture malienne. Dans un élan de passion, il couvre chaque instant avec attention, immortalisant des souvenirs qui resteront gravés dans les cœurs des participants et des amateurs du folklore malien.
Fort de ses expériences au sein des ministères de la Culture et de la Réconciliation Nationale, il s’érige en défenseur des jeunes et de la communauté de Bourem. Grâce à son engagement, il tire profit de ses connaissances pour apporter des changements tangibles, illuminant le chemin de la communauté. Ainsi, il devient un pilier pour Bourem, un homme qui, malgré les attentes de son père, a su forger son propre destin, alliant passion artistique et dévouement social.
Correspondance particulière