Personnes en emplois directs et environ 30 emplois indirects. La signature d’un contrat de performance en mars 2010 avec l’Etat malien sur une durée de 5 ans a permis d’assurer la viabilité économique du projet ; avec une capacité annuelle de transformation de 3500 T de coton brut, FITINA est l’une des filatures les plus performantes en Afrique de l’Ouest et la première au Mali.
La présence et la ténacité ont été déterminantes dans le long processus qui a permis, avec l’appui du ministère de l’Industrie, des Investissements et du Commerce, de dégager les conditions objectives d’un redémarrage effectif de l’outil industriel, et l’obtention de fonds de roulement auprès des banques locales.
Le dirigeant accompli qu’il est a exercé des activités diverses, des fonctions électives, et plusieurs missions en France et à l’étranger.
Il fut membre de l’association Triangle Aviation de 1998 à 2004 puis Président Fondateur de l’Association Solid’Air Aviation de 2004 à 2006. Ces associations avaient comme objet de soutenir, d’assister et d’apporter l’aide logistique à des actions et des œuvres humanitaires. C’est dans ce cadre que pendant huit années Monsieur Aimé ZINCK a consacré ses congés et ses temps libres à la mise en œuvre d’aides humanitaires en Afrique de l’Ouest (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Sénégal) allant du transport de médicaments sur des sites géographiques difficilement accessibles, au transport sanitaire dicté par les circonstances.
Monsieur Aimé ZINCK était également membre depuis sa création en 1994 et jusqu’en 2006 de la Fondation Talent et Partage regroupant les salariés et les retraités de la Société Générale.
Enfin, Monsieur Aimé ZINCK est Conseiller du Commerce Extérieur Français au Mali, Vice-président de l’Organisation Patronale du Mali (OPI) en charge des politiques de protection industrielle « .
Pour sa part, le Parrain M. Aimé Zinck, a tenu un discours original : » Le philosophe Sénèque disait : « il n’y a des vents favorables que pour celui qui sait où il va ».
Pour réussir sa vie professionnelle, il est nécessaire d’avoir une grande ambition, de travailler et d’être conscient de ses responsabilités.
J’ai longtemps réfléchi à ce dont je voulais vous parler aujourd’hui. J’avais sélectionné plusieurs thèmes à aborder. Et puis, je me suis dit quel meilleur exemple d’inspiration que mon propre engagement puis que c’est précisément pour cela que vous m’avez fait l’immense honneur de porter le choix sur moi pour parrainer votre promotion. C’est là que j’ai décidé de développer mon vécu de ces 5 dernières années au Mali autour de 4 grands thèmes, qui, je l’espère, chers diplômés, vont vous guider et vous conforter tout au long de votre belle carrière. Je veux parler de la volonté, la persévérance, la discipline, la confiance.
Commençons par la volonté. Qui pouvait prédire, lorsqu’en mai 2006, les actionnaires de FITINA SA – Fils et Tissages Naturels d’Afrique me demandaient si je pouvais me rendre disponible pour la défense de leurs intérêts et la relance de leurs activités industrielles au Mali, que j’allais y passer 7 ans et demi dont 5 ans à me battre pour y réussir ; avec le redémarrage de la production. J’avais accepté sans idée précise pour aider. Pour la première fois, je m’engageais dans un métier d’industriel. Cela me paraissait extrêmement compliqué, cependant, ma volonté de comprendre et surtout de réussir m’a procuré la méthode et la force de m’impliquer et de tenter d’apprendre un tant soit peu ce métier. Souvent les hommes croient à ce qu’on leur apprend parce qu’ils ont envie d’y croire. Je n’avais rien d’autre à offrir que mon expérience d’économiste et de juriste et une certaine idée sur la manière de relancer cette entreprise. Cette idée de la relance se déclinait pour moi autour d’une double logique : une logique privilégiant l’engagement total jusqu’à l’objectif fixé et non pas un comportement qui pourrait être » je vais essayer, on verra bien » ; et une logique visant à passer de l’abandon et du fatalisme à une logique de professionnalisme, de méthode et de compétence.
Continuons par la persévérance : 5 ans à mettre entre parenthèses l’ensemble de mes autres projets ; 5 ans sans réelle visibilité sur mon avenir personnel ; 5 ans à œuvrer pour convaincre, rassurer et engager à nouveau nos partenaires ; 5 ans de ma vie.
Souvent, le temps a pu me sembler long et les moments de joie et d’espoir se confondaient avec les moments d’inquiétude. Mais tous ici, nous savons que l’Afrique, et tout particulièrement le Mali, où il peut sembler que les changements sont parfois longs, à l’air de l’urgence futile et du Tout tout de suite.
Aimé CESAIRE disait que » La pensée progresse quand elle rencontre des difficultés « . Fort de cette réalité, qui est également une leçon de sagesse, une vision de la vie, je me suis adapté à ce temps qui est le vôtre et, dans le plus grand des respects, une aventure a vu le jour. Et comme dans toute aventure, il y a des moments pour l’action et des moments pour que l’âme et l’esprit s’apaisent. C’est le cycle immuable de l’aventure humaine.
Sur la discipline. La réussite est intimement liée à la discipline et à l’organisation. Il faut apprendre à s’organiser car on a souvent tendance, dans notre beau pays, à valoriser les grandes idées et à régulariser les choses concrètes souvent moins valorisantes mais absolument nécessaires pour réussir, quel que soit sa fonction. Ce sont elles qui font très souvent la différence entre échec et réussite.
Terminons enfin par la confiance. Alors que le temps nous met à l’épreuve, le gouvernement mandate un expert sur le dossier FITINA, Monsieur le Ministre Anthioumane N’DIAYE, ici présent, qui s’est engagé de suite avec force et enthousiasme. Très vite, le dialogue s’instaure, peut-être même une première complicité, alors insoupçonnée. Nous visitons l’usine, sans électricité. De retour chez moi, je me demandais par quelle voie Athioumane pouvait m’aider.
Les réunions se succèdent, l’Etat nous apporte un soutien conditionnel, le cours des choses se précipite. Les semaines suivantes, nous nous retrouvons à plusieurs reprises, des perspectives encourageantes se profilent et tous les espoirs sont à nouveau permis. Je suis plus déterminé que jamais, mais il me restait le plus difficile, convaincre nos partenaires, le temps de l’action concrète commence. Ce qui s’accomplira par la suite, est bien la démonstration que pour aboutir, notre esprit humain exige confiance et compréhension, bien au-délà des ambitions individuelles qui pourraient les séparer. Nul hasard, en ce sens ; depuis 2 ½ ans, l’entreprise représente à nouveau 220 emplois à temps plein directs ainsi qu’une dizaine de sous-traitants locaux avec une activité 6 jours sur 7 et 24 h sur 24 et exporte plus de 90% de sa production.
Chers étudiants, je ne vous oublie pas, mais je gardais le meilleur pour la fin. Cette journée est d’abord la vôtre. Vous êtes les futurs Ambassadeurs de votre école ; de votre pays, de votre pays, dans le monde entier. Vous parvenez aujourd’hui à la complète réalisation du projet que vous vous étiez fixé et pour lequel vous n’avez ménagé ni les efforts ni parfois les sacrifices. C’est le fruit de votre ambition et de votre volonté, et je vous félicite d’avoir choisi une formation si exigeante. Votre réussite personnelle est aussi un succès pour votre pays, le Mali. A l’heure de la mondialisation et de la concurrence internationale, votre choix témoigne que l’excellence de l’Ecole Supérieure de Technologie et de Management est reconnue bien au-delà de nos frontières.
En effet, votre école a une tradition d’exigence et d’excellence pour décerner son diplôme. Désormais vous êtes diplômés ; mais ne vous méprenez pas, vous n’êtes qu’au bout du premier chapitre d’une longue aventure, aventure difficile parfois, intéressante toujours. C’est maintenant que vous allez pouvoir mettre en œuvre l’enseignement dont vous avez eu le grand privilège de bénéficier. Ce succès, vous le devez à de nombreux soutiens : parents, enseignants, direction de l’école, Etat malien, frères, sœurs mais c’est avant tout un succès pour vous-mêmes.
Pour accéder à votre diplôme, il fallait tout d’abord passer par un enseignement très sélectif et difficile. Mais ce qui est plus ardu encore, c’est de pouvoir s’engager dans ce marathon long que sera votre parcours professionnel. Partout dans le monde, les diplômés que vous êtes devront se battre pour obtenir reconnaissance et réussite. Personne ne commence le travail à votre place, personne. Seuls au début de votre carrière, la volonté, le dénouement et la rage de réussir vous entraineront vers la réussite.
M’adressant à Madame la Présidente de la cérémonie : Madame, comment ne pas être impressionné par une vie professionnelle, intellectuelle et politique aussi généreuse et engagée que la vôtre. J’invite les étudiants qui, après ces paroles d’encouragements, devraient encore douter des possibilités qui peuvent s’offrir à eux grâce à leur diplôme, de s’inspirer avec modestie de votre expérience « .
La porte-parole des récipiendaires, Ruth Coulibaly, a ainsi bouclé la boucle :
» Ce jour n’est pas ordinaire. C’est un jour dont nous nous souviendrons longtemps, puisqu’il couronne un parcours universitaire et se tient aux lendemains de l’hommage rendu que la planète a rendu à l’exceptionnel Nelson Mandela…
Ce jour, disais-je, marque, en effet, la fin d’une période de notre vie que nous avons eu la chance de partager, mais également le premier jour d’une vie nouvelle qui nous plonge dans le monde du travail.
Camarades, prêtez-moi vos voix pour dire à nos hôtes que ces années passées à l’ESTM furent denses, non seulement en instruction mais aussi en émotions fortes et en rencontres. Dans cette ambiance de travail et d’efforts, au lieu de jouer à la carte du chacun pour soi, nous nous sommes serrés les coudes et sommes restés solidaires. Nous récipiendaires de différentes promotions, sommes fiers de ces diplômes, et de notre formation qui nous donne des atouts importants pour la vie professionnelle.
Devant nos illustres professeurs, l’administration, et nos proches, nous prenons l’engagement solennel d’exploiter judicieusement les connaissances accumulées ici, et les pistes à suivre qui ont été tracées pendant les différents cours, afin de bâtir un Mali de prospérité, de paix et de progrès, dans une Afrique qui gagne, et un monde plus solidaire.
Permettez-moi Mesdames et Messieurs de remercier au nom de toutes les promotions 2013 cet honorable parrain qui, pour manifester son engagement aux côtés de tous, a suspendu toutes ses occupations que nous savons nombreuses et importantes, pour répondre vivement à notre appel. En choisissant donc comme Parrain M. Aimé ZINCK, chacun de nous s’est donné un défi : celui de marcher ses pas et par conséquent de mériter comme lui d’être cité en exemple comme modèle de courage, de compétence et d’honneur au service du développement de ce pays.
Merci également à l’ensemble du corps professoral : ces hommes et ces femmes dont l’ambition est de servir et de nourrir la nôtre. Sans oublier nos Familles et nos Conjoints, qui nous ont soutenus tout au long de ces années d’intense travail et d’abnégation au quotidien. Qu’ils trouvent ici l’expression de notre profonde gratitude.
A mes promotionnaires je dis ceci : Votre sérieux, votre mérite trouve là sa juste récompense. Cependant permettez-moi d’attirer votre attention sur cette citation de Montesquieu : « Quand les maîtres cesseront d’enseigner, les élèves pourront enfin apprendre, et après l’apprentissage, c’est la mise en application, c’est le travail, puis la récompense pour tous « .
Au moment où nos brillants professeurs nous laissent au pied du mur, nous devons nous souvenir que c’est au pied du mur que l’on voit le mieux le mur. J’espère que ces diplômes pourront nous ouvrir les portes de nouveaux horizons faits de réussite et de passion, et surtout nous permettre de concrétiser nos ambitions les pressantes « .
La cérémonie a pris fin sur des prises de photos et un cocktail.
Vivement la prochaine !
Mamadou DABO
SOURCE: Zénith Balé