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Cercles de Koro et Douentza : «On affame, on tue et on brûle les peulhs»

La violence actuelle et, particulièrement, en ce qui concerne le Cercle de Koro, ne procède pas de la lutte contre le djihadisme, mais d’un calcul machiavélique destiné à chasser les peulhs de leur terroir afin de reprendre leurs champs et troupeaux. Ainsi, toutes les brutalités contre ces derniers sont implicitement autorisées. Ce qui pousse l’Association des amis de la Culture peulh (Tabital Pulaaku) a scandé, avec des preuves à l’appui, « on affame, on tue et on brûle les peulhs ». 

Cette organisation des peulhs est présidée par Abdoul Aziz Diallo. Elle se compose des anciens ministres de la République du Mali et d’autres personnalités. Ses membres étaient en face de la presse, le weekend dernier, pour parler de la gravité et de l’ampleur des violences entre les communautés peulhs et dogons au cours de ces derniers mois dans les cercles de Koro et Douentza.

Les  conférenciers ont présenté le bilan du massacre des Peulhs de Nawodié et Tanfadala, dans la Commune de Dioungani, par des chasseurs terroristes appelés dan-na Amassagou. Car, déplorent-ils, ces chasseurs disposent aujourd’hui du droit de vie et de mort sur la Communauté peulhs sans défense. «Au nom de ce droit, ils ont mis à mort près de quarante (40) personnes, ouvrant ainsi la voie à un génocide sans précédent dans la Région de Mopti », alerte l’Association comme pour confirmer les accusations des organisations de défense des droits de l’Homme.

Face à la tragédie, le Gouvernement s’est terré dans le silence complice. « Mais là encore, les poursuites n’ont jamais été engagées en dépit des déclarations des Représentants de l’Etat dont le Procureur Général près la Cour d’Appel de Mopti. La mise en œuvre de la stratégie d’épurement ethnique va se poursuivre par les assassinats ciblés contre les peulhs et l’enlèvement de leur bétail », ont déclaré les Conférenciers.

Au regard du mutisme  de l’État, le peulh est devenu un gibier qu’il faut débusquer, non pas dans les buissons, mais à l’intérieur des cases. Du 10 janvier 2018 au 29 avril 2018, révèle l’Association Tabital Pulaaku, «Des séries d’évènements se sont succédé, prouvant à suffisance les desseins génocidaires des chasseurs terroristes de Dan-na Amassagou. Entre autres, cite-t-on : les incendies des villages peulhs de Madougou, Samani et Arguiné ; la chasse aux peulhs entreprise par dan-na Amassagou dans la ville de Koro par une opération de « porte à porte » ; l’embargo économique décrété contre les peulhs qui ne peuvent ni acheter, ni vendre quoi que ce soit, ni accéder aux marchés et encore moins embarquer dans les véhicules de transport en commun. S’y ajoute l’interception de vivres alloués aux populations sans oublier les enlèvements importants et réguliers des animaux des peulhs.

Au regard de ces pratiques, Tabital Pulaaku dénonce: «On affame, on tue et on brûle les peulhs». Cette thèse se confirme par la présence de plus de 80 peulhs déplacés du cercle de Koro à Dialakorobougou, 10 km de la ville de Bamako. Comme si rien ne se passe, le régime se lance dans une posture de convaincre le Président IBK  à se représenter pour sa propre succession.

Oumar Diakité 

LE COMBAT

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