Le siège de l’association Action Solidarité pour les 21 villages de la Commune rurale de Faléa (ASFA 21) a servi de cadre le 10 mai 2018 à la conférence de presse de présentation des conclusions de l’étude Diagnostic du fleuve Falémé dans la Commune rurale de Faléa, cercle de Kéniéba. La présentation a été faite par une équipe de consultants indépendants conduite par Guimba Diallo, en présence du Directeur exécutif d’ASFA 21, Nouhoum Kéita et de Satigui Camara, membre d’Asfa 21. «ASFA 21 a été choqué par l’ampleur de la destruction des cours d’eau de la Falémé. Raison pour laquelle elle a initié l’enquête. C’est une alerte à l’endroit des autorités pour les inviter à prendre au sérieux ce phénomène en bras le corps pour prévenir la catastrophe un jour », alerte le directeur Exécutif d’ASFA 21, Nouhoum Kéita.
Initié par Asfa 21 et financé et soutenue par la Fondation Rosa Luxembourg, l’étude a été faite durant un mois par une équipe pluridisciplinaire réunissant les compétences requises pour couvrir les différents aspects de la problématique dans quatre communes du cercle de Kéniéba concernées par l’étude. Les Communes de Faléa, Faraba, Dabia et Kéniéba.
L’objectif de l’étude diagnostic, souligne Guimba Diallo, était de disposer d’outil, permettant de faire l’état des lieux et de suivre l’évolution de la problématique de la pollution-destruction de l’environnement de la Falémé et de ses affluents dans le cercle de Kéniéba.
En effet, indique le rapporteur de l’enquête, l’ampleur de la dégradation et de la destruction progressive de l’environnement autour du fleuve Falémé est notoire. Les populations locales, souligne Guimba Diallo, les autorités nationales, les médias, les organisations de la société civile, tous ont fait le constat de la grave pollution de la Falémé au mercure et autres polluants engendrée aussi bien par les sociétés industrielles que les autres exploitants privés. L’étude a fait ressortir que les nombreuses rivières qui alimentent ce fleuve en Commune rurale de Faléa, explique le conférencier, sont déjà contaminées en amont aggravant ainsi de façon critique son état de pollution très avancé. «C’est dire que la pollution est devenue maintenant structurelle. Non seulement toutes les communes riveraines des pays voisins du Mali, que sont le Sénégal et la Mauritanie, concernés pas le Falémé», affirme. Guimba Diallo. Et de prévenir : « La menace imminente d’une catastrophe écologique généralisée place sur la Commune rurale de Faléa et l’ensemble du cercle de Kéniéba. Mais, va s’étendre aussi au Sénégal et à la Mauritanie. D’où la nécessité impérieuse et l’urgence de réaliser un diagnostic précis de la situation actuelle, dans la suite logique des études réalisées antérieurement par ASFA 21 dans la Commune rurale de Faléa sur le changement climatique dans une zone devenue le théâtre d’intenses activités d’exploitation et exploration minière industrielle et artisanale, avec cinq grandes sociétés multinationales et plus de 200 sites d’exploitation artisanale. Comme solutions proposées, l’étude a fait ressortir d’avoir des centres de lavage de minerais (qui permettra de recycler le mercure et l’eau), rassembler les associations d’orpaillages pour les former, avoir un approche collégiale.
Hadama B. Fofana
Source: Le Républicain