Pendant que le régime en place divertit le peuple malien par ses propagandes, les forces du mal continuent de semer la terreur au centre du Mali. Plus d’une dizaine de personnes ont été tuées entre le 05 et le 16 août 2019. Dans les villages , ce sont les jeunes qui sont, en lieu et place des forces armées de sécurité, obligés de veiller pour la sécurité des personnes et leurs biens.
Les populations de la région de Mopti, notamment celles de la partie exondée ne vivent pas dans la quiétude. Elles vivent toujours dans la terreur. Dans cette partie appelée pays dogon, les ennemis de la paix commettent leurs forfaits. Des assassinats, des vols de bétail, des incendies de concessions et de greniers n’ont pas cessé malgré la mission du Premier ministre et les missions conduites par les associations desdites localités. La réalité, beaucoup de villages dans les cercles de Koro, Bankass et Bandiagara n’ont pas fêté par crainte d’être attaqués. Les victimes de ces ennemis de la paix ont été nombreuses durant ces deux semaines. Du 05 au 16 août 2019, plus d’une quinzaine de personnes ont été tuées dans le pays dogon, même si Bamako est restée muette sur la question. D’abord, le lundi 5 août 2019, trois Maliens, 2 soldats et 1 civil ont été tués sur l’axe Dinangourou-Koro. Dans la même semaine, le vendredi 9 août 2019, deux attaques ont été enregistrées dans le cercle de Bandiagara. Le maire de la commune rurale de Waduba, Amadou Kassogué et le chef de village de Ouro Gondo, Hamandoun Housseyni Barry ont été assassinés ce jour-là. Le lendemain, le 10 août, pendant que tout le monde préparait la fête de Tabaski, ces bandits armés ont attaqué le hameau de Dokono près du village Dialley, dans le cercle de Bankass. Deux femmes ont, malheureusement, été victimes de cette attaque. Deux hommes ont aussi été blessés selon une source locale. « Ces hommes armés ont attaqué le hameau avec pour but d’enlever le bétail. Malgré la résistance des habitants, ils ont tué deux femmes, blessé deux hommes et ont emporté tout le troupeau des habitants du village », nous précise une source proche de Dokono.
Le lundi 12 août, c’est le village de Dioundiourou qui a été la cible de ces hommes sans foi ni loi. Tout le village a été incendié. C’est du moins ce qu’a déclaré un ressortissant du village, Marcel Banou, écrivain. « Après trois mois de résistance, trois mois de siège, trois mois de cris de secours, trois mois d’agonie, enfin, le désastre tant redouté est arrivé. Le village a été complètement brûlé entre le 11 août soir et le 12 matin. Un village de plus de 3 000 habitants est parti en fumée, il ne reste que de la cendre », a-t-il écrit sur sa page Facebook. Au titre du bilan humain, l’écrivain Banou déplore la mort de Anséguè Arou et la disparition de Ambara Kassogué. Ce que l’enfant de Doundioulou n’a pas pu diriger, c’est la non-intervention de l’armée malienne malgré qu’elle ait été informée. « Il a fallu 18h aux assaillants pour brûler tout le village pendant que l’armée, postée à 15km à Bandiagara, n’a pas daigné bouger », dénonce-t-il. Pour Marcel Banou, les autorités doivent sortir des discours pour sécuriser les personnes et leurs biens. «Nous avons interpellé les autorités à plusieurs niveaux, ils se contentent juste d’exprimer leur soi-disant compassion. Comme ils avaient entrepris une campagne médiatique pour dire que la paix est revenue, ils n’ont plus envie de faire une déclaration sur cet événement tragique qui pourrait les discréditer », a-t-il laissé entendre.
Ce n’est pas tout, le 16 aout dernier, l’attaque de Anakira dans la commune de Diankabou a fait 4 morts. Les auteurs de cette attaque ont aussi, selon une source locale, emporté des centaines d’animaux.
Les jeunes veillent en sécurisant les personnes et leurs biens
Incroyable, mais vrai. Dans les villages dans lesquels nous nous sommes rendus dans les cercles de Koro et Bankass, ce sont les jeunes des villages qui jouent le rôle de l’État. À l’absence des forces de sécurité et par peur d’être attaqués, ce sont les jeunes du village qui veillent pour la sécurisation des personnes et leurs biens. De 18 heures jusqu’à 6 h du matin le lendemain, les jeunes passent des nuits blanches. « Nous sommes obligés de veiller à toutes les entrées de notre village pour empêcher les attaques. Nous passons la nuit à veiller. Chaque jeune du village a son jour de garde », nous confie un jeune habitant de Kouroundé dans la commune de Bankass.
À Bamako, il est temps d’arrêter les propagandes et chercher une solution définitive à cette crise du centre.
Boureima Guindo