Ce qui est arrivé en début de semaine à Bankass ne saurait en aucun être une surprise. Il fallait bien s’attendre car les germes de cette dégénération de la situation sécuritaire y étaient longtemps posés.
Petit rappel des faits sur la situation à Bankass. C’est un camion transportant des civils identifiés comme des peuls, qui a été intercepté par des combattants de la milice Dana Amassagou. Nous étions le mercredi 12 décembre. 7 morts parmi les occupants, et le véhicule qui était en partance pour Ouenkoro, sera, finalement acheminé, avec bien entendu des otages à bord, à Wèrè, un village à environ une soixantaine de kilomètres de Bankass. Et c’est là que l’armée malienne a intervenu le 17 novembre (soit 5 jours après) pour, dit-on, libérer les otages qui déploraient aussi la perte de la somme 3 millions Fcfa sur eux enlevés par leurs ravisseurs.
De Wèrè (village), l’armée retourne à Bankass avec 3 personnes arrêtées qui seront discrètement déférées sur Sevaré à l’aube du mardi 18 novembre. Rassurée qu’elles sont toujours à Bankass La hiérarchie de la milice Dana Amassagou va intervenir pour avoir la libération des trois personnes. D’autres sources indiquent qu’une commission y avait été même mise en place pour discuter de la situation. Et du coup des coups de feu ont surgi. Chacune des deux parties rejettent la responsabilité du désordre qui a fait des blessés parmi les forains venus pour la foire hebdomadaire de Bankass qui se tenait ce jour mardi 18 décembre.
Parmi les 6 blessés, l’un (un sourd muet) a rendu l’âme dans la soirée du mardi, jour de l’incident. Et les 3 personnes arrêtées restent toujours dans des à Sévaré. Deux jours avant cet incident, l’armée avait annoncé l’arrestation des éléments de la milice Dana Amassagou.
Réveil tardif
Ces arrestations, a-t-on appris, font suite à une décision de la hiérarchie militaire de désarmer toutes les milices au centre du pays en proie de des mois à l’insécurité. Bonne nouvelle ! Mais n’est-il pas trop tard de prendre pareille décision où l’insécurité a gagné du terrain, dans une zone en proie aux conflits communautaires où chaque famille à sa propre arme à feu à elle dans sa cour. Seul un dialogue franc le prévaut, faut-il le répéter encore. Au cas, nous partons vers un autre calvaire.
La Rédaction
Source: La Sirène