Bien que l’intervention militaire actuellement menée par la France en Centrafrique coûte moins cher que celle au Mali, elle se révèle être plus complexe, selon Jean-Yves Le Drian.
L’intervention militaire en République centrafricaine constitue une opération “beaucoup plus difficile” que celle au Mali, a estimé Jean-Yves Le Drian ce mercredi 11 décembre.
Le ministre français de la Défense a rappelé que le mandat des Nations unies, délivré jeudi 5 décembre, concernait “la France et les forces africaines”. “Il fallait agir vite et maintenant nous sommes en discussion avec nos amis européens, nous aurons des soutiens européens dans le cadre de cette mission.” “Les Européens seront au rendez-vous”, a insisté le ministre, interrogé par BFMTV et RMC.
Ce qu’il faut créer en priorité, c’est une force d’intervention africaine.Jean-Yves Le Drian
L’Afrique doit prendre en main sa sécurité
Relancé sur l’idée d’un fonds européen qui viendrait abonder les opérations extérieures comme celle menée par l’armée française en Centrafrique, il a observé : “Ce qu’il faut créer en priorité, c’est une force d’intervention africaine”.
“Dans le cas précis de la RCA, la logique aurait été que la force d’intervention qui agit maintenant soit assumée par une force africaine d’intervention rapide”, a-t-il dit, considérant que “c’est bien que les Africains prennent conscience que leur sécurité doit être collective“.
Difficulté à repérer l’ennemi
Pour lui, l’opération Sangaris en Centrafrique est certes “beaucoup moins onéreuse” que Serval au Mali puisqu’il y a “moins d’armement, moins de transport, moins de logistique”. Mais “elle est beaucoup plus difficile”, “parce que l’identification de l’adversaire n’est pas si simple”.
Deux soldats français ont été tués dans la nuit de lundi 9 à mardi 10 décembre, au cours d’un accrochage avec des assaillants non-identifiés dans un quartier proche de l’aéroport. Il s’agit des premières pertes françaises depuis le déclenchement de l’intervention française Sangaris.