L’intervention militaire française en Centrafrique perd le soutien de l’opinion. Seulement 41% des Français sont favorables, soit 10% de moins qu’il y a un mois au début de l’opération Sangaris, selon un sondage à paraître dans Sud Ouest Dimanche.
Selon le sondage Ifop, 9% des personnes interrogées se disent « tout à fait » favorables et 32% « plutôt favorables », à l’intervention de la France en Centrafrique contre 59% se disant pas favorables (répartis en 33% de « plutôt pas » favorables, et 26% de « pas du tout »).
L’institut Ifop, citant des sondages précédents sur le même sujet, note que le soutien à l’opération Sangaris était déjà « à peine majoritaire » (51%) au tout début de l’intervention (lancée le 5 décembre), et déjà affaibli après la première semaine, atteignant 44%.
Le faible soutien atteint en seulement un mois
L' »érosion du soutien de l’opinion publique amorcée il y a trois semaines se confirme », et le faible soutien de 41% a été atteint en un mois, « bien rapidement comparativement aux opérations militaires récentes », remarque l’Ifop.
Le sondeur rappelle qu’en Libye (2011), il avait fallu quatre mois pour que l’opinion soutenant l’intervention française devienne minoritaire (49% contre 66% aux premiers jours). Tandis qu’au Mali, l’opinion a toujours été majoritairement favorable – même si elle s’était un peu érodée – de 63% aux premiers jours à 59% en mars, deux mois plus tard.
Un effet de lassitude
Pour l’Ifop, la « molle » approbation de Sangaris tient à divers facteurs, dont « un effet de lassitude » après plusieurs actions militaires françaises à l’étranger ces dernières années (Afghanistan, Côte d’Ivoire, Libye, Mali). Mais aussi « la singularité du conflit » en Centrafrique, avec « des objectifs de guerre et des ennemis peu identifiables », et donc des « succès invisibles », contrairement au Mali.
Le clivage politique reste marqué, avec un soutien des sympathisants socialistes à l’intervention (70% de favorables, soit + 3 en un mois), beaucoup plus important qu’à l’UMP (30%, – 5 points).