Le Haut-commissaire aux droits de l’Homme Zeid Ra’ad Al Hussein a qualifié, ce jeudi 31 mars 2016, à Genève de « révoltantes » les allégations de violences sexuelles exercées en Centrafrique par des soldats de la force française Sangaris et de l’ONU, et a déclaré « qu’aucun effort ne doit être ménagé dans l’enquête ». Plus de 25 cas d’abus ou d’exploitation sexuels ont été rapportés par l’ONU depuis le début de l’année. Le Conseil de sécurité des Nations Unies devait entendre, ce jeudi, à huis clos, un rapport sur les dernières allégations de violences sexuelles.
Les autorités françaises ont été informées qu’une équipe onusienne avait reçu des rapports faisant état de soldats français de Sangaris qui auraient forcé des jeunes filles à avoir des rapports sexuels avec des animaux en échange d’une somme d’argent. Selon un rapport de l’ONG AIDS-Free World, trois jeunes filles ont affirmé à un officier de l’ONU qu’en 2014, elles avaient été déshabillées et attachées par un militaire de Sangaris à l’intérieur d’un camp et auraient été forcées d’avoir des relations sexuelles avec un chien. Chacune a ensuite reçu de l’argent, indique l’ONG.
« Nous avons reçu des rapports sur des cas de bestialité impliquant des soldats français, mais à ce stade nous n’avons pas de confirmation », a ajouté le responsable de l’ONU à New York. Pour sa part, l’ONU a a précisé, dans un communiqué que « le nombre exact et la nature de ces allégations restent à déterminer ». La plupart des allégations concernent les contingents burundais et gabonais de la mission de l’ONU en Centrafrique (MINUSCA), présents dans la région de Kémo, entre 2013 et 2015, ainsi que la force Sangaris également stationnée sur place au cours de cette période. Les autorités des trois pays concernés ont été formellement informées des accusations portées contre leurs troupes. Le communiqué de l’ONU précise que des soldats burundais et gabonais ont été confinés dans leurs casernements durant les enquêtes. Une équipe de l’ONU a également été envoyée sur place pour des entretiens avec les victimes et pour recueillir de plus amples informations.
« Les Etats auxquels appartiennent ces troupes doivent mettre un terme aux abus, punir leurs auteurs par des peines appropriées et empêcher d’autres violations », a encore indiqué M. Zeid. Selon lui, « le renvoi chez eux des soldats constitue une réponse tout à fait inadéquate à des actes tels que le viol de mineurs », déclarant prendre « ces allégations, dont certaines sont particulièrement odieuses, extrêmement au sérieux ». Pour lui, « il est essentiel que les victimes soient protégées et reçoivent tous les soins nécessaires ».
Source: Afrik