Les soldats français de l’opération Sangaris et les militaires africains de la Misca sont déployés dans deux quartiers de Bangui. Cela fait 600 hommes au total pour boucler Gobongo et Pabongo, et éviter de nouvelles explosions de violence. La journée de mercredi avait été marquée par des affrontements réguliers et la mort d’une quarantaine de personnes et de six soldats tchadiens dans la capitale centrafricaine, où un charnier a été découvert, a-t-on appris ce jeudi 26 décembre. Il s’agit d’une trentaine de corps entassés près du camp militaire de Roux. Joint par RFI, le procureur de Bangui, Ghislain Grésenguet, a précisé qu’il a ouvert une enquête. Il lance un appel à temoins.
Ce sont trente corps qui ont été découverts, selon le procureur de Bangui qui s’est rendu sur les lieux mercredi après avoir été alerté par des riverains, des Banguissois eux-mêmes intrigués par l’odeur persistante.
Des cadavres – en décomposition depuis trois à cinq jours – étaient donc jetés à l’air libre sur environ 200 mètres de part et d’autre de la route qui monte sur la colline des Panthères, sur les hauteurs de Bangui.
Ni femmes ni enfants ne figuraient parmi les victimes, mais uniquement des hommes adultes. Selon les premiers éléments de l’enquête, ces hommes auraient été torturés avant d’être assassinés. La plupart des corps portent des plaies, des blessures faites à l’armes blanche, ou étaient mutilés. D’autres corps étaient ligotés quand ils ont été retrouvés.
Ont-ils été tués par balle ou à l’arme blanche ? L’état des corps ne permettait pas de le dire de prime abord, mais aucune douille n’a été trouvée sur place.
Le procureur indique aussi que si des coups de feu avaient été tirés, cela aurait alerté les autorités ou les officiels étrangers qui habitent non loin de là. Selon lui, ces hommes, morts depuis trois à cinq jours, ont été tués ailleurs et jetés sur place.
L’enquête a été confiée aux gendarmes, et le procureur lance un appel à témoin.