Le Palais de la culture de Bamako a servi de cadre à la célébration de la journée internationale de la femme, ce vendredi 8 mars 2024 ; sous le thème : « Investir en faveur des femmes : accélérer le rythme » par la communauté internationale. Au plan national, l’événement est célébré sous le thème : «Représentation des femmes à la vie publique et politique, enjeux, défis et perspectives».
Placée sous la présidence du colonel Assimi GOÏTA, Chef de l’État, la cérémonieofficielle de lancement des activités de l’édition 2024 a eu lieu en présence du premier ministre, Dr Choguel K MAÏGA ; de COULIBALY Mariam MAÏGA, ministre de la promotion de la femme, de l’enfant et de la famille ; du ministre d’Etat, Col Abdoulaye MAÏGA ; du président du CNT, Col Malick DIAW ; du représentant des Nations Unies ainsi que plusieurs autres personnalités.
Au cours de cette cérémonie, Mme Kouyaté Goundo SISSOKO, secrétaire générale de la Coordination des Associations et ONG féminines du Mali (CAFO) a rappelé les luttes courageuses et les sacrifices consentis par les femmes qui ont pavé la voie pour que certains droits soient et ont permis des progrès significatifs dans la lutte pour l’égalité des sexes.
Toutefois, la secrétaire générale de la CAFO a saisi cette occasion pour partager les niveaux de représentativité sectorielle peu satisfaisants, en dépit des engagements juridiques nationaux et internationaux pris par le Mali, a-t-elle notifié.
Selon elle, les femmes demeurent largement sous-représentées dans tous les secteurs de la vie publique et politique.
Ainsi, a-t-elle fait savoir que seulement 25% des postes au sein du gouvernement sont occupés par des femmes, soit un total de seulement 7 femmes sur 28, selon les statistiques les plus récentes.
De même, au sein du Conseil National de Transition, les femmes occupent seulement 28,5 % des sièges, soient 42 femmes sur 147.
«Ces chiffres soulignent clairement l’ampleur du défi auquel nous sommes confrontés en termes de représentativité des femmes dans la sphère publique et politique» a dit Goundo SISSOKO.
La ministre Mariam MAÏGA, a rappelé que la communauté internationale en célébrant cette année, la journée de la Femme sous le thème : « Investir en faveur des femmes : accélérer le rythme », entend renforcer les acquis et encourager les Etats, les Gouvernements et les organismes internationaux et organisations nationales à investir davantage dans les efforts d’égalité et d’équité entre les sexes.
En ce qui concerne le thème national retenu « Représentativité des Femmes à la vie Publique et Politique : Défis, Enjeux et Perspectives », la ministre dira que ce choix s’inscrit dans les efforts communs historiques en faveur des femmes au Mali avant, pendant et après l’indépendance jusqu’aux travaux préparatoires de la 4ème République marqués par une forte participation des femmes au processus de Refondation de l’Etat.
Concernant l’amélioration des conditions des femmes dans les domaines politique, social, juridique et économique, elle a reconnu qu’il y a eu des progrès.
Malgré cela, il existe d’autres défis liés à la réalisation de l’égalité des sexes notamment, la non prise en compte systématique du genre dans les politiques publiques sectorielles et dans les budgets de l’Etat.
Aussi, la difficile traçabilité des financements de l’égalité des sexes, de l’autonomisation et de la participation des femmes à la vie publique et politique reste l’un des défis majeurs liés à la réalisation de l’égalité des sexes.
Pour sa part, le Col Assimi GOÏTA a remercié les femmes pour leur résilience face à la sanction contre notre pays par la CEDEAO et leur mobilisation pour la réussite du référendum avec un Oui massif.
Concernant l’intégration des femmes dans les milieux publics et politiques, le président a réaffirmé l’engagement des autorités de la transition face à ce défi.
De ce fait, il a rappelé que des tâches importantes sont attribuées à certaines femmes dans notre pays, telles que Kakoun TRAORÉ, qui dirige le tribunal de commerce ; et KANTÉ Marie Claire DEMBELE, qui gouverne la région de Sikasso etc.
Pour finir, le président de la transition a invité les femmes à plus de résilience face à la crise multidimensionnelle au sein de notre pays.
«Si les femmes arrivent à supporter cette crise, les enfants la supporteront en plus des hommes certainement» a-t-il dit.
Signalons que l’édition 2024 de la Journée internationale de la Femme est célébrée dans un contexte de libération et de reconquête de tout le territoire du Mali, mais aussi de création de l’alliance de nos trois Etats du Sahel en vue d’une plus grande souveraineté et autonomie.
A cet effet, la ministre de tutelle a témoigné la solidarité et l’adhésion des femmes maliennes auprès des autorités de la transition.
PAR Amina SISSOKO et Bintou KANADJIGUI
