A la faveur de la célébration de la Journée panafricaine des femmes, l’ONG Justice et Dignité pour la Femme au Sahel (JDWS-Mali) a organisé le 31 juillet 2021, une session de causeries-débats, de discussions sur les Violences Basées sur Genres (VBG) à l’attention de jeunes étudiants dans leur ‘’Grin’’ au quartier Koulouba. L’objectif de cette rencontre était d’améliorer la capacité des jeunes sur la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles ; et sur les VBG à travers une session d’échanges et de causeries-débats intitulées ‘’Baro’’.
Cette approche, selon la présidente de l’ONG JDWS, Mme Aïda Oualate Hamahady, vise à permettre aux jeunes d’aborder facilement certains sujets qui sont tabous dans la société malienne ; de développer une mentalité positive et responsable en milieux jeunes et leur permettre d’être outillés afin d’avoir un comportement responsable dans le futur. Pour cette sortie inopinée sur les hauteurs de Koulouba, l’équipe de l’ONG, conduite par sa présidente, a été bien accueillie par les jeunes du quartier.
Les débat ont parfois été houleux autour de certains sujets, notamment, le partage des tâches au sein du ménage. Augustine Kamaté, étudiante en médecine, a souligné que cette session a permis aux membres du MAJ d’échanger, et d’apprendre beaucoup de choses. « J’ai eu certains enseignements. Les gens pensent que si on parle de partage de tâches, il faut se mettre sur une table pour dire : voilà, toi tu fais ci et moi ça, non ! Si on demande d’aider sa femme. Pour moi, c’est dès que vous travaillez tous les deux, chacun est fonctionnaire de son côté, le mari peut revenir à la maison avant la femme. Et la femme n’est pas obligée de te dire, une fois à la maison fait ça. Une fois que tu es à la maison, peut-être en sortant le matin vous n’avez pas balayé par exemple, tu commences à le faire. Ça ne veut pas dire que tu es inférieur à la femme. Et quand madame rentre à son tour, elle sera contente de voir que tu as fait ça pour elle. Ou bien madame est là, il y a l’enfant qui pleure à côté, tu t’occupes de lui », a expliqué Augustine Kamaté.
L’étudiante pense que la violence dans le foyer est souvent liée au manque de communication au sein du couple. « Je peux dire qu’il y a manque d’amour aussi. Parce que, quand tu aimes vraiment ta femme, pour moi, tu ne peux pas la frapper », a-t-elle dit. Par ailleurs, Augustine Kamaté pense qu’il faut revoir notre système d’éducation qui définit d’avance des tâches pour les femmes et celles pour les hommes.
Pour changer la donne, elle invite les acteurs engagés dans la lutte contre les VBG à privilégier la sensibilisation. Avant de terminer, elle a invité l’ONG JDWS à multiplier ce genre de rencontres.
De son côté, Yaya Mariko, également étudiant en médecine, a abondé dans le même sens et a précisé que les débats ont été à la fois constructifs et instructifs. Pour lui, parler de genre, c’est parler de l’être humain. De son avis, la violence intervient le plus souvent dans nos foyers parce que nous nous marions en général sur des bases erronées. Pour lui, il faut une compréhension et une communication mutuelle entre les conjoints. Enfin, il a invité les jeunes à mettre un peu d’eau dans leur vin. Eux qui sont à la fois acteurs et victimes de ces violences.
A O
Source : Ziré