Marcel Alain de Souza, nouveau président de la Commission de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), s’est dit préoccupé par la situation politique en Gambie. Toutefois, il n’opte pas pour la suspension du pays de Jammeh de l’instance régionale mais propose plutôt la voie du dialogue.
« Il y a des menaces sur les droits de l’homme mais ce n’est pas en les condamnant que nous allons régler le problème. La CEDEAO a une politique pour les inviter au dialogue. Nous avons déjà une mission de haut niveau et nous enverrons aussi une mission de longue durée pour le processus électoral », a déclaré le nouveau président de la Commission de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Et en termes de menaces sur les droits de l’homme, Banjul s’est tristement illustrée ces derniers mois. Yahya Jammeh dirige la Gambie d’une main de fer depuis 22 ans. Un président réfractaire à tout ce qui a trait à la démocratie dans ce petit pays de l’Afrique. Compte-tenu de l’oppression politique, l’opposition a commencé par manifester avec le soutien de quelques ONG comme Amnesty international. Les opposants réclament des réformes électorales et la libération de ses membres incarcérés pour avoir pris part à une manifestation. Comme réponses à tout cela, Banjul a davantage durci le ton. Ainsi, traques d’opposants, arrestations d’opposants et morts d’opposants en prison sont le lot quotidien des contradicteurs de Yahya Jammeh, le président gambien à quelques mois de la présidentielle prévue en décembre 2016. Le décès de Solo Sandeng en avril 2016, secrétaire national à l’organisation du parti démocratique uni (UDP) est un cas très édifiant. Non seulement cela, l’homme qui e dit « dictateur et fier de l’être » est près à martyriser son peuple sur un coup de tête. Pour preuve, le boycott de la traversée de la transgambienne qu’il a provoqué en centuplant les frais de transit en Janvier 2016. Pour faire plier l’homme fort de Banjul et l’amener à une ouverture démocratique, l’organisation non-gouvernementale Amnesty Internationale a récemment soutenu que le pays doit être suspendu de l’instance sous-régionale.
La position conciliante du président de la commission de la CEDEAO sonne comme une deuxième chance pour le dictateur gambien. Il doit pouvoir saisir la perche tendue de l’organisation sous-régionale au risque d’écoper très prochainement d’une suspension. La non-suspension prônée par Marcel Alain de Souza n’est qu’une suspension reportée.
Christophe SESSOU
Source : beninmondeinfos