A la suite de la démission du président de la République du Mali, le 18 août dernier, la CEDEAO a décidé de fermer les frontières avec le Mali. Cela, jusqu’au retour à l’ordre constitutionnel. Cette fermeture semble bénéfique pour certaines personnes, notamment les agents des forces sécurité routière qui veillent à l’application stricte de cette décision. Selon une source bien introduite qui a été victime de cette pratique, les agents de cette voie extorquent des sommes à toutes les personnes qui traversent la frontière entre le Mali et la Côte d’Ivoire. Le tarif est fixé au moins à 2000 F CFA. A en croire notre source, les passagers de nationalité malienne payent deux fois ladite somme. Quant aux Ivoiriens, ils ne payement qu’aux agents maliens. Sur leur territoire, ils passent sans payer. Les pièces d’identité suffissent contrairement aux passagers maliens qui paient les 2000 F CFA aux agents ivoiriens et 2000 francs à ceux du Mali, même si les pièces sont au complet, indique notre source.
A ses dires, sur le territoire ivoirien, il y a au moins trois postes sur une voie de 15 kilomètres. Chaque poste est composé de plus de 10 éléments, lourdement armés. Le mot directeur à ces postes, affirme notre interlocuteur, c’est « donne ». Il s’agit bien sûr de l’argent. Et un billet inférieur à 2000 F CFA est automatiquement rejeté.
Il faut souligner que ces vols se passent sur des petites voies qu’empruntent les voyagent pour accéder à leur destination. Ce sont des motocyclistes qui les transportent sur ces petites voies non officielles.
Toujours selon notre source, le calvaire des Maliens ne s’arrête pas à la frontière. Puisque les frontières sont fermées, aucun car malien n’a accès à l’intérieur de la RCI. Les passagers, une fois sur le sol ivoirien doivent voyager dans les cars des ivoiriens. Là aussi, leur frais de transport est deux fois plus élevé que celui des Ivoiriens. A titre d’exemple, explique notre source, les frais de transport d’un Ivoirien quittant Pogo pour Abidjan sont de 12 000 F CFA. Mais quand il s’agit d’un Malien, ils lui soutirent 30 000 F CFA.
Oumar SANOGO
Source: Démocrate Mali